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Académie du Royaume du Maroc lance une nouvelle chaire: L’Afrique dans la peau

L’Académie du royaume du Maroc a lancé, après plusieurs mois de maturation, officiellement, sa Chaire des littératures et des arts africains. Cette cérémonie organisée lundi 16 mai, et le colloque international qui suit, mardi, rendent notamment un hommage spécial à l’écrivain malien Yambo Ouologuem (1940–2017).

«Des savoirs longtemps disloqués, enrégimentés sous diverses catégories linguistiques, éparpillés par les vents de l’Histoire, reprendront formes et visages. Par quel moyen contribuer à une meilleure valorisation des productions littéraires et artistiques africaines ? Par la volonté de rapatrier une mémoire littéraire et culturelle dispersée, par la détermination à répertorier et à retracer les créations célébrées ou oubliées du continent, le plus ancien de l’humanité». C’est en ces termes que l’Académie du royaume milite en faveur de la Culture africaine. Une quête qui permet, via la Chaire nouvellement instituée, de «restituer à l’Afrique ses héritages culturels et donner un nouveau contenu aux coopérations universitaires et aux partenariats académiques». Tout en aspirant au «rôle d’instance de consécration en Afrique, par l’Afrique et pour l’Afrique, grâce à des coopérations internationales soucieuses de mutualiser les connaissances et respectueuses d’une éthique fondée sur l’égal accès de toutes les cultures à la grande scène littéraire, culturelle et artistique contemporaine», indiquent ses initiateurs.

Autant dire que l’Académie a vu large en faisant évoluer la Chaire de celle de littératures africaines vers celle des littératures et des arts africains.  De la sorte, ses promoteurs entendent élargir le spectre à un plus grand nombre de créateurs du continent, qu’ils soient écrivains, musiciens, académiciens, dramaturges ou évoluant dans diverses disciplines artistiques. L’idée est ainsi d’envisager un décloisonnement grandeur nature, tout en valorisant la circulation du patrimoine culturel africain dans son propre continent.

 «Selon la vision du secrétaire perpétuel et les perspectives tracées par lui, l’axe littéraire et artistique vise à donner une vue d’ensemble de ce patrimoine. Pour cela, il est impératif de le décloisonner, à la fois sur le plan géographique, puisque le Maghreb fait partie de l’Afrique, et aussi sur le plan linguistique en créant des passerelles par ces différents modes d’expression, ces différentes aires culturelles et leurs langues, qu’elles soient européennes héritées de la colonisation ou africaines», a déclaré Rabiaa Marhouch, coordinatrice de la Chaire des littératures et des arts africains.

L’écrivaine et éditrice a ajouté que le décloisonnement prend en compte aussi bien des littératures écrites qu’orales, notamment en langues vernaculaires. «Promouvoir le patrimoine littéraire et artistiques de l’Afrique comme le souhaite le secrétaire perpétuel est avant tout un encouragement et un soutien à la circulation de savoirs, longtemps enrégimentés et enfermés dans des aires culturelles étanches, pour mettre en lumière la richesse linguistiques africaine qui représente 50% de la réserve mondiale des langues», a-t-elle souligné.

Pour répondre à ces objectifs, la programmation de la Chaire s’articulera autour de deux pôles importants, l’un universitaire et académique, et l’autre artistique. Le premier vise à «favoriser la recherche et l’excellence dans le domaine des savoirs littéraires, scientifiques et artistiques par l’organisation de colloques, de séminaires, de conférences, de journées d’études, tout au long de l’année académique», a encore indiqué R. Marhouch. A cet effet, la Chaire développera un réseau de partenariats avec des universités africaines et des institutions culturelles de l’Afrique et d’ailleurs, sous forme d’échanges éducatifs intra-africains, ainsi que la circulation des contenus entre les établissements partenaires. Ce pôle chapeautera également des séries de rencontres d’écrivains africains contemporains, des plus célèbres aux moins connus. La mémoire littéraire africaine sera tout autant commémorée.

Quant au pôle artistique, il sera appuyé par un espace de résidences artistiques, en plus de la tenue d’expositions, de masterclass et de spectacles musicaux ou d’arts de scène. L’idée est d’encourager la création entre des artistes de divers horizons, afin d’illustrer le dépassement des frontières intra-artistiques. Il s’agira aussi de dynamiser le dialogue des arts, dans une vision basée sur l’expérimentation et sur la coopération artistique, pour la pluralité africaine, a insisté R.Marhouch.

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