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Nouveaux massacres à Rafah : B. Netanyahu négocie en semant la mort parmi les Palestiniens

L’agression israélienne contre la bande de Gaza est entrée dans sa 214ème journée consécutive, sur fond de violents bombardements contre la ville de Rafah (sud) en plus des raids qui ont ciblé la ville de Gaza et son nord, à proximité de la région de Yarmouk, à l’est de Jabalia, Beit Lahia et Beit Hanoun. C’est sur ces entre-faits que les regards se tournent, une fois de plus, vers l’Egypte où William Casey, « patron » de la CIA, est attendu au même titre qu’une délégation du Hamas et autres négociateurs israéliens. L’objectif visé serait d’éteindre le feu. Y réussira-t-on à l’heure où la société israélienne est au bord de la rupture ?
Nouveaux massacres à Rafah : B. Netanyahu négocie en semant la mort parmi les Palestiniens

Israël et le Hamas étaient attendus en Egypte mardi, après l’annonce par le mouvement de résistance palestinien son acceptation de la trêve devant notamment permettre une pause dans les combats en cours depuis sept mois dans la bande de Gaza et un échange de détenus palestiniens contre des otages prisonniers détenus par le Hamas le 7 octobre lors de l’opération Déluge d’Al-Aqsa. Israël a annoncé que ce projet était « loin des exigences palestiniennes » et reste déterminé à poursuivre ses opérations à Rafah « pour exercer une pression militaire sur le Hamas ». Le ministre de la Défense israélien a prévenu mardi que l’armée était prête à « intensifier » ses opérations militaires contre le Hamas « dans toute la bande » de Gaza s’il n’y avait pas d’avancées sur la libération des otages détenus dans le territoire palestinien. « Nous sommes prêts à des compromis pour ramener les otages, mais si nous n’avons pas le choix, nous intensifierons l’opération dans toute la bande – au sud, au centre, et au nord », a déclaré Yoav Gallant.

Israël a envoyé une délégation au Caire, tandis que du côté du Hamas, un dirigeant du mouvement a averti mardi que les pourparlers prévus en Égypte autour d’un projet de cessez-le-feu dans la bande de Gaza représentaient « la dernière chance » pour obtenir la libération des otages qui y sont détenus.

Israël et le Hamas « devraient être capables de combler les lacunes qui restent » pour conclure « très bientôt » un accord de cessez-le-feu actuellement en discussion, a dit mardi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Lequel a aussi assuré que Washington restait opposé à une offensive terrestre « majeure » à Rafah, et veut que le point de passage pour l’aide humanitaire à la frontière égyptienne soit rouvert « aussi rapidement que possible ».

Dans l’enclave palestinienne, médias locaux ont rapporté que les véhicules militaires de l’occupation sont entrés, mardi, en direction du point de passage terrestre de Rafah, séparant Gaza de l’Egypte, tandis que plusieurs obus d’artillerie ont visé ses bâtiments. « Les bombardements de l’artillerie israélienne ont ciblé les environs des points du passage de Rafah et Kerem Abou Salem ainsi que les quartiers d’Al-Salam et d’Al-Jeneina, tandis que les frappes aériennes ont ciblé le quartier d’Al-Tanour dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza », a-t-on fait valoir. Wael Abu Omar,responsable des médias au terminal de Rafah, a rapporté à la télévision Al-Mayadeen que le mouvement des passagers s’était arrêté et que l’entrée de l’aide était totalement suspendue, après que les chars d’occupation ont pris d’assaut le terminal du côté palestinien.

Entre-temps, 13 Palestiniens dont des enfants sont tombés en martyrs et plusieurs autres blessés, suite aux bombardements israéliens visant les domiciles à Rafah, au sud de Gaza. Des sources locales ont rapporté que les avions d’occupation et l’artillerie ont intensifié leurs bombardements contre l’est de la ville de Rafah.

La ville de Rafah représente le dernier refuge pour les déplacés dans la bande de Gaza. Depuis le début de l’opération terrestre lancée par les forces d’occupation le 27 octobre dernier, les Gazaouis ont été contraints à se rendre du nord et du centre de la bande de Gaza vers le sud. Le point de passage terrestre de Rafah représente une bouée de sauvetage pour les Palestiniens, et il est le seul point de passage terrestre pour l’entrée de l’aide et l’évacuation des blessés. L’agression militaire israélienne contre ce point signifie une privation de nourriture et d’aide médicale censées parvenir aux Gazaouis.

La situation au nord n’est pas meilleure. Les forces d’occupation israéliennes ont bombardé les zones orientales des localités de Beit Hanoun et Jabalia. Les avions de guerre israéliens ont également lancé plusieurs raids contre la ville de Gaza (centre). En tout, 54 Gazaouis sont tombés en martyrs et 96 autres ont été blessés suite aux bombardements israéliens qui ont visés plusieurs zones de la bande de Gaza. Ces agressions surviennent après qu’Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a affirmé lundi soir que son mouvement a accepté la proposition de médiation concernant un cessez-le-feu à Gaza. Or, le cabinet de guerre israélien a décidé de poursuivre son offensive militaire contre Rafah afin de « faire pression sur le Hamas », selon les médias israéliens.

Dans ce contexte, le Hamas a affirmé, dans un communiqué, que toute offensive militaire contre Rafah ne serait pas une promenade pour « l’armée d’occupation fasciste », soulignant que « la résistance est entièrement prête à défendre son peuple, à faire avorter les plans de l’occupation et à contrecarrer son objectifs ».

Rappelons que l’occupation israélienne poursuit son agression terrestre, maritime et aérienne contre la bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier, qui a entraîné le martyre de 34. 789 citoyens, dont une majorité d’enfants et de femmes, et  78.204 blessés, tandis que des milliers des victimes restent sous les décombres.

Les factions de la résistance palestinienne ont intensifié leurs opérations contre les attroupements militaires israéliens, en riposte à l’offensive israélienne contre la ville de Rafah, le Hamas a annoncé qu’une captive israélienne de 70 ans a succombé à ses blessures causées par un raid israélien.

Dans un communiqué sur Telegram, Abou Ubaida, porte-parole des Brigades al-Qassam a déclaré que Judy Weinstein (70 ans) avait été blessée ainsi qu’un autre détenu israélien, lors d’un raid israélien qui a frappé l’endroit dans lequel ils étaient séquestrés. « Elle a succombé parce qu’elle n’a pas reçu les soins médicaux intensifs nécessaires du fait que l’occupation a détruit les hôpitaux de la bande de Gaza », a-t-il déploré. Après cette déclaration le Média de guerre des Brigades al-Qassam a diffusé une vidéo qui explique les conditions de la mort de la captive. « La destruction par votre armée des hôpitaux pour les mettre hors-service est la cause des souffrances et de la mort de vos détenus et c’est aussi ce dont notre peuple souffre aussi », est-il écrit dans cette vidéo.

Cette annonce a été faite au moment où l’armée d’occupation a entamé depuis lundi son opération contre cette ville au sud de la bande de Gaza. Les Brigades al-Qassam ont indiqué avoir bombardé des attroupements à l’est de Rafah à l’aide de roquettes Rajjoum 114 mm de courte portée. Elles ont aussi revendiqué des tirs contre un char Merkava à l’aide d’un obus anti char al-Yassin 105, et des combats entre leurs combattants et les soldats israéliens retranchés dans un bâtiment à proximité, dans le quartier al-Chawka à l’est de la ville de Rafah. Elles ont aussi tiré des obus de mortier de calibre lourd contre une unité israélienne qui s’infiltrait à l’est du terminal de Rafah.

Pour leur part, les Forces du martyr Omar al-Qassem ont indiqué avoir tiré sur une force israélienne dans le passage de Netzarim au centre de la bande de Gaza, de concert avec les Brigades al-Aqsa du Fatah. En début de soirée, les médias israéliens ont rendu compte que 30 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza en direction de son enveloppe et un incendie s’y est déclaré.

La résistance palestinienne, toutes composantes confondues, a réalisé plusieurs opérations visant l’axe de Netzarim contre les colonies de l’enveloppe de Gaza et les positions de Zikim et Sofa.

La diplomatie chinoise a vivement réagi à l’opération israélienne. « La Chine (…) appelle fermement Israël à tenir compte des demandes écrasantes de la communauté internationale, à cesser d’attaquer Rafah et à faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une catastrophe humanitaire plus grave dans la bande de Gaza », a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Même inquiétude du côté de Riyad qui a exprimé ses craintes sur « les dangers liés au ciblage de la ville de Rafah par les forces d’occupation israéliennes dans le cadre de leur campagne sanglante et systématique visant à prendre d’assaut toutes les zones de Rafah », précise la diplomatie saoudienne. « L’offensive de Rafah a repris, malgré toutes les demandes de la communauté internationale, des États-Unis, des États membres de l’Union européenne, demandant au (Premier ministre israélien) Netanyahou de ne pas attaquer », a déclaré Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, aux journalistes, cité par l’AFP.

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