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Des GI’s morts dans des attentats à Kaboul : Les renseignements avaient tiré la sonnette d’alarme

Des explosions meurtrières sont survenues près de l'aéroport de la capitale afghane jeudi 26 août. Les Taliban évoquent au moins 40 morts et une centaine de blessés. Le Pentagone chiffre ses pertes à 12 soldats morts dans les attentats revendiqués par Daech. 15 autres soldats américains ont été blessés.

Dans l’après-midi du 26 août, deux explosions ont frappé les environs de l’aéroport de Kaboul. Une troisième explosion aurait retenti quelques heures après selon le correspondant de RT présent sur place. Selon la chaîne Al Jazeera qui cite des officiels taliban, il y aurait entre 13 et 20 morts dont des enfants. Selon Reuters au moins dix Américains auraient été tués. Les Taliban ont «condamné» les attentats selon leur porte-parole.
D’après une source militaire, l’explosion s’est produite à proximité d’Abbey Gate, l’un des trois points d’accès à l’aéroport où se pressent depuis 12 jours des milliers d’Afghans voulant quitter le pays désormais aux mains des Taliban. C’est au coucher du soleil que les deux premières explosions ont retenti.
En fait, il s’agissait d’un double attentat suicide qui a fait des dizaines de morts, dont 12 soldats américains. L’attaque qui s’est produite alors que les opérations d’évacuation battaient leur plein, a été revendiquée par la branche de Daech en Afghanistan sur son compte Telegram, selon Reuters.
Les kamikazes ont fait exploser leurs bombes au milieu de la foule massée devant Abbey Gate, l’une des portes d’accès à l’aéroport, a déclaré le chef du commandement central de l’armée américaine. Une fusillade a ensuite éclaté, a ajouté le général Kenneth McKenzie qui s’exprimait par lien vidéo pendant une conférence de presse au Pentagone.
«Je confirme que l’explosion à Abbey Gate est due à un attentat complexe qui a fait un certain de nombre de victimes américaines et civiles», a tweeté également John Kirby, porte-parole du Pentagone . «Nous pouvons aussi confirmer qu’au moins une autre explosion s’est produite à ou près de l’hôtel Baron, qui se trouve à proximité d’Abbey Gate», l’un des trois points d’accès à l’aéroport » a-t-il ajouté.
La France a annoncé dans la foulée le rapatriement à Paris de son ambassadeur en Afghanistan pour raisons de sécurité. Il se trouvait jusqu’ici à l’aéroport de Kaboul. A Londres, le ministère de la Défense a indiqué tenter «d’établir les faits et (…) leur impact sur les évacuations en cours». «Notre souci premier reste la sécurité de notre personnel, des citoyens britanniques et des Afghans», a tweeté le ministère. Boris Johnson a convoqué une réunion de crise, le 27 août. Soulignant que la situation restait «très risquée» à l’aéroport, le président Emmanuel Macron a annoncé que la France allait encore évacuer «plusieurs centaines d’Afghans». Dénonçant un «attentat terroriste», le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a souligné que la priorité «reste d’évacuer autant de gens que possible».
Rappelons que des responsables américains et alliés avaient fait état ces derniers jours de menaces crédibles d’attentats-suicides autour de l’aéroport de Kaboul où un gigantesque pont aérien est organisé depuis le 14 août. La veille du double attentat, les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni avaient émis simultanément des mises en garde très précises et presque identiques sur des menaces d’«attentat terroriste» dans la zone de l’aéroport, à l’approche de la date butoir prévue pour le retrait des forces américaines d’Afghanistan, le 31 août. Les personnes «se trouvant actuellement aux entrées Abbey, est et nord devraient partir immédiatement», avait indiqué Washington en invoquant des «menaces sécuritaires», après que le président Joe Biden eut déjà évoqué le 24 août la possibilité d’un attentat du groupe terroriste Etat Islamique (EI), rival des Taliban en Afghanistan ces dernières années.
La diplomatie australienne a parlé d’une «menace très élevée d’attentat terroriste» alors que Londres a appelé ses ressortissants se trouvant près de l’aéroport à le quitter «pour un endroit sûr» en attendant d’autres instructions, ou pour ceux qui peuvent partir d’Afghanistan par d’autres moyens, à le faire «immédiatement».
Sous le nom d’ISKP (Etat islamique de la province du Khorasan), Daech a revendiqué certaines des attaques les plus sanglantes commises ces dernières années en Afghanistan, faisant des centaines de morts. Ce 26 août, des analystes en sécurité relevaient que l’activité de l’ISKP s’était brutalement arrêtée depuis 12 jours, signe possible qu’il préparait une opération d’ampleur, via des tirs de mortier ou des attentats-suicide, véhiculés ou individuels.

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