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Vieillir en prison : La DGAPR fait les comptes…

Le Maroc compte 2 324 détenus âgés (60 ans et plus), dont 91 femmes, a indiqué, mardi à Rabat, Benaissa Bennasser, chef du service de l’action sociale, culturelle et pédagogique, et de l’accompagnement psychologique à la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR).
Vieillir en prison : La DGAPR fait les comptes…

Se référant aux statistiques arrêtées au 20 septembre 2023, il a détaillé, lors du colloque national sur la protection juridique, sociale et sanitaire des détenus âgés, organisé par la DGAPR, que 34% sont analphabètes, 39% ont un niveau d’éducation de base, 8% un niveau collégial, 10% un niveau secondaire et 9% un niveau universitaire.

S’agissant de la répartition des détenus âgés selon la durée de leur peine, il a indiqué que 344 n’ont pas encore été condamnés, 274 écopent d’une peine d’au moins 6 mois de prison, 339 sont condamnés à plus de 6 mois à 1 an de prison, 310 à plus d’un an à 2 ans, 464 de plus 2 ans à 5 ans, 287 de 5 à 10 ans, 271 de 10 à 30 ans, tandis que trois ont été condamnés à mort et 31 à perpétuité.

Une panoplie de mesures a été prise par la DGAPR, assure le responsable, pour la promotion de la situation des détenus âgés, notamment le renforcement des liens de communication avec leurs familles et la promotion des programmes de qualification, d’alphabétisation et d’éducation non formelle.

Il a également indiqué que les détenus âgés, qui bénéficient de soins médicaux particuliers en raison de leur état de santé, sont placés au rez-de-chaussée des établissements pénitentiaires afin de faciliter leur accès aux différents services de l’institution administrative et sociale.

Une convention de partenariat a, en outre, été signée par la DGAPR et la Caisse marocaine des retraites (CMR), au profit du personnel pénitentiaire et des personnes détenues ayant atteint l’âge de retraite afin de réglementer leurs pensions, a-t-il poursuivi.

Il a ajouté que l’institution a aussi participé aux campagnes nationales de sensibilisation au profit des personnes âgées, organisées par le ministère de la Solidarité, de l’insertion sociale et de la famille, ainsi qu’aux campagnes médicales spécialisées dont l’examen et le traitement des maladies gériatriques, organisées par le ministère de la Santé et de la Protection Sociale.

Sanae Azeriouel, cheffe de projets chargée du dossier des soins de santé à la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, a souligné à cette occasion que les détenus âgés bénéficient grandement des différents services et actions menées par la Fondation qui a pris en charge et assuré le suivi de 2 688 anciens détenus. Elle a ajouté que plusieurs campagnes médicales ont été organisées au niveau national dans le cadre de la convention signée en juillet 2016 sous la présidence du roi, entre la Fondation, la DGAPR et le ministère de la Santé et de la protection sociale, relative à la promotion et à l’appui à l’accès aux services de santé au profit des détenus et ex-détenus.

Alternatives humaines ?

Le ministre de la Justice a annoncé la prochaine adoption d’une loi permettant l’acquisition de jours de détention dans le cadre des peines alternatives. Intervenant à l’ouverture de la deuxième Conférence nationale placée sous le thème « Institutionnalisation de l’assistance sociale auprès des juridictions et perspectives de développement des services dispensés aux enfants, aux femmes et aux catégories spécifiques », organisée mardi par le ministère de la Justice et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Abdellatif Ouahbi a souligné que l’objectif de cette mesure alternative est de prendre en considération la dimension humaine du détenu.

Le ministre de la Justice a précisé que l’option d’acquérir des jours de détention ne sera envisageable qu’une seule fois, et le montant sera déterminé par le magistrat en fonction des ressources financières du condamné. Si celui-ci est en mesure de le faire, il devra s’acquitter de 3.000 dirhams par jour, dans le cas contraire, ce montant sera de 50 dirhams.

Il a également ajouté que cela permettra au condamné de ressentir qu’il a contribué financièrement et fait preuve de persévérance pour obtenir sa liberté. « Si le bénéficiaire de la peine alternative viole ses obligations et répète les mêmes actions, il retournera en prison pour purger sa peine initiale, même s’il l’a déjà payée, car l’argent va à l’État », ajoute le responsable.

D’après le ministre, il sera possible pour certains condamnés de purger leur peine depuis leur domicile en portant un bracelet électronique, tout en étant accompagnés d’un suivi psychologique et social assuré par des assistants sociaux. Dans cette optique, A. Ouahbi a mis en avant le rôle important joué par les assistants sociaux en matière de suivi de la condition de la femme et de l’enfant, les accompagnant dans leurs démarches juridiques, les sensibilisant à leurs droits et leur offrant un soutien psychologique et social.

Il a également mis en exergue l’importance de promouvoir la culture de l’assistance sociale dans l’ensemble des juridictions du Royaume, étant donné son rôle crucial dans l’humanisation des procédures judiciaires et la facilitation des services destinés aux citoyens.

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