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Le Hamas accepte les termes de la trêve à Gaza : Tous les regards braqués sur Tel-Aviv

Ismail Haniyeh, chef du Hamas, a déclaré au Premier ministre qatari Mohammad bin Abdulrahman Al Thani et au chef des renseignements égyptiens Abbas Kamel que le groupe terroriste acceptait leurs conditions de cessez-le-feu avec Israël, selon un communiqué officiel du Hamas. Un haut responsable du Hamas a déclaré la même chose à Al Jazeera. L’annonce ne précise pas quels sont les termes exacts de l’accord que William Burns, patron de la CIA, devrait communiquer incessamment à Tel-Aviv.
Le Hamas accepte les termes de la trêve à Gaza : Tous les regards braqués sur Tel-Aviv

La population gazaouie, meurtrie par la barbarie sioniste sans limites qui perdure jusque dans la soirée de lundi, a laissé exploser sa joie à l’annonce de la trêve acceptée par le Hamas. En 212 jours de guerre, l’armée sioniste a tués 34.735 civils palestiniens et blessé 78.108 autres, selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza. Durant les dernières 24 heures, 5 massacres israéliens ont fait 52 martyrs et 90 blessés.  Israël a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’accepterait pas un accord qui conditionnerait la libération des otages à la fin de la guerre – comme l’a demandé à plusieurs reprises le Hamas. Samedi, une source officielle largement considérée comme étant – Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël n’avait pas non plus habilité les médiateurs à donner des garanties quant à la fin de la guerre.

Les médiateurs américains, égyptiens et qataris ont négocié ces derniers jours avec le Hamas une proposition en trois phases, approuvée par Israël. La proposition n’a pas été publiée, mais elle prévoirait, dans un premier temps, la libération de 33 otages vivants – des femmes, des enfants, des personnes âgées et des malades – au cours d’une trêve de 40 jours, en échange de centaines de prisonniers sécuritaires palestiniens. Selon cet accord, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas reprendraient au 16e jour de la trêve, pour définir un arrangement visant à restaurer un calme durable à Gaza au cours des deuxième et troisième étapes de l’accord.

Dans la deuxième phase, tous les otages encore en vie seraient libérés au cours d’une trêve supplémentaire de 42 jours, en échange de centaines de prisonniers de sécurité supplémentaires, et l’armée sioniste se retirerait de Gaza.

La troisième et dernière étape de l’accord durerait à nouveau 42 jours et le Hamas serait tenu de remettre les corps de ceux qui ont été tués le 7 octobre ou qui sont morts en captivité, en échange des corps de prisonniers de sécurité palestiniens. La réhabilitation de la bande de Gaza commencerait au cours de la première phase de l’accord, en commençant par la restauration des routes, de l’électricité, de l’eau, de l’assainissement et des infrastructures de communication de Gaza. Les préparatifs d’un plan de reconstruction sur cinq ans pour les habitations et les infrastructures civiles de Gaza seraient achevés au cours de la deuxième phase de l’accord, et la construction commencerait au cours de la troisième étape.

L’Egypte avait mis en garde lundi contre « les dangers d’une opération militaire israélienne à Rafah », ville de la lisière de la bande de Gaza devenue un refuge pour plus d’un million de Palestiniens, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. L’Egypte appelle Israël à « faire preuve d’une retenue maximale et éviter davantage d’escalade, à un moment très critique » pour les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza, dans lesquelles Le Caire est l’un des trois médiateurs, avec le Qatar et les Etats-Unis.

Depuis Washington, Joe Biden a réitéré lundi sa « position claire » au Premier ministre israélien contre toute offensive terrestre à Rafah, a indiqué la Maison Blanche. Dans cet appel téléphonique, B. Netanyahu a, par ailleurs, promis au président américain de maintenir ouvert Kerem Abou Salem, visé dimanche par des roquettes tirées par le Hamas qui ont tué 4 soldats et blessé 9 autres. Le Hamas a revendiqué aujourd’hui la responsabilité de trois attaques à la roquette et au mortier contre le couloir de Netzarim, dans le centre de la bande de Gaza, où l’armée israélienne dispose de plusieurs bases d’opérations avancées.

Impasse guerrière

Le Yedioth Ahronoth a rapporté dimanche que les dirigeants des services de sécurité israéliens ont conclu lors d’une réunion que « la guerre est dans une impasse, étant donné que les États-Unis ne soutiennent pas la mise en œuvre d’une opération militaire israélienne à Rafah ». Dans le détail, le journal a affirmé que « la réunion a eu lieu il y a 11 jours et a été qualifiée de décisive, car elle constitue un tournant dans la position israélienne sur l’accord d’échange ». Le média israélien a indiqué que « le ministre de la Sécurité israélien, les chefs d’état-major, le Shin Bet, le Mossad et le responsable du dossier des négociations ont participé à la réunion », soulignant « qu’ils étaient d’accord sur la priorité de récupérer les prisonniers en échange du retour des Palestiniens dans le nord de la bande de Gaza sans conditions et du retrait de Netzarim ».

Les responsables ont constaté, selon le même journal, que « l’armée ne mène pas une véritable guerre à Gaza, et Netanyahu et Ben Gvir ignorent ce fait ».

Le journal a également indiqué que « les dirigeants des agences ont convenu à l’unanimité qu’ Israël a perdu deux avantages fondamentaux, qui sont le soutien américain et l’unité de la rue », soulignant que « les responsables sont parvenus à ces résultats, coïncidant avec l’incapacité de parvenir à un accord sur le front nord sans un calme à Gaza ».

Peu après l’échec du dernier cycle de négociations au Caire, qui concernait la libération des prisonniers israéliens et la fin de l’agression contre la bande de Gaza, une source égyptienne a déclaré que la balle était désormais dans le camp d’Israël. I. Haniyeh, avait annoncé que le mouvement était toujours désireux de parvenir à un accord global qui met fin à l’agression, garantisse le retrait et conclue un accord sérieux d’échange de prisonniers. Le chef du bureau politique du Hamas avait accusé dimanche Israël de saboter les efforts de médiation visant à obtenir une trêve dans la bande de Gaza associée à un échange d’otages retenus dans ce territoire et de Palestiniens détenus par Israël.  I. Haniyeh a déclaré dans un communiqué que B. Netanyahu voulait « inventer des justifications constantes pour la poursuite de l’agression, l’extension (…) du conflit et le sabotage des efforts déployés par les différents médiateurs et parties ». De son côté, le Premier ministre israélien a estimé dimanche que « capituler » face aux demandes du Hamas, qui exige qu’Israël s’engage à cesser son offensive israélienne à Gaza pour signer une trêve, représenterait « une terrible défaite » pour Israël. « Cela serait une grande victoire pour le Hamas, pour l’Iran (…) », a-t-il déclaré devant ses ministres.

Israël et le Hamas avaient affiché dimanche leur profond désaccord en vue d’une trêve dans la guerre à Gaza. B. Netanyahu a réaffirmé qu’Israël « ne pouvait accepter » les demandes du Hamas de cesser ses opérations. En retour, le mouvement palestinien a accusé le Premier ministre israélien de « saboter » les efforts de paix. La délégation de négociateurs du Hamas s’apprête à repartir à Doha, la réunion avec la médiation égyptienne au Caire sur un projet de trêve ayant « pris fin », a indiqué un responsable du mouvement islamiste palestinien à l’AFP. « La réunion avec le ministre du Renseignement égyptien a pris fin, la délégation du Hamas va repartir à Doha pour poursuivre des concertations » avec les dirigeants du mouvement, a déclaré ce responsable ayant requis l’anonymat.

Quelques heures avant la reprise dimanche des négociations au Caire entre une délégation du Hamas et des représentants qatariens et égyptiens après de premières discussions la veille, un responsable du Hamas avait affirmé que son mouvement n’accepterait « en aucun cas un accord ne prévoyant pas explicitement un arrêt de la guerre ».

Dans un communiqué dimanche, le Forum des familles d’otages a appelé B. Netanyahu « à faire fi des pressions politiques » et à accepter un accord qui permettrait une libération des otages. « M. Netanyahu, l’histoire ne vous pardonnera pas si vous ratez cette occasion. »

Le journal israélien Maariv avait rapporté samedi que « plus de 600 familles de soldats de l’armée israélienne dans la bande de Gaza ont adressé une lettre au ministre de la Défense, Yoav Galant, et au chef d’état-major, Herzi Halevy, exigeant que Rafah ne soit pas envahie ». Le texte a souligné : « Nous ne vous faisons plus confiance et entrer dans Rafah pourrait être un piège mortel ».

Auparavant, la Douzième chaîne israélienne a révélé que « 30 officiers et soldats des forces de réserve de l’armée refusent l’ordre de se préparer à une opération militaire dans la ville de Rafah, en raison de leur incapacité à poursuivre les combats dans la bande de Gaza, après environ 7 mois de combat ».

La chaîne a rapporté que « les membres des forces de la compagnie des parachutistes de réserve », rattachés à la brigade régulière des parachutistes, ont reçu l’ordre de se préparer au travail à Rafah, mais ils ont informé leurs commandants « qu’ ils ne viendront pas parce qu’ils ne sont plus en mesure de le faire. » Elle a ajouté que les chefs de l’armée ont clairement indiqué qu’ils n’obligeraient pas les réservistes à y assister. Cependant, ils ont déclaré que cela traduit un niveau élevé d’attrition au sein de la force de réserve après des mois de combats.

Il y a quelques jours, la Septième chaîne israélienne a révélé que « des dizaines de femmes recrutées dans l’armée israélienne ont refusé d’être réparties pour servir à la base de formation, en tant que monitrices au sein de l’Unité de surveillance de la frontière avec Gaza ». La chaîne a précisé « qu’il s’agit de la troisième conscription depuis le 7 octobre, qui a vu un grand nombre de personnes refuser de servir dans l’unité ».

Cela arrive à un moment où les menaces israéliennes d’envahir Rafah se multiplient, tandis que les responsables israéliens mettent en garde contre une telle mesure, car elle constituerait un désastre pour Israël. Israel Ziv, général de réserve de l’armée d’occupation et ancien commandant de sa division opérationnelle, a affirmé que « le Hamas prépare une embuscade stratégique pour l’armée qui constituera un désastre pour Israël ». Il a ajouté que cette opération « comporte un risque élevé, plus élevé que tout ce que l’armée a fait dans la bande de Gaza, en raison du fait que Rafah est un endroit très difficile et surpeuplé pour combattre, en plus de la sensibilité égyptienne et américaine à son égard ».

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