Selon Ocha, le Soudan détient actuellement le record mondial du nombre de déplacés. Des chiffres en constante hausse. Ils sont 500 000 de plus qu’il y a un mois. Ces populations sont réparties sur plus de 6200 sites à travers les 18 États du Soudan. En décembre, Ocha a même comptabilisé plus de 230 000 personnes ayant dû fuir une seconde fois, dans les régions d’Al-Jazira, Sennar et le Nil Blanc à cause de l’extension des combats…
Pour les humanitaires, aider tout le monde est impossible. Insécurité, pillage, réseaux en panne, blocages bureaucratiques, manque d’argent, de matériel et de ressources humaines sont autant d’obstacles à la distribution de l’aide. Acela s’ajoutent les pénuries d’essence, empêchant le mouvement des agences, la conservation des produits ou la fourniture d’eau…
Depuis avril, 163 organisations ont pu fournir de l’aide à cinq millions de personnes, alors que cette année, 25 millions de Soudanais auront besoin de soutien selon Martin Griffiths. Le sous-secrétaire de l’ONU aux affaires humanitaires a exigé que « la communauté internationale prenne des actions décisives et immédiates » en 2024. Selon lui, l’intensification des combats « rend les populations hors de portée ». Les distributions à travers les zones de conflits ont dû être stoppées, alors que les violations massives des droits de l’homme se poursuivent.
Enfin, le volet financier complique un peu plus la tâche. Les humanitaires avaient évalué les besoins à 2,5 milliards de dollars l’an dernier. Or seuls 40% du budget ont pu être atteints.