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Pas de trêve à l’horizon à Gaza : Les termes de l’accord israélien restent flous…

La résistance palestinienne devrait faire connaitre ses remarques sur le projet de trêve tel qu’il lui a été transmis par les sécuritaires égyptiens qui ont fait le déplacement à Tel-Aviv. En attendant, rien n’indique que l’on évolue vers une baisse des tensions dans la bande de Gaza qui imprime un dynamique de guerre régionale. L’axe de la résistance qui soutient les Palestiniens multiplie les opérations. Et l’armée sioniste continue à soumettre l’enclave palestinienne à ses bombardements indiscriminés.
Pas de trêve à l’horizon à Gaza : Les termes de l’accord israélien restent flous…

Pas moins de 8 martyrs, dont plusieurs femmes et enfants, et des dizaines de blessés, ont été signalés samedi suite au bombardement israéliens de deux domiciles dans le camp de Nouseirat. Ce bilan s’ajoute aux 5 massacres commis par la soldatesque israélienne au cours des dernières 24 heures et qui ont causé la mort de 32 civils et blessé 59 autres. Le décompte fait le ministère de la Santé palestinien parle, lui, de 34.388 martyrs et 77.437 blessés depuis le 7 octobre, date du lancement de l’opération Déluge d’Al-Aqsa qui a généré dans son sillage la barbarie israélienne. En parallèle, force est de rappeler que le nombre des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes s’est élvée, selon les organisations palestiniennes de suivi, à 8.480 depuis le début de la guerre dans l’’enclave palestinienne. L’establishment israélien a choisi la fuite en avant, en recourant à la répression systématique des mouvements de la résistance en Cisjordanie occupée, pour éviter un nouveau front. Mais rien n’empêche que cela ne se produise dans les jours à venir.

Défiance en Israël

Face à la crise actuelle qui affecte l’entité sioniste, le sondage de Lazar Research réalisé pour Maariv, l’un des trois grands quotidiens israéliens, laisse entendre que les Israéliens commencent, en ce septième mois de guerre, à « perdre patience ». L’enquête d’opinion, dont les résultats ont été publiés le 26 avril, confirme que 63% des sondés estiment que les hauts responsables de l’armée sioniste devraient démissionner. Une opinion partagée tant chez les électeurs de droite (61%) que chez les sympathisants des partis de centre-gauche (67%), selon Maariv.

La parution de cette enquête survient quelques jours après l’annonce de la démission d’Aharon Haliva, chef des renseignements militaires israéliens. Le sondage a toutefois été mené les 17 et 18 avril, avant cette annonce. Le 22 avril, plus de six mois après l’attaque singulière du Hamas contre le sud de l’État hébreu, le chef des renseignements militaire israélien avait annoncé sa démission. Le 7 octobre, des commandos du Hamas avaient pris de court la défense israélienne et pénétré sur le territoire de l’État hébreu. Incursion au cours de laquelle près de 1 200 personnes ont été tuées d’après les chiffres des autorités israéliennes, majoritairement des civils, et près de 240 autres prises en otage et emmenées dans la bande de Gaza, dont des officiers supérieurs de Tsahal. Cette attaque, sans précédent, est également considérée comme le plus gros raté de l’histoire du renseignement israélien.

« La direction du renseignement sous mon commandement n’a pas été à la hauteur de la mission qui nous incombe », avait-il déclaré dans une lettre adressée à son état-major, citée par I24. « Je porte en moi ce jour noir depuis lors, jour après jour, nuit après nuit », avait ajouté A. Haliva, tout en affirmant qu’il porterait « à jamais l’horrible douleur de cette guerre ». Dans son courrier, l’officier a précisé demander à quitter ses fonctions et à se « retirer de Tsahal une fois la phase d’enquête terminée et après la nomination d’un nouveau chef du renseignement militaire ».

Toujours selon le résultat de l’enquête, repris par Maariv, seuls 18% des sondés s’opposent à la démission des responsables militaires de leur pays. Un score qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre sondage, réalisé par l’Institut israélien de la démocratie, et publié début janvier. Dans celui-ci, seuls 15% des personnes interrogées souhaitaient que Benjamin Netanyahou conserve son siège de Premier ministre une fois le conflit terminé. Car plus encore que celui de la démission d’A. Haliva, ce sondage s’inscrit dans le contexte d’une contestation grandissante en Israël à l’encontre de l’exécutif israélien. Outre les pressions internationales en faveur d’un cessez-le-feu dans l’enclave gazaouie, B. Netanyahou et son gouvernement d’extrême droite font face à des manifestations à l’encontre de leur gestion du conflit et de la libération des otages. Une grogne qui vient s’ajouter à celle déjà suscitée, avant-guerre, par le projet de réforme de la justice. Dans ce contexte, le Hamas palestinien annonce qu’il étudie une « contre-proposition israélienne » pour tenter de parvenir à une trêve et à la libération d’otages israéliens. Sur quels paramètres portent actuellement les négociations indirectes entre le Hamas et Israël ?

La discussion porte sur la durée d’une trêve, sur le retrait de l’armée israélienne de tout ou partie de la bande de Gaza, sur le retour des populations palestiniennes déplacées dans leurs zones d’origine, sur l’aide humanitaire, ainsi que sur l’élargissement des prisonniers palestiniens. Elle porte aussi sur le nombre d’otages israéliens libérés en cas d’accord, plusieurs dizaines, sachant que 133 otages sont toujours à Gaza, mais moins d’une centaine encore en vie.

Un choix cornélien se présente à l’establishment israélien : accepter une trêve pour obtenir la libération d’otages du Hamas ou lancer une opération militaire terrestre à Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Dans la soirée de samedi, des milliers d’Israéliens vont encore manifester pour demander la libération des otages, ou pour demander le départ du gouvernement, voire les deux à la fois. Autant dire que l’étau se resserre de plus en plus sur B. Netanyahu qui, maintes fois, a choisi l’escalade à Rafah qui, par ailleurs, est soumise depuis un peu plus de deux semaines à des bombardements aussi sporadiques que meurtriers. Une escalade mal vue par nombre de généraux israéliens qui y voient un piège tendu à l’armée israélienne duquel elle ne ressortirait que défaite.

Résistance en Cisjordanie

En Cisjordanie, il y a lieu de relever que deux jeunes palestiniens sont tombés en martyre et deux autres ont été blessés, samedi à l’aube, par les tirs des forces d’occupation près du poste de contrôle militaire israélien de Salem, à l’ouest de Jénine, en Cisjordanie occupée. Des sources de sécurité locales ont affirmé le martyre des deux jeunes hommes, Mostafa Sultan Abed (22 ans), de la localité de Kafardan, et Ahmed Mohammad Shawahna (21 ans), de la localité de Silat Al-Harithiya, à l’ouest de Jénine.

Les deux jeunes sont tombés après avoir mené des affrontements avec les forces d’occupation à proximité du poste de contrôle militaire de Salem, près du carrefour Rummana, à l’ouest de la ville, tandis que deux autres jeunes hommes ont été blessés. Les images vidéos ont documenté le moment où les résistants ont ouvert le feu sur le poste de contrôle militaire de Salem et où de violents affrontements ont éclaté avec les forces d’occupation.

Les mêmes sources ont rapporté que les forces d’occupation ont interdit aux ambulances de retirer les corps qui ont été détenus, tandis que le Croissant Rouge a indiqué que ses équipes ont transféré deux jeunes hommes blessés (25 et 22 ans) vers un hôpital de la ville de Jénine, qualifiant les blessures des deux jeunes hommes de modérées.

Ces opérations de résistance surviennent alors que la Cisjordanie fait l’objet d’affrontements quotidiens, en particulier depuis le début de l’agression israélienne contre la bande de Gaza, alors que ses villes sont exposées à des perquisitions, à des campagne d’arrestations et des assauts israéliens quotidiens.

 Vols d’organes à Khan Younès

Une enquête d’expertise rapportée par l’agence de presse palestinienne Wafa fait état des soupçons sur le vol d’organes des victimes enterrées dans des fosses communes à Gaza par le régime sioniste. Les équipes d’ambulance et de secours qui ont participé à la récupération des corps des martyrs dans les fosses communes découvertes dans le complexe médical Nasser à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, ont rapporté qu’il y avait des soupçons sur le vol d’organes des victimes enterrées.

Au moins 392 corps ont été retrouvés dans trois fosses communes dans le complexe médical Nasser, découvertes après le retrait des forces d’occupation israéliennes de la ville de Khan Younès. Parmi les corps, 165 sont méconnaissables en raison des mutilations qu’ils ont subies. « Certains corps ont été retrouvés les mains attachées, l’abdomen ouvert et cousus d’une manière incompatible avec les méthodes habituelles de suture des plaies à Gaza, ce qui soulève des soupçons de vol d’organe. L’un des cadavres portait une tenue de travail, ce qui a suscité des doutes sur son enterrement, mort ou vivant ! », ont soutenu les équipes.« Le corps d’une jeune fille amputée des bras et des jambes et qui portait des vêtements de salle d’opération fait également partie des corps découverts, ce qui fait croire qu’elle a été enterrée vivante », assure-t-on. Alos que « certains corps dont les mains étaient ligotées avec des attaches en plastic portaient une tenue blanche longue, utilisée par les détenus dans l’hôpital Nasser, et étaient touchés par balle à la tête; ce qui fait croire à des exécutions sommaires. »

Selon le rapport, ils ont également trouvé de nombreux corps dont les linceuls avaient été changés et placés dans de nouveaux linceuls noirs et bleus et dans des sacs en plastique dont la couleur diffère de celle des sacs en nylon utilisés à Gaza. « Les corps ont été enterrés à 3 mètres de profondeur sous terre dans des fosses communes. Ce qui laisse à penser que l’objectif de l’ennemi était d’accélérer la décomposition des corps sous l’effet de la chaleur », indique le rapport.

Ces preuves montrent que le régime sioniste a commis des crimes contre l’humanité dans l’hôpital Nasser dans le cadre du génocide des Palestiniens de la bande de Gaza et a procédé à des exécutions sommaires depuis le 7 octobre 2023. Le 7 avril dernier, les soldats de l’armée israélienne se sont retirés de cette zone après quatre mois d’attaques contre Khan Younès. Après le retrait des forces ennemies sionistes du complexe médical al-Shifa dans la ville de Gaza et de l’hôpital Martyr Kamal Adwan au nord de la bande de Gaza, des dizaines de charniers ont été découverts. Pour l’heure, après le charnier de Nasser, on s’interroge toujours sur le sort d’au moins 2.000 autres Palestiniens.

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