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Appel de Tanger : Un livre blanc appelle à « l’exclusion de la RASD » de l’UA

Une brochette d’anciens Premiers ministres et d’anciens ministres africains, signataires de l’Appel solennel à l’expulsion de la «RASD» de l’Union africaine, dit Appel de Tanger, ont tenu, samedi à Marrakech, leur première réunion de suivi de cet Appel signé le 4 novembre 2022. Lors de cette réunion, à laquelle de nouveaux membres se sont joints, ils ont réitéré leur engagement, plein et entier, à œuvrer de concert et en coordination pour l’expulsion de cette entité non-étatique de l’Union africaine (UA).
Un livre blanc appelle à « l’exclusion de la RASD » de l’UA

Ces anciens responsables africains font valoir que cette expulsion, légitime d’un point de vue légal, ne doit en aucun cas être considérée comme un objectif inatteignable parce qu’elle s’inscrit dans une dynamique continentale et internationale favorable, où le réalisme et le pragmatisme prévalent, et parce qu’elle représente un prérequis indispensable au retour de l’impartialité et de la crédibilité de l’organisation panafricaine sur la question du Sahara.

Forts des diverses recommandations de la Campagne de réflexion panafricaine portant sur les enjeux de l’UA à l’aune de la question du Sahara marocain, débattus lors de cinq séminaires sous régionaux, organisés entre mai et octobre 2021, à Nouakchott, Dakar, Accra, Dar Es-Salaam et Kinshasa, les signataires de l’Appel ont débattu d’un projet de Livre blanc qu’ils ont adopté à l’unanimité.

Ce document, intitulé «L’Union africaine et la question du Sahara marocain, livrable final d’une réflexion panafricaine profonde et inclusive», est l’aboutissement de la campagne panafricaine et le reflet fidèle des débats tenus lors des différentes rencontres et séminaires. Il développe un argumentaire factuel et historique irréfutable. C’est un document juridique et politique de référence, qui matérialise une vision d’une Afrique unie et d’un panafricanisme renouvelé, loin des idéologies d’un autre temps.

Il est aussi un plaidoyer qui indique que la pseudo «RADS», imposée à la seule organisation de l’Union africaine, n’est pas une entité étatique puisqu’elle ne possède aucun des attributs à cet effet. En outre, ajoute le document, la pseudo «RADS», installée en territoire algérien, est soumise à une souveraineté supérieure, celle de l’Algérie. De plus, elle est une entité non-étatique ne disposant pas de responsabilité juridique internationale et son admission à l’OUA est un coup de force juridique, en flagrante violation de sa Charte.

L’admission de la «RADS» à l’OUA s’est faite dans un contexte particulier, au moment où le Continent était en prise à différents courants idéologiques aujourd’hui obsolètes, rappelle-t-on.

Le Livre blanc relève aussi qu’en admettant la pseudo «RADS», l’OUA a préjugé, en toute partialité, du résultat d’un processus, qualifié de «solution régionale», de même que la présence de la pseudo «RADS» au sein de l’OUA puis de l’UA, a éloigné l’organisation du traitement de la question du Sahara.

Le document précise que la Décision 693 prise par l’UA lors du Sommet de Nouakchott, en juillet 2018, atteste de l’exclusivité du processus onusien dans la recherche d’une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable», relevant que la pseudo «RADS», sans effectivité du fait de son caractère non-étatique, n’apporte aucune valeur ajoutée à l’UA et est source de division plutôt que d’unité.

Le Livre blanc admet que la présence au sein de l’UA de la pseudo «RADS», émanation non-étatique d’un groupe séparatiste armé, illustre la vulnérabilité institutionnelle de l’Organisation et représente un frein incontestable à l’intégration économique régionale et continentale.

L’Appel de Tanger visant l’expulsion de la pseudo «RADS» de l’Union africaine dit avait été signé le 4 novembre 2022, par  Augusto António Artur da Silva, ancien Premier ministre de Guinée-Bissau, Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier ministre du Djibouti, Martin Ziguélé, ancien Premier ministre de la République Centrafricaine. Mohamed Abdirizak Mohamud, ancien ministre des Affaires étrangères de Somalie, Alpha Barry, ancien ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Lutfo Dlamini, ancien ministre des Affaires étrangères d’Eswatini, Jean-Marie Ehouzou, ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération du Bénin, Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli, ancien ministre des Affaires étrangères des Comores, Gbehzohngar Milton Findley, ancien ministre des Affaires étrangères du Libéria, Régis Immongault Tatangani, ancien ministre des Affaires étrangères du Gabon, Francis Kasaila, ancien ministre des Affaires étrangères du Malawi, Luis Felipe Lopes Tavares, ancien ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, Mankeur Ndiaye, ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Léonard She Okitundu Lundula, ancien ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration régionale de la République Démocratique du Congo, Mamadi Touré, ancien ministre des Affaires étrangères de Guinée et Rafael Tuju, ancien ministre des Affaires étrangères du Kenya.

A rappeler que trois nouveaux pays africains ont signé, samedi à Marrakech, l’Appel de Tanger. Il s’agit de Lesego Makgothi, ex-ministres des Affaires étrangères du Lesotho, et de ses ex-collègues Patrick Rajoelina, de Madagascar et Lamine Kaba Badjo, de la Gambie. Désormais, le nombre de signataires s’élève désormais à 19 pays.

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