La direction du PJD pointe dans un communiqué « l’exclusion de larges courants et sensibilités qui existent et sont enracinés dans la société marocaine », et déplore « la prédominance d’un courant intellectuel et politique qui ne reflète pas le pluralisme de la société marocaine ».
Zhor El Horr, magistrate et coordinatrice du Mécanisme national de protection des droits des personnes en situation de handicap, Latifa Jbabdi, membre du bureau exécutif de l’Union de l’action féminine et ancienne députée de l’USFP, Amina Lotfi, présidente de l’Association démocratique des femmes du Maroc (ADFM) animent le « Groupe de travail sur la proposition de révision du Code de la famille », lancé par le CNDH.
Le PJD estime qu’Amina Bouayach, présidence du CNDH, a abordé la question du Code de la famille « en dehors de la logique de consensus et des équilibres nationaux », ce qui représente une « transgression explicite de la méthodologie fixée par Sa Majesté le Roi, que Dieu le protège, et qui ne sert pas l’intérêt national ». Le CNDH essuie de la sorte un tir croisé puisque le « Forum Azzahrae pour la femme marocaine », proche du PJD, a également dénoncé « la méthodologie d’exclusion » du Conseil.
En octobre 2015, rappelle-t-on, la proposition du CNDH pour la révision du Code de la famille afin de permettre aux femmes de bénéficier des mêmes droits successoraux que les hommes, avait déjà été condamnée par le PJD. « C’est une recommandation irresponsable qui constitue une grave violation de la constitution », avait dénoncé la formation islamiste tout en insistant sur le fait que le CNDH a dépassé ses prérogatives, « empiétant sur un domaine réservé au Commandeur des croyants ». Et de rappeler au passage le discours du roi Mohammed VI prononcé en octobre 2003 devant le Parlement, lorsqu’il avait déclaré, en défendant le nouveau texte de la Moudawana, qu’il « ne peut recommander l’illicite ou interdire le licite ».
En juillet de la même année, A. Benkirane avait forcé la main aux siens pour que le protocole facultatif de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), adopté par son cabinet en novembre 2012, soit approuvé par les deux Chambres du Parlement. Drapé dans les habits de chef du gouvernement, il avait alors enjoint aux députés islamistes de voter un texte décrié par l’ensemble du PJD, y compris Mouvement Unicité et Réforme (MUR), son bras idéologique.