« La décision est entrée en vigueur ce jeudi 2 mai. C’est une bonne nouvelle pour le secteur. Elle devrait se traduire par une économie de 23 mille dirhams pour chaque camion », s’est félicité Mohamed Zamrani, président de l’Association des producteurs et exportateurs de marchandises en Afrique et à l’étranger.
Cette annulation de la hausse des taxes a été saluée par le Forum mauritanien de protection des consommateurs. L’ONG avait alerté le gouvernement des conséquences d’une telle décision sur le pouvoir d’achat des Mauritaniens, « déjà grevé par la hausse continue des prix et le monopole ».
Une mise en garde ignorée par Nouakchott. « La Mauritanie n’aura pas besoin d’importer des légumes pendant le mois du Ramadan», avait souligné en février, Nani Ould Chrougha, ministre du Pétrole et des Mines, porte-parole du gouvernement mauritanien. Le ministre s’était montré confiant en la capacité de la production locale à répondre à la demande du marché national.
Cette levée de la surtaxe imposée aux exportations agricoles marocaines à un arrière-goût politique. La mesure intervient alors que la Mauritanie doit organiser des élections présidentielles, dont le premier tour est fixé au 29 juin. L’actuel président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani brigue un second mandat de cinq années. Reste à savoir si le marché marocain n’en paiera pas le prix, comme par le passé. L’Exécutif marocain avait imputé la hausse des prix des produits horticoles tantôt à la donne climatique (mauvaise), tantôt au volume des exportations. Une surchauffe des prix est à craindre à l’heure où les Marocains sont estomaqués par les prix des moutons sur pieds à l’approche de l’Aid El Kebir. Pourtant, là aussi, l’Exécutif tente de se dédouaner en assurant qu’il a déjà procédé au ciblage des bêtes destinées au sacrifice parmi le cheptel national et accordé des subsides aux importateurs d’ovins.