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Un autre sous-marin US déployé dans la région : W. Burns à Tel-Aviv, première étape d’une tournée régionale

Le CENTCOM a annoncé dimanche soir qu’un sous-marin de classe Ohio était arrivé dans sa zone de responsabilité, qui comprend la Méditerranée orientale, la mer Rouge, le golfe Persique et le golfe d’Oman. Il se joint à un autre déjà en manœuvre dans la région. En parallèle, William Burns, patron de la CIA, était attendu à Tel-Aviv.
Un autre sous-marin US déployé dans la région : W. Burns à Tel-Aviv, première étape d’une tournée régionale

Un responsable de la Défense US a affirmé, sous couvert d’anonymat, qu’il s’agissait du second sous-marin à propulsion nucléaire ne transportait pas d’armes nucléaires à avoir reçu les ordres de se déplacer vers la région. Le fonctionnaire a ajouté que le bâtiment armé de missiles de croisière est conçu aussi pour être déployé avec des forces d’opérations spéciales. L’annonce des États-Unis n’était pas très détaillée, mais elle était accompagnée d’une image qui semblait montrer un sous-marin dans le canal de Suez, en Égypte.

L’armée n’a pas précisé où le sous-marin était déployé, mais son arrivée dans la région s’inscrit apparemment dans la même stratégie que celle qui a vu le Pentagone envoyer deux porte-avions pour dissuader l’Iran et ses mandataires – notamment le Hezbollah basé au Liban – d’attaquer Israël dans le cadre de sa guerre contre le Hamas.

Plus tôt dans la journée, le secrétaire de presse du Pentagone, le général de brigade Pat Ryder, a déclaré que le sous-marin apporterait « un soutien supplémentaire à nos efforts de dissuasion dans la région ».

La marine US dispose, selon CNN, de quatre sous-marins lanceurs de missiles guidés de classe Ohio, qui ont été convertis pour transporter 154 missiles de croisière Tomahawk. Il est plutôt rare que les États-Unis signalent l’emplacement d’un sous-marin de classe Ohio, car ils font partie de ce que l’on appelle la « triade nucléaire » des armes atomiques américaines, qui comprend également des missiles balistiques terrestres et des bombes nucléaires embarquées à bord de bombardiers stratégiques.

En avril, l’armée américaine a annoncé qu’elle envoyait un sous-marin nucléaire lanceur d’engins de classe Ohio au Moyen-Orient pour « contribuer à la sécurité maritime et à la stabilité dans la région », compte tenu des tensions croissantes avec l’Iran. Outre la photo du sous-marin publiée dimanche, le Commandement central a diffusé séparément une image d’un bombardier B-1 à capacité nucléaire opérant également au Moyen-Orient.

L’annonce de l’arrivée du sous-marin survient alors que, selon le compte rendu de l’un des appels réguliers entre le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, et le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, dimanche, le premier a « réaffirmé l’engagement des États-Unis à dissuader tout acteur étatique ou non étatique cherchant à intensifier ce conflit ».

Les États-Unis auraient en outre averti le Hezbollah et l’Iran qu’ils étaient prêts à engager une action militaire contre eux en cas d’escalade du conflit avec Israël. Le message a été transmis au Hezbollah et à la République islamique par l’intermédiaire de leurs partenaires dans la région, dont la Turquie, a rapporté dimanche le New York Times. Le jour même, Bill Burns, directeur de la Central Intelligence Agency (CIA), est arrivé en Israël pour discuter de la guerre contre le Hamas. C’est le premier voyage de ce responsable en Israël depuis le début de la guerre. Le chef de la CIA devait rencontrer Benjamin Netanyahu, chef du gouvernement, Yoav Gallant, ministre de la Défense et David Barnea, chef du Mossad, outre d’autres responsables de la défense et du renseignement, indique Axios.

Le patron de l’agence US s’arrêtera également au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Égypte au cours de cette tournée régionale, qui mettra l’accent sur les efforts visant à obtenir la libération des 241 otages actuellement détenus à Gaza. Axios ajoute, sur la foi de déclarations faite par un responsable américain à sous le couvert de l’anonymat, que le chef de l’agence d’espionnage US rencontrera ses homologues du Moyen-Orient pour « discuter de questions d’intérêt mutuel, notamment la situation à Gaza, le soutien aux négociations sur les otages et l’engagement des États-Unis à continuer de dissuader les acteurs étatiques et non étatiques d’étendre le conflit entre Israël et le Hamas .» B. Burns « renforce notre engagement en faveur de la coopération en matière de renseignement, en particulier dans des domaines tels que la lutte contre le terrorisme et la sécurité », a ajouté le fonctionnaire.

Cette visite intervient alors que le secrétaire d’État américain avait pris le chemin de Bagdad afin de s’entretenir avec le Premier ministre irakien Mohammed Shia al-Sudani, alors que les forces américaines sont confrontées à une recrudescence des attaques menées par les milices soutenues par l’Iran. Selon le New York Times, A. Blinken a profité de son voyage pour mettre en garde l’Iran contre toute attaque contre les troupes ou les intérêts américains dans la région.

« Il était très important d’envoyer un message très clair à quiconque chercherait à profiter du conflit à Gaza pour menacer notre personnel ici ou ailleurs dans la région : Ne le faites pas », a déclaré A. Blinken lors d’une brève déclaration à l’aéroport de Bagdad. Toujours selon le quotidien, cette visite visait à « renforcer le signal envoyé à l’Iran que les États-Unis sont prêts à défendre leurs alliés dans la région contre une agression de l’Iran ou de ses mandataires ».

Simultanément, les bases US d’Erbil, d’Aïn el-Assad en Irak et celle d’Al-Tanf en Syrie ont été ciblées lundi par des drones. L’information a été confirmée par le Washington Institute, citant le média arabophone Sabereen News. Le site militaire US de Tal Baidar à Hassaké dans le nord-est de la Syrie a également été pris pour cible par des missiles la veille, toujours selon Al-Mayadeen. Aucun dommage notable n’a été signalé.

Du fait du soutien affiché par Washington à l’Etat hébreu, les bases US sont prises pour cible régulièrement. Ce fut notamment le cas le 19 octobre de la base d’Al-Tanf en Syrie, à la frontière irako-jordanienne, ainsi que du champ pétrolier de Conoco à l’est de l’Euphrate. Le même jour, selon Reuters, des tirs de roquettes et de drones auraient ciblé la base aérienne d’Ain al-Asad ainsi qu’un centre militaire américain non loin de l’aéroport de Bagdad.

Face aux nombreux tirs de roquettes, L. Austin avait annoncé le 26 octobre dans un communiqué que Washington avait frappé les Gardiens de la révolution en Syrie. « Les forces militaires américaines ont mené des frappes d’autodéfense contre deux installations dans l’est de la Syrie utilisées par le Corps des Gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien et des groupes affiliés », précisait le communiqué. Deux frappes qui « sont séparées et distinctes du conflit en cours entre Israël et le Hamas, et ne constituent pas un changement dans notre approche » concernant cette guerre, a ajouté le responsable US. Washington a envoyé du renfort au Proche-Orient pour soutenir son allié israélien et dissuader l’Iran et ses alliés d’ouvrir un autre front. En effet, l’USS Gerald R. Ford (CVN-78) et ses bâtiments d’escorte opèrent en Méditerranée orientale depuis le début du conflit à Gaza et la force aéronavale Dwight D. Eisenhower (IKECSG) est arrivée en mer Rouge le 5 novembre.

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