Le représentant de l’État français en Nouvelle-Calédonie a déclaré ce 17 mai que la situation dans l’archipel était « plus calme », tout en admettant que le contrôle dans plusieurs quartiers n’était plus assuré. Les troubles qui ont éclaté le 13 mai dans l’archipel ont fait cinq morts et les dégâts sont évalués à plus de 200 millions d’euros.
De violents affrontements ont opposé forces de l’ordre et émeutiers dans le quartier populaire de Magenta. Un calme précaire semble s’installer et les habitants sortent pour se ravitailler. Les CRS, arrivés en renfort de Marseille, ont pris place tôt dans la matinée au rond-point de Magenta. Sur la chaussée, les traces des affrontements : caddies et autres poubelles brûlés. Le bureau de poste a été incendié. Le supermarché du quartier a été miraculeusement préservé. Il a rouvert ses portes ce matin. Sur le trottoir, derrière les CRS qui scrutent l’avenue, des centaines de personnes font patiemment la queue.
Après 48 heures de combats non-stop, une routine semble s’être installée. En journée, forces de l’ordre et émeutiers s’observent, avant une reprise des affrontements à la nuit tombée. Les émeutes ont réveillé le souvenir de la guerre civile des années 1980 où 90 personnes au moins avaient trouvé la mort.
Les ateliers municipaux de la capitale, où se trouvait l’ensemble du matériel nécessaire pour réparer les dégradations, ont été incendiés et de nombreux barrages routiers empêchent toujours les habitants de circuler pour aller faire des courses ou se rendre à l’hôpital. La priorité désormais est de dégager les routes. Car si les émeutes nocturnes sont moins violentes depuis deux nuits, un problème majeur demeure : la mobilité des habitants.
Les deux routes qui permettent d’entrer et de sortir de Nouméa – où vivent près de 100 000 personnes – sont quasiment impraticables à cause de nombreux barrages construits et tenus par les émeutiers. Pourtant, un millier de forces de l’ordre a été envoyé en renfort depuis la métropole, mais les barrages persistent, car la mission première de ces renforts était d’abord le retour au calme et la sécurisation de points stratégiques. En conférence de presse, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a demandé samedi aux émeutiers de lever ces barrages, c’est désormais devenu la priorité sur l’île.