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Washington débloque 60 milliards de dollars à Kiev : La volte-face de M. Johnson…

L’aide à l’Ukraine a été avalisée par le Congrès US. Comme l’a été la saisie des dépôts russes. Tout cela a été possible depuis que le président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis est revenu à l’orthodoxie républicaine en s’engageant à faire parvenir les armes à l’Ukraine, y voyant un enjeu d’une importance « cruciale ».
Washington débloque 60 milliards de dollars à Kiev : La volte-face de M. Johnson…

En rupture spectaculaire avec la ligne défendue par la base conservatrice dure de son parti, Mike Johnson, président de la Chambre des représentants des États-Unis, a loué cette semaine « l’État profond », qualifié la Russie, la Chine et l’Iran « d’axe du mal » et s’est engagé à mettre son poste en jeu afin d’acheminer plus de 60 milliards de dollars à Kiev.

Pendant des mois, M. Johnson a refusé de soumettre au vote un projet de loi sur l’aide étrangère d’un montant de 95 milliards de dollars, affirmant que ni lui ni ses collègues républicains ne pouvaient soutenir le texte – qui accorderait une aide militaire de 14 milliards de dollars à Israël et de 60 milliards à l’Ukraine – sans l’associer à un remaniement de la sécurité aux frontières des États-Unis.

Toutefois, à la suite d’une série de réunions récentes avec les responsables des services de renseignement, M. Johnson a changé de discours. « Le moment actuel est critique, critique sur la scène mondiale », a-t-il déclaré à la presse le 17 avril. « Je pense que fournir une aide en armes létales à l’Ukraine est désormais d’une importance critique. Je le pense vraiment. Je crois vraiment les renseignements et les présentations que nous avons reçus. »

« Je pense que [le président chinois] Xi [Jinping], [le président russe] Vladimir Poutine et l’Iran forment vraiment un axe du mal », a-t-il ajouté. « Je pense qu’ils se coordonnent là-dessus. Je suis convaincu que Vladimir Poutine continuerait pour traverser l’Europe si on le lui permettait. » Les propos de M. Johnson marquent une rupture avec l’aile pro-Trump du parti républicain. Ces partisans de l’ancien président – dont les plus éminents sont la représentante de Géorgie Marjorie Taylor Greene et le représentant de Floride Matt Gaetz – considèrent les services de renseignement US comme des branches de « l’État profond » anti-Trump et appellent à mettre un terme au financement de Kiev. « Mener une guerre par procuration avec la Russie en Ukraine, qui n’est pas un pays membre de l’OTAN, ne protège pas les intérêts de sécurité nationale américains. Cela ne protège pas les États-Unis d’Amérique. En réalité, cela nous rapproche toujours plus d’une Troisième Guerre mondiale », a indiqué la représentante Greene au journaliste Tucker Carlson au début du mois.

La référence de M. Johnson à un « axe du mal » évoque toutefois le Parti républicain plus interventionniste d’autrefois. Cette expression, forgée par le rédacteur de discours David Frum, a été utilisée pour la première fois par George W. Bush pour désigner Iran, Irak et Corée du Nord dans les mois précédant l’invasion de l’Irak. Plus tard, John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale, a ajouté Cuba, Libye et Syrie à la liste. Malgré la résistance de certains de ses membres républicains, la Commission du règlement de la Chambre des représentants a accepté le 18 avril de diviser le projet de loi sur l’aide étrangère en trois documents distincts : le premier pour l’Ukraine, le deuxième pour Israël et le troisième pour Taïwan.

Le 19 avril, la Chambre a voté en faveur de cette décision, permettant à M. Johnson de mettre chacun des projets de loi au vote le 20 avril, alors même que M. Taylor Greene a déposé une motion visant à le démettre de ses fonctions de président de la Chambre. Le 17 avril, M. Johnson a déclaré avoir anticipé une telle initiative, affirmant aux journalistes être prêt à « prendre des risques personnels » pour faire passer ces textes.

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