Le Sénégal serait précurseur en la matière en Afrique francophone. Il suivrait donc l’exemple d’une dizaine de pays d’Afrique anglophone disposant déjà d’une loi de protection des lanceurs d’alerte. Pareil mécanisme est indispensable, selon la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF) car ces personnes se retrouvent souvent harcelées, menacées ou contraintes à l’exil, comme ce fut le cas de Jean-Jacques Lumumba qui a dénoncé des faits de corruption au sein de la banque dans laquelle il travaillait, en République démocratique du Congo ou encore d’Amadou Traoré qui a alerté sur le trafic de bois rose au Mali.
L’Association a formulé une série de recommandations auprès du président et du ministre de la Justice. D’abord une définition claire du lanceur d’alerte qui n’est pas un journaliste mais une personne qui dénonce des faits au sein de la structure où il travaille ainsi que d’autres pistes de réflexion.
« Une définition claire du champ d’application du lancement d’alertes. Quelles sont les entités qui sont concernées ? », souligne Jimmy Kande, directeur de PPLAAF en Afrique francophone, qui questionne les mesures permettant d’aider les lanceurs d’alerte : « Il faudrait mettre en place des canaux de signalement qui les protègent. Quels sont les mécanismes financiers qui vont être mis en place pour venir en aide au lanceur d’alerte ? Quels sont les mécanismes qui vont être mis en place pour protéger sa famille ? » J. Kande espère qu’une telle loi, si elle est votée, pourra faire des émules en Afrique de l’Ouest. Voire au-delà…