Le chef de la diplomatie iranienne a annoncé dans une interview exclusive à la chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen « qu’il a discuté avec des responsables de la trêve, de la guerre, de l’avenir de la Palestine, des développements dans la région et du comportement des États-Unis et de l’entité sioniste ».
« Nous sommes confrontés à des circonstances complexes dans la région, 6 semaines après l’opération Déluge Al-Aqsa , qui était une réponse aux crimes des sionistes, et il est du devoir de la communauté internationale de dépouiller l’entité de ses armes nucléaires », a-t-il ajouté. « Nous avons déjà averti que si la guerre continue, l’ouverture de nouveaux fronts est inévitable. Les Libanais, les Syriens, les Irakiens et les Yéménites ne peuvent pas rester les bras croisés et observer ce qui se passe », a-t-il mis en garde.
Au sujet de la trêve, il a souligné que « si la trêve ne se poursuit pas, les conditions de la région changeront et la guerre s’étendra », notant que « Téhéran a appelé les acteurs internationaux à faire pression pour arrêter la guerre, et ce n’est certes pas nous qui cherchons à étendre sa portée, mais toutes les possibilités sont possibles si l’agression se poursuit ». Il a estimé que « la région doit suivre une voie qui transforme la trêve humanitaire en un cessez-le-feu durable », notant que « le cessez-le-feu nécessite le renversement de Netanyahu ».
Hossein Amir Abdellahian a indiqué que « l’entité sioniste et les USA sont incapables d’éliminer le Hamas à Gaza, et le mouvement restera en Palestine, et la fin de la guerre sera en faveur de la résistance », notant que « la résistance et le Hamas sont les décideurs de la trêve », ajoutant « qu’il avait consulté le Qatar à ce sujet ».
Le ministre iranien a souligné que « les factions ne travaillent pas comme des mandataires pour nous, mais plutôt pour l’intérêt de leurs pays et de la nation arabe, et en Irak et en Syrie, il y a des factions qui agissent de leur propre chef contre les USA et ne sont pas soumis aux ordres et à l’administration de l’Iran, voire l’Irak, pour le bien de son indépendance et pour défendre ses frères, attaque les bases américaines en Irak et en Syrie ».
Concernant les opérations des forces armées yéménites, Amir Abdellahian a déclaré que « les Yéménites ont attaqué Eilat avec des missiles sur la base d’une décision yéménite, et les Libanais mènent leurs opérations sur la base de leur décision ».
Révélant que « les Américains, dès les premiers jours de l’attaque brutale contre Gaza, ont envoyé des messages à l’Iran et lui ont conseillé de faire preuve de retenue », il a également rappelé que « le président iranien a affirmé avec franchise que si le génocide continue, les pays islamiques doivent fournir à la résistance plus d’ armes », notant que « l’entité sioniste ne comprend que le langage de la force, et l’occupation n’est pas un phénomène durable dans l’histoire ».
Le responsable iranien a demandé aux autorités égyptiennes « d’ouvrir le terminal de Rafah sans tenir compte des restrictions et de permettre à l’aide d’atteindre la bande de Gaza » et souligné « la nécessité de créer un tribunal international pour juger les auteurs des crimes commis dans cette guerre », tout en notant « qu’aucune décision n’a été prise au Conseil de sécurité et aucun comité d’enquête n’a été formé sur les crimes commis dans la bande de Gaza » appelant « la Chine et la Russie à voir la réalité et à bien connaître l’occupation, et cette réalité ne s’est pas produite uniquement après le 7 octobre ».
« Depuis 75 ans, les USA tentent de soutenir Israël en tant qu’enfant gâté. Les crises profondes et historiques et les vieilles blessures du monde ne peuvent être oubliées, et la blessure palestinienne est historique, alors que certains donnent à Israël le droit de l’auto défense » , a-t-il encore ajouté. Tout en estimant que « la solution radicale à la question palestinienne consiste à organiser un référendum général parmi la population majoritaire avec la participation des juifs, des chrétiens et des musulmans, et que la communauté internationale doit permettre aux Palestiniens de décider eux-mêmes de leur sort ».
Il n’a pas d’ailleurs pas manqué de rappeler « qu’Israël cherche à exécuter son projet de déplacer par force la population de Gaza vers le désert du Sinaï en Égypte, et de déplacer la population de Cisjordanie vers certaines parties de la Jordanie et d’y former un État palestinien grâce à l’établissement de colonies ». Ajoutant qu’« une partie de ce qui s’est passé le 7 octobre est le résultat de l’extrémisme de Netanyahu et de son gouvernement, et les USA ne doivent pas accepter d’en payer le prix à sa place et supporter les conséquences désastreuses si son soutien à Israël continue ».
A rappeler aussi que Sayed Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, s’est entretenu avec Khalil Al-Hayya, vice-président du Hamas à Gaza, en présence d’Oussama Hamdan, autre dirigeant du mouvement. Ils ont passé en revue les derniers développements depuis le 7 octobre ainsi que les possibilités existantes sur tous les fronts de résistance, notamment dans la bande de Gaza.
La réunion a également insisté sur l’importance de la poursuite du travail et de la coordination avec cohérence et fermeté afin d’obtenir la victoire promise.