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Retour au calme à Hassaké : Damas dénonce l’implication US dans la résurgence de Daech

Plus de 500 morts parmi les combattants de Daech et plus d’une cinquantaine parmi les forces kurdes, tel est le bilan sanglant de la bataille qui a surpris les FDS et les Américains aux alentours de la prison de Hassaké. A Damas, on ne se fait pas d’illusions : la résurgence du danger Daech serait l’œuvre américaine avec l’appui des FDS.

C’est le retour au calme dans l’entourage de la prison al-Sinaat, au sud de la ville de Hassaké, au bout de 5 jours de combats entre les miliciens kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) et les combattants de Daech embastillés. Ces derniers s’étaient emparés jeudi 20 janvier de l’école située dans le quartier Gwirane et transformée en camp de séquestration.
La cessation des hostilités a été précédée par un accord conclu entre les deux protagonistes, et parrainé par les Américains. Les forces US de la coalition internationale étaient intervenues dans les affrontements depuis leurs hélicoptères et avions de combats et leurs patrouilles rodent toujours dans les alentours de la prison depuis trois jours.
Les termes de l’accord entre la coalition internationale et les dirigeants de Daech de la prison al-Sinaat ne sont pas connus, rappelle le journal libanais al-Akhbar, mais les évènements de la prison devraient profiter à la coalition pour renforcer sa présence sous prétexte d’empêcher la résurgence de Daech, estiment des observateurs sur place.
Les éléments de Daech parmi ceux qui ont participé à l’attaque contre la prison et ceux qui tentaient de s’en échapper ont soit été tués, soit ils se sont rendus aux FDS, soit ils se sont enfuis.
De nombreuses questions demeurent sans réponse sur cet épisode sanglant de Hassaké : comment une voiture piégée a-t-elle pu arriver aux portes de la prison alors que cette région est ultrasécurisée aussi bien par les FDS que par les forces US qui sont stationnées à proximité.
Selon des sources kurdes, le véhicule a percuté le mur de la prison avant d’exploser, ouvrant dans la foulée toutes les portes et les fenêtres de la prison. Et permettant aux éléments de Daech d’assiéger les gardiens, de capturer 28 d’entre eux, de les enfermer dans une cellule et de les photographier avant d’envoyer leurs photos à un responsable médiatique de Daech qui les a postées sur la Toile. Par la suite, ils se sont emparés des salles des armes et des équipements militaires ainsi que de la cuisine et du dépôt d’aliments pendant que des centaines d’entre eux ont pris la fuite avant d’être arrêtés puis transférées dans un camp à Qamichli.
Tout cela présuppose que l’attaque a été réalisée grâce à une coopération et une planification conjointe entre ses auteurs à l’extérieur et les prisonniers à l’intérieur. Ce qui laisse supposer l’existence d’une importante faille sécuritaire dont les causes devraient aussi être élucidées.
La riposte US aussi semble soulever des questions : elle a été d’une violence inouïe en bombardant les bâtiments qui entourent la prison, mais a volontairement épargné la prison elle-même. Ce qui veut dire que les Américains veulent garder en vie des combattants de Daech qui s’y sont barricadés. Il est question, en l’occurrence, de près de 5000 qui font partie des dirigeants des premiers et deuxièmes rangs de Daech. Mis à l’écart de tous les autres, ils sont fréquemment visités par des officiers US qui les transfèrent parfois vers des endroits non identifiés. Leur véritable identité fait l’objet d’un black-out, ainsi que leurs postes au sein de Daech.
On soupçonne les Américains de vouloir les transférer vers le désert de Homs ou la base américaine al-Tanf qui constitue selon Damas une base de soutien logistique pour Daech pour lancer des attaques contre l’armée syrienne. Ces deux derniers mois, la cadence de ces attaques a connu une nouvelle hausse. Y a-t-il un mystère ?

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