La Défense russe a annoncé samedi 11 mai la prise de six localités à Kharkov et Donetsk. « Les troupes du groupe Nord ont libéré les colonies de Borisovka, Ogurtsovo, Pletenevka, Pylnaya et Strelechya » en région de Kharkov. « L’initiative et l’avantage sur le champ de bataille appartiennent à nos soldats. Ils continuent de faire pression sur l’ennemi et d’avancer », a déclaré Vitaly Ganchev, chef de l’administration russe de Kharkov. « La tendance est très bonne ».
Plus au sud, « les troupes du groupe « Centre » ont libéré la colonie de Keramik », dans la République populaire de Donetsk. « Il y a des combats intenses le long de toute la ligne de front » a déclaré dans une vidéo postée le 10 mai le président ukrainien Volodymyr Zelensky, enjoignant ses soutiens occidentaux à renforcer leur aide militaire à Kiev. Le même jour, la Maison Blanche a annoncé l’envoi d’une aide supplémentaire de 400 millions de dollars pour « porter assistance à l’Ukraine », estimant que l’offensive russe va « s’intensifier ». Ce nouvel envoi contient des armes dont l’Ukraine a un besoin qualifié d’ « urgent » par le chef diplomatie américaine Antony Blinken. Un paquet assez important et diversifié, précise John Kirby, porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, en faisant état de munitions, de systèmes de défense anti-aérienne Patriot, de missiles et lance-missiles Stinger et Javelin, d’obus de 155 et 105 mm, mais aussi des véhicules blindés.
Depuis plusieurs mois, l’armée russe engrange les succès sur le front. Fin avril, Oleksandre Syrsky, commandant en chef de l’armée ukrainienne, avait une nouvelle fois reconnu que la situation sur le front s’était « détériorée », les troupes russes remportant des « succès tactiques » dans plusieurs zones. La Russie « attaque activement tout le long de la ligne de front, elle remporte des succès tactiques dans certains secteurs », a déclaré le général dans un message posté sur Facebook. Dans un entretien diffusé le même jour, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, estimait quant à lui que la panique se faisait sentir sur le front du côté ukrainien. Le porte-parole du Kremlin a estimé ce 11 mai que les responsables occidentaux attisaient délibérément les tensions par leurs déclarations provocatrices face au risque d’effondrement de l’armée ukrainienne. Quelques heures plus tôt, le chef de l’Etat français a estimé que les Européens devaient « être prêts à agir » afin « de dissuader la Russie de continuer à avancer ».
« Il s’agit d’une escalade délibérée des tensions, les Européens font tapis en voyant que la situation change rapidement et risque de se solder sur un échec total pour les Ukrainiens », a ajouté D. Peskov. « C’est cela qu’ils attisent » a-t-il insisté, ajoutant qu’il s’agissait d’une « démarche très provocatrice » de la part des Européens.
Des déclarations qui surviennent au lendemain de l’annonce par Kiev d’une offensive russe dans la région de Kharkov. Plus tôt dans la journée, Emmanuel Macron avait estimé dans une vidéo que les Européens devaient « être prêts à agir » afin « de dissuader la Russie de continuer à avancer ». Par ailleurs, le président français a réitéré ne pas exclure « d’intervenir » en Ukraine.