Selon la police, entre 10 et 12 000 personnes étaient rassemblées dans l’après-midi. En début de soirée, une cinquantaine de manifestants propalestiniens se sont retrouvés devant la Malmö arena, où a lieu le concours européen de la chanson, avant d’être déplacée par de très nombreux policiers. Des contestataires se sont aussi réunis à l’Eurovision village, où la demi-finale à laquelle concourt Israël doit être retransmise sur grand écran.
« Je suis fan de l’Eurovision et ça me fend le cœur mais je boycotte », explique à l’AFP Hilda, une Suédoise de 30 ans aux cheveux roses, qui ne souhaite pas donner son nom. « Je ne peux pas m’amuser en sachant qu’Israël participe, quand tous ces enfants meurent. Je pense que c’est injuste ».
La participation d’Israël au concours, dont la finale se tiendra samedi, a été contestée au vu de la guerre opposant Israël au Hamas à Gaza, avec à travers l’Europe, plusieurs pétitions réclamant son exclusion.
Fin mars, les candidats de neufs pays, dont le Suisse Nemo, l’un des favoris, ont pour leur part appelé à un cessez-le-feu durable. « S’ils peuvent écarter la Russie, pourquoi ne peuvent-ils pas le faire pour » Israël, s’interroge Marwo Mustafa, jeune manifestante d’une vingtaine d’années. En 2022, les sociétés russes de radiodiffusion avaient été exclues de l’Union européenne de radio-télévision (UER), qui chapeaute le concours, dans le sillage de la guerre en Ukraine.
« Les gens sont ici pour l’Eurovision, pour essayer de faire la fête. Il n’y a rien à célébrer », déplore Mustafa Mustafa, 29 ans. « Nous disons que nous sommes une démocratie, mais personne ne fait rien », ajoute-t-il, les épaules recouvertes d’un keffieh.
Partis de la grande place de Malmö, les manifestants ont défilé dans la grande artère piétonne de la ville, brandissant des drapeaux palestiniens. Des panneaux et pancartes proclamaient « Libérez la Palestine », « EUR légitimise le génocide » ou « On ne peut blanchir le colonialisme ». La militante pour le climat Greta Thunberg, connue pour ses positions anti-Israël, était dans le cortège, aux côtés de nombreuses familles.
Dans un autre quartier de la ville, une centaine de personnes se sont rassemblées, sous ample protection policière, pour célébrer la participation israélienne. Pour l’une des participantes, Yael Sages Wahlström, c’est « important de (se) réunir et de faire la fête, célébrer la musique, célébrer le bonheur plutôt que la haine ». la messe est dite !