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Dérèglement climatique : Une mobilité problématique dans la zone MENA

Le rapport établi par le réseau EuroMed Rights sous le titre « La mobilité humaine dans le contexte des catastrophes, du dérèglement climatique et de la dégradation de l’environnement dans la région Euro-Méditerranéenne », révèle que les pays de la zone MENA, dont le Maroc, subissent de plein fouet les effets dévastateurs du réchauffement climatique.
Dérèglement climatique : Une mobilité problématique dans la zone MENA

La zone MENA est désormais la plus touchée par la pénurie d’eau à l’échelle mondiale, relève ledit rapport tout en soulignant que cette crise environnementale alimente un flux migratoire croissant.

Les statistiques précisent que les catastrophes naturelles, le changement climatique et la dégradation environnementale modifient les trames migratoires dans la région, accentuant ainsi la pression sur les populations déjà vulnérables. Il est alarmant de constater que ces phénomènes se produisent dans un contexte où les cadres juridiques et politiques pour prévenir les effets néfastes de ces crises sont notoirement insuffisants.

Le rapport souligne que les catastrophes naturelles sont à l’origine de trois fois plus de déplacements que les conflits et la violence. Les phénomènes météorologiques extrêmes et la dégradation de l’environnement menacent la vie de millions de personnes. Le séisme d’Al Hoceima et d’Al Haouz au Maroc et les inondations dévastatrices à Derna en Libye sont autant de preuves de la gravité de la situation.

Le rapport relève en outre la tendance de l’augmentation de la migration rurale dans la région, avec des populations fuyant les zones impactées par les changements climatiques, notamment la sécheresse, pour chercher refuge dans les zones urbaines. Cette migration entraîne des conséquences socio-économiques significatives, en particulier pour les femmes, souvent les plus touchées en raison de leur travail dans les champs. La dégradation de l’environnement réduit leur contribution au revenu familial, les laissant dépendantes des autres membres de la famille et affectant ainsi leur statut et leur autonomie.

Les études menées au Maroc ont mis en lumière cette réalité, montrant comment les femmes rurales sont confrontées à une diminution de leur statut et de leur indépendance en raison de la dégradation de l’environnement. La migration vers les zones urbaines peut offrir une forme d’émancipation pour certaines, mais pour beaucoup d’autres, cela les expose à de nouveaux défis, y compris des conditions de vie précaires et une vulnérabilité accrue à l’exploitation.

De plus, le rapport met en avant les obstacles posés par les accords de coopération et de migration entre l’Union européenne et les pays du Sud de la Méditerranée, tels que le Maroc, la Tunisie et la Libye. Ces derniers, souvent réglementées par des exigences strictes et des politiques de sécurisation migratoire, entravent une approche commune et fondée sur les droits de l’homme en matière de migration et d’asile.

A cet effet, il demeure impératif que les gouvernements de la région MENA prennent des mesures urgentes pour renforcer la protection des personnes déplacées dans le contexte des catastrophes et du dérèglement climatique. Seuls le Maroc et l’Égypte ont jusqu’à présent mis en place des politiques reconnaissant ces facteurs comme des déclencheurs de migration irrégulière. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour garantir une approche plus globale et inclusive de cette crise. « Il est crucial que les gouvernements agissent de manière proactive pour atténuer les effets néfastes de ces phénomènes et protéger les populations les plus vulnérables contre les conséquences dévastatrices de la crise climatique en cours. Une coopération internationale, fondée sur le respect des droits de l’homme et une prise de conscience collective de l’urgence de la situation, est nécessaire pour relever ce défi majeur du 21e siècle », rappelle, enfin, le document.

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