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Lives Palestine Matter : La jeunesse américaine solidaire des Palestiniens

La direction de l’université new-yorkaise de Columbia, d’où est parti un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza, a lancé le 29 avril un ultimatum aux étudiants qui refuseraient de quitter le campement installé sur la pelouse du campus, avant de les sanctionner. Plus de 900 étudiants ont arrêtées dans des campus US depuis le 18 avril.
Lives Palestine Matter : La jeunesse américaine solidaire des Palestiniens

Face à la répression du mouvement estudiantin US qui a fait tache d’huile, les campus en France, en Espagne, en Tunisie, au Liban et en Iran ont rejoint le mouvement criminalisant Israël, l’Université de Chiraz a proposé des bourses pour les étudiants expulsés des universités américaines et européennes en raison de leur soutien à Gaza. Plus, l’université iranienne propose même de recruter les professeurs universitaires pour les mêmes raisons.

Lever le camp ou ne pas être diplômé : tel est l’ultimatum lancé le 29 avril par la direction de l’université de Columbia, épicentre d’un mouvement de manifestations propalestiniennes sur les campus américains. « Les étudiants qui ont accepté de quitter et de signer un formulaire s’engageant à respecter les politiques de l’Université seront autorisés à terminer le semestre », a annoncé à la presse Ben Chang, vice-président chargé de la communication de Columbia, mettant en avant la « sécurité » du campus. « Les étudiants qui ne le feront pas seront suspendus, inéligibles pour terminer le semestre ou obtenir leur diplôme, et seront interdits d’accès à tous les espaces académiques, résidentiels et récréatifs », a poursuivi le porte-parole.

Quelques heures plus tôt, Minouche Shafik, présidente de Columbia, avait lancé un ultimatum en estimant que « les droits d’un groupe à exprimer ses opinions ne peuvent se faire au détriment du droit d’un autre groupe à parler, à enseigner et à apprendre », celle-ci ayant exhorté les occupants du campement installé sur la pelouse à partir. Cet ultimatum survient après l’échec de négociations, ayant eu lieu durant cinq jours, afin d’aboutir à une solution à l’amiable. « Nous ne serons pas délogés, sauf par la force », avertissent les étudiants protestataires Dans son communiqué, M. Shafik a notamment souligné les troubles occasionnés par « des manifestations bruyantes la nuit » aux étudiants vivant sur le campus, ainsi que la nécessité de protéger « chaque membre de notre communauté contre le harcèlement et la discrimination ». « Les propos et actions antisémites sont inacceptables et les appels à la violence sont tout simplement odieux », a-t-elle également dénoncé.

Les protestataires, qui exigeaient de la direction de leur établissement qu’elle coupe les ponts avec les mécènes et entités liés à Israël en réponse à l’intervention militaire menée par l’État hébreu dans la bande de Gaza, avaient alors appelé à « protéger le campement ». « Nous ne serons pas délogés, sauf par la force », a lancé lors d’un point de presse Sueda Polat, une dirigeante étudiante du mouvement, dénonçant « une tactique pour faire peur qui ne signifie rien face à la mort de plus de 34 000 Palestiniens ».

L’Université avait assuré le 26 avril qu’elle ne ferait pas appel à la police afin d’évacuer les tentes. Cet ultimatum lancé le 29 avril équivaut à « céder aux pressions politiques externes », a estimé auprès de l’AFP Joseph Howley, professeur à Columbia. Le mouvement de protestation, qui gagne peu à peu l’ensemble des campus des États-Unis, est parti de Columbia où une centaine de personnes avaient été interpellées le 18 avril. Depuis, des centaines d’autres étudiants, ainsi que des enseignants et des militants, ont été brièvement interpellés, parfois poursuivis en justice dans plusieurs universités du pays. Les images de policiers antiémeute intervenant sur les campus, à la demande des universités, ont fait le tour du monde, rappelant des événements similaires aux États-Unis lors de la guerre du Vietnam.

Depuis Israël, dans une vidéo publiée le 24 avril, le Premier ministre israélien avait fustigé des « gangs antisémites » ayant « pris le contrôle d’universités américaines ». « Tout cela rappelle les années 1930 en l’Allemagne », avait-il estimé. « Ils ne disent pas seulement mort à Israël, mais aussi mort aux Juifs et mort à l’Amérique, c’est intolérable, il faut que cela cesse », avait enchéri le responsable politique israélien, oubliant au passage que parmi les étudiants protestataires, des juifs anti-sionistes manifestent aussi.

Aux États-Unis, des élus se sont également dressés contre ces manifestations, à l’instar de la républicaine Elise Stefanik. Dans une lettre adressée le 23 avril aux secrétaires d’État à l’Éducation, à la Sécurité intérieure et à la Justice, cette représentante de l’État de New York exigeait l’arrêt des financements fédéraux à l’université de Columbia ainsi que l’expulsion des étudiants internationaux ayant pris part aux manifestations. Le conflit entre le Hamas et Israël s’est invité dans le débat politique américain en cette année électorale charnière pour l’administration Biden. Ce dernier ayant choisi son camp en avalisant une aide supplémentaire à l’entité sioniste forte de 26 milliards de dollars !

Répression à Paris

Le même jour, les forces de l’ordre ont délogé de la Sorbonne des étudiants mobilisés pour la cause palestinienne. Les militants ont tenté d’installer un campement de tentes dans l’université, essayant visiblement d’importer en France le mouvement propalestinien qui agite les campus américains depuis quelques semaines.

C’est aux cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ! » qu’un long drapeau palestinien a été déployé en début d’après-midi, ce 29 avril, devant la Sorbonne, tandis qu’une cinquantaine d’étudiants dressaient des tentes à l’intérieur de l’université. Les forces de l’ordre sont intervenues quelques instants plus tard, traînant au sol les récalcitrants. « Les amphithéâtres ont été évacués vers midi », a indiqué le rectorat, qui a décidé la fermeture de la Sorbonne l’après-midi pour éviter tout débordement supplémentaire. Les manifestants ont été escortés à l’extérieur du bâtiment par les gendarmes. Trois députés de la France insoumise (LFI), dont Louis Boyard, ont tenté de s’interposer entre les forces de l’ordre et les manifestants, a rapporté CL Press.
L’association des étudiants de droite UNI a dénoncé sur X une occupation illégale de l’université, accusant les militants de vouloir « par la force faire entendre leur discours pro-Hamas et antisémite », « à l’image des campus américains ». Les étudiants français se mobiliseront-ils comme aux États-Unis ? Cette mobilisation à la Sorbonne intervient trois jours après celle à Sciences Po. Des étudiants ont en effet occupé dans la nuit du 25 au 26 avril une partie des locaux de la célèbre école parisienne, où ils ont campé en soutien à la Palestine. Mardi, c’est le campus de Lyon qui a rugi d’une seule voix : « nous sommes tous des enfants de Gaza ».

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