Plus de 94% des électeurs qui ont voté lundi en Tunisie ont dit « oui » au projet de nouvelle Constitution, selon les résultats annoncés tard mardi par l’instance électorale devant la presse. Une victoire à une très large majorité des votants, donc mais avec une participation d’environ 30%, selon le chiffre publié mardi.
Un chiffre dénoncé plus tôt dans la journée par la coalition d’opposition Front du salut national. Le FSN, qui avait appelé au boycott, juge « amplifié » pareil résultat qui plus est représente une défaite cuisante pour le Président en exercice. Son dirigeant, Ahmed Nejib Chebbi, appelle le chef de l’Etat à organiser des élections générales anticipées.
Le nouveau texte met un terme au système parlementaire en vigueur depuis 2014, dans la Constitution élaborée à la suite de la révolution, dans le berceau dudit « printemps arabe ».
« La Tunisie est entrée dans une nouvelle phase », a pour sa part déclaré le président tunisien, après le scrutin. Les autorités ont un mois pour proclamer les résultats définitifs du scrutin.
La nouvelle Constitution entrera ensuite en vigueur. Puis des élections législatives sont prévues le 17 décembre prochain.
La nouvelle Constitution accorde de larges pouvoirs au président. Celui-ci nomme le chef de gouvernement et les ministres, il peut les révoquer de façon unilatérale. Le chef de l’État nomme aussi les magistrats, sur proposition du Conseil supérieur de la magistrature.
Le texte s’est attiré les foudres de l’opposition et d’une partie de la société civile. Mais le chef de l’État, élu en 2019, dispose encore d’une forte popularité surtout qu’une bonne partie des Tunisiens sont déçus des partis politiques. Encore faut-il préciser qu’aucun seuil minimal n’est requis, pour valider le scrutin. La réponse majoritaire l’emportera, quel que soit le taux de participation enregistré.
Après le référendum, des élections législatives anticipées sont prévues le 17 décembre.