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Pas de répit sur le front libano-palestinien : Le Hezbollah tient en haleine Tel-Aviv

Le Hezbollah a mené samedi plusieurs opérations contre l’armée israélienne à la frontière libano-palestinienne. Branit, Al Raheb et Ramim ont essuyé des salves d’obus et de missiles. Autant dire que la résistance libanaise ne lâche rien dans le soutien qu’elle apporte aux Gazaouis.
Pas de répit sur le front libano-palestinien : Le Hezbollah tient en haleine Tel-Aviv

La veille, dans la foulée de raids israéliens qui ont fait 5 morts, le Hezbollah a lancé plusieurs dizaines de roquettes sur des positions israéliennes. Le 17 mai, l’armée israélienne a annoncé avoir identifié « 75 lancements » depuis le Liban. « Grâce à nos systèmes de défense aérienne, des dizaines ont été interceptés », a ajouté un communiqué de Tsahal. Cette annonce est survenue dans la foulée de frappes israéliennes qui ont fait cinq morts dans le sud du Liban et dans la Bekaa, une vallée située à plus de 100 kilomètres de la frontière.

La première attaque sur Najjariyé a tué trois personnes dont un membre du Hezbollah Hussein Khodr Mehdi et un Syrien de 13 ans. La seconde frappe a visé une voiture sur la route reliant le Liban à la Syrie à Masnaa, tuant deux Palestiniens, un membre des Brigades Al-Qassam et son garde du corps, a rapporté le quotidien francophone libanais L’Orient-Le Jour. En « réponse » à la frappe sur Najjariyé, le Hezbollah a lancé une salve de roquettes sur « la base logistique de Tsnobar », avec 50 Katiouchas dans les hauteurs du Golan occupé, a relaté la chaine Al-Manar. Frappes qui ont provoqué des « incendies », selon le média chiite qui cite des médias israéliens. Selon la même source, le Hezbollah a également ciblé « les positions ennemies à Al-Za’oura avec un lot de roquettes » ainsi que plusieurs sites militaires israéliens avec de l’artillerie. Côté israélien, I24 a indiqué que la plupart des roquettes tirées depuis le Liban ont été interceptées par la défense israélienne.

Un article de L’Orient-Le Jour, publié ce 18 mai, décrit l’évolution de la stratégie du Hezbollah qui semble prendre la main sur le front nord « en augmentant le rythme des opérations quotidiennes », « en approfondissant ses attaques et en diversifiant ses cibles », notamment contre des sites militaires jusqu’alors jamais ciblés, ainsi qu’« en utilisant de nouveaux types d’armes ». En effet, drone muni de roquettes S5, habituellement tirées depuis des avions et hélicoptères de combat a été utilisé pour la première fois. Le Hezbollah a publié la vidéo d’une attaque menée le 16 mai, montrant un drone tirant deux projectiles sur les hauteurs de Metoula (village israélien limitrophe) avant de continuer son survol pour exploser sur une autre position militaire. Citant une source au sein du parti chiite, L’Orient-Le jour indique que le Hezbollah « a opté pour l’escalade afin d’empêcher les Israéliens de faire de même ». « Le but est de dire aux Israéliens que le parti est capable d’élargir le conflit, qu’il est prêt pour cela et qu’il peut leur infliger de lourdes pertes s’ils choisissent l’escalade », a souligné la même source.

Cette initiative se caractérise par l’utilisation de nouvelles armes, dont le missile nommé « Jihad Moughnieh », en référence au défunt fils de l’artificier historique du Hezbollah mort à Damas en 2008, capable de contourner le fameux Dôme de fer, rapporte toujours la même source. De surcroît, le parti a également utilisé un nouveau drone thermique de type Sahab.

Autre fait marquant, le Hezbollah, qui se cantonnait à des actions militaires à la frontière, a ciblé Tibériade qui se trouve à plus de 30 kilomètres de la zone limitrophe. Et enfin, le Hezbollah et le Hamas continuent de se coordonner. Le parti chiite a récemment fait savoir que son secrétaire général, Hassan Nasrallah, avait reçu une délégation du mouvement palestinien, dirigée par Khalil el-Hayyé.

Les affrontements entre Tsahal et le Hezbollah perdurent depuis le 8 octobre, évoluant peu à peu de frappes ne dépassant pas une bande de cinq kilomètres autour de la frontière, à des localités situées plus en profondeur. La persistance de ces hostilités met en échec les pressions occidentales pour tenter de pacifier la zone. En effet, l’objectif du récent voyage du chef de la diplomatie française au Liban était d’obtenir, conjointement avec les États-Unis, un retrait des forces du Hezbollah de la frontière avec Israël. Le 29 avril, au lendemain de la visite de Stéphane Séjourné au pays du Cèdre, Hassan Fadlallah, député du Hezbollah, a estimé que « toute tentative étrangère » concernant le Liban visait uniquement à « soulager le gouvernement » de Benjamin Netanyahou, afin « qu’il concentre tous ses efforts sur Gaza ».

De son côté, Israël menace toujours le Hezbollah d’une intervention terrestre si le parti chiite ne se retire pas de la frontière. Yoav Gallant, son ministre de la Défense, a déclaré le 8 mai que « l’été pourrait être tendu » avec le Hezbollah, en laissant planer la possibilité d’une intervention terrestre au Sud-Liban, rapporte le média I24. Sayyed Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, devrait prendre la parole le 25 mai prochain pour aborder plus en détails la question du front nord.

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