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Alors qu’I. Haniyeh était chez R.T. Erdogan : M.Abbas fulmine contre J. Biden

Le chef du Hamas a été reçu samedi 20 avril à Istanbul, en Turquie, par Recep Tayyip Erdogan. Depuis Ramallah, le chef de l’Autorité palestinienne auquel on reproche de ne pas avoir suspendu la collaboration sécuritaire avec Tel-Aviv en dépit de la guerre contre Gaza, a choisi, lui, de fustiger l’administration US.
Alors qu’I. Haniyeh était chez R.T. Erdogan : M.Abbas fulmine contre J. Biden

Khaled Mechaal, l’un des principaux dirigeants du mouvement palestinien, faisait partie de la délégation conduite par Ismaël Haniyeh qui s’est entretenue pendant deux heures et demie avec le chef d’État turc. Cette rencontre, la première depuis le 7 octobre, date de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa »,  intervenait alors que le Qatar, l’un des principaux médiateurs, a reconnu que les négociations entre le Hamas et Israël piétinaient. Le président turc tente de jouer sa carte, poussé en cela par les Américains, mais aussi par les pays du Conseil de coopération du Golfe. R.T. Erdogan tenait à l’évidence à ce que sa rencontre avec le chef du Hamas soit médiatisée pour montrer à son opinion publique et à tous les acteurs du conflit à Gaza qu’il faut compter avec la Turquie.  Mais sur le contenu des échanges avec I. Haniyeh, sur les propositions faites par Ankara, le communiqué de la présidence reste évasif.

Le chef de l’Etat turc et celui qu’il a qualifié de « leader de la cause palestinienne » ont fait le point sur les négociations pour un cessez-le-feu et les difficultés d’accès de l’aide humanitaire à Gaza. La Turquie, l’un des premiers donateurs d’aide à l’enclave palestinienne, affirme en avoir acheminé jusqu’ici plus de 45 000 tonnes. Une largesse qui ne fait pas oublier aux observateurs le jeu double que joue Ankara. En effet, les exportations turques continuent d’affluer vers Israël en dépit des restrictions faites sur certains produits.

« Il est vital que les Palestiniens agissent dans l’unité dans ce processus ; la réponse la plus forte à Israël et le chemin vers la victoire passent par l’unité et l’intégrité », a déclaré le chef de l’État turc, selon le communiqué de ses services, publié à l’issue de la réunion. Et de souligner « l’importance d’agir de façon à conserver l’attention sur Gaza ».

Le communiqué turc ne fait pas référence aux négociations sur la libération des otages du Hamas en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël, alors que c’est précisément sur ce point que la diplomatie turque semble la plus active et la plus en mesure d’obtenir des résultats.

Comme pour confirmer son implication dans la recherche d’une solution, R.T. Erdogan a reçu dans la foulée Sameh Choukry, ministre égyptien des Affaires étrangères, dont le pays est l’un des principaux médiateurs du conflit entre Israël et le Hamas.

Sursaut tardif de Ramallah

Si la tension sourd encore entre l’Autorité palestinienne et le Hamas, on prête à la première la volonté d’épauler l’entité sioniste dans son équipée contre Rafah en poussant ses combattants dans les pieds des Israéliens, il n’en reste pas moins que Mahmoud Abbas a réagi après le veto US à l’adhésion des Palestiniens aux Nations unies. L’Autorité palestinienne « va réexaminer les relations bilatérales avec les États-Unis pour garantir la préservation des intérêts de notre peuple, de notre cause et de nos droits », a déclaré le président dans un entretien à l’agence palestinienne Wafa.

Les Palestiniens, qui ont depuis 2012 le statut inférieur d’« État non membre observateur » à l’ONU, demandaient au Conseil de sécurité d’accepter qu’un « État palestinien » déjà reconnu par la majorité des capitales prenne sa place « légitime » au sein des Nations unies. Mais Washington, après avoir tout fait pour retarder le vote, a fini par recourir à son droit de veto, utilisé régulièrement pour protéger son allié israélien. Le veto US a « suscité une colère sans précédent parmi les Palestiniens et les populations de la région, poussant potentiellement la région vers plus d’instabilité, de chaos et de terrorisme », estime M. Abbas. Aussi l’Autorité palestinienne va-t-elle « élaborer une nouvelle stratégie » pour affirmer ses choix « de façon indépendante et suivre un projet palestinien plutôt qu’une vision américaine », ajoute-t-il.

« Alors que le monde s’accorde sur l’application du droit international et défend les droits des Palestiniens, les États-Unis continuent de soutenir l’occupation, en refusant de contraindre Israël à mettre fin à sa guerre génocidaire » dans l’enclave, estime M. Abbas. À ses yeux, les Américains ont « renoncé à tous leurs engagements concernant la solution à deux États et la recherche de la paix dans la région ». Enfin, il reproche à Washington « de fournir Israël en armes et en financements qui tuent nos enfants et détruisent nos maisons ». bref, du déjà vu !

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