#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

Pressions contre le personnel de la CPI : K. Khan communique sur des pressions…

Le procureur de la CPI, répond aux menaces émises ouvertement par Israël. La tension monte depuis l'annonce de futurs mandats d'arrêt contre des responsables israéliens. La procédure est confidentielle et en cours, mais le Premier ministre Benyamin Netanyahu a multiplié les appels à interférer avec la Cour.
Pressions contre le personnel de la CPI : K. Khan communique sur des pressions…

Le bureau du procureur Karim Khan demande que les tentatives pour « entraver, intimider ou influencer » les fonctionnaires de la Cour pénale internationale « cessent immédiatement ». « De telles menaces, même si elles ne sont pas suivies d’effet, peuvent constituer une atteinte à l’administration de la justice » par la CPI, avertit-il dans un communiqué.

Le communiqué ne dit pas précisément quelles menaces pèsent sur la Cour. Mais depuis la mi-avril 2024, depuis qu’il sait que des mandats d’arrêt sont en préparation, B. Netanyahu multiplie les tentatives de pression. Le procureur enquête sur les crimes commis depuis 2014 dans les territoires occupés, et particulièrement depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas.

Selon des médias israéliens, le Premier ministre a demandé à Washington de faire pression sur les pays de nationalité des trois juges qui devront valider ou rejeter les mandats d’arrêt. Plus grave encore, B. Netanyahu menace d’user de rétorsions financières contre l’Autorité palestinienne.

Ouvertement ou de manière plus feutrée, la CPI subit des menaces depuis près de dix ans dans ce dossier. Jusqu’aux sanctions de l’administration Trump contre l’ancienne procureure, Fatou Bensouda, en lien avec les dossiers Afghanistan et Palestine ouverts à la Cour. Mais c’est bien la première fois qu’un procureur utilise sa force – c’est-à-dire le droit – pour répondre à ces menaces.

The Economist a rapporté que le chef du gouvernement sioniste se sent aujourd’hui petrifié, alors que le parti israélien Likoud, lors de la campagne électorale de 2019, l’a présenté sur des affiches, aux côtés du président russe, Vladimir Poutine, et d’autres hommes politiques, en tant « qu’homme fort ». Le magazine explique que le sentiment de B. Netanyahu est dû à la possibilité de rejoindre un autre club, celui qui comprend des dirigeants mondiaux contre lesquels la CPI de La Haye a émis des mandats d’arrêt pour crimes de guerre. B. Netanyahu est extrêmement préoccupé, faisant référence au clip vidéo qu’il a publié le 30 avril, disant que publier de tels mémos contre de hauts responsables israéliens serait « une insulte aux proportions historiques qui mettrait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme », ajoute le magazine

Même si la CPI n’a pas confirmé que Karim Khan, procureur, préparait de telles notes, les diplomates israéliens affirment avoir des indications selon lesquelles le Premier ministre, son ministre de la Sécurité, Yoav Galant, et de hauts généraux de l’armée israélienne sont « dans sa ligne de mire ». Et ils confirment que les crimes de guerre faisant l’objet d’une enquête sont principalement liés à l’obstruction par Israël de l’approvisionnement alimentaire des civils à Gaza, selon The Economist. La magazine a cité un responsable israélien disant qu’il ne savait pas avec certitude si les mandats d’arrêt étaient « imminents », mais ce qui est certain c’est que Netanyahu « croit qu’ils le sont » et il est dans un « état de panique ».

Le magazine suggère que B. Netanyahu était préoccupé, depuis plusieurs semaines, par la menace potentielle de la CPI, car pendant cette période, il « a agi contrairement à la politique israélienne concernant l’approvisionnement en aide à Gaza et a reporté une attaque prévue contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et il a également accepté davantage la trêve avec le mouvement Hamas ».

Dès lors, l’aile la plus pragmatique du gouvernement, dirigée par Benny Gantz, menacerait le Premier ministre de retirer son soutien si Israël n’acceptait pas l’accord. D’un autre côté, Netanyahu craint l’extrême droite, à tel point que perdre son soutien entraînerait la chute de son gouvernement, mais accepter ses demandes aggraverait sa situation par rapport à La Haye. Selon The Economist, B. Netanyahu estime que l’administration US a de l’influence au sein de la CPI et espère que l’opinion de son procureur changera, peut-être sous la pression américaine. Comme il « s’inquiète du fait que ses alliés soient heureux de le laisser dans l’inquiétude ».

Recommandé pour vous