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Vague de froid : Qu’a-t-on prévu pour les sinistrés du séisme ?

La météo se gâte. La météo vient de lancer une alerte sur le froid qui s’installe dans le pays. Nul besoin de faire un dessin sur le drame que les victimes du séisme vont vivre. Des alertes ont déjà retentit. Sans pour autant que l’Etat ne réagisse avec la promptitude qu’exige une situation d’urgence. Faut-il attendre que les morts s’alignent pour s’activer à déployer le cache-misère ? Où est le gouvernement ?
Vague de froid : Qu’a-t-on prévu pour les sinistrés du séisme ?

Une vague de froid avec des températures minimales oscillant entre -6 et 01°C est prévue du lundi au jeudi dans plusieurs provinces du Maroc, a annoncé la Direction générale de la météorologie (DGM). D’Ifrane à Boulemane et de Tinghir à Midelt connaîtront, durant cette période, des températures minimales de -6°C/0°C et maximales de 2°C/6°C, assure la DGM dans un bulletin d’alerte de niveau orange. En sus, des températures minimales de -3°C/1°C et maximales de 5°C/10°C concerneront, les provinces de Jerada, Taourirt et Figuig.

Le Tocsin qui a ainsi retenti n’aura pas mobilisé grand monde. On n’a pas vu, par exemple, l’Exécutif monter illico presto une cellule de crise pour venir en aide aux victimes du froid qui démarre dans le pays. Le chef du gouvernement qui a cherché à faire reluire son blason dans la gestion de la crise des enseignants, en pilotant des négociations, au demeurant atrophiées, tout le long d’un week-end, n’aura pas convoqué les ministères capables de veiller à la quiétude des citoyens. Surtout qu’aucune pensée n’a été réservée aux sinistrés du séisme qui, d’Iligh, épicentre, a ébranlé des milliers de douars couvrant des étendues dépassant la seule région d’El Haouz.

Pourtant, un recensement de la population victime de cette catastrophe naturelle a été réalisé. Le ministère de l’Intérieur disposerait, sans le moindre doute, du « détail des détails » dans cette calamité. L’affaire concerne au bas mot pas moins de 2,5 millions de Marocains démunis. Parqués dans des tentes mal conçues, sauf pour ceux qui ont empoché les subsides des contrats vite négociés pour donner le change à la communauté internationale, les victimes ont crié leur colère contre l’inadaptation des abris de fortunes qui leur ont été livrés : lorsqu’il fait chaud, les tentes se transforment en fournaises, comme si l’enfer les guette là où ils nichent. Et lorsqu’ils s’y abritent du froid, les abris se transforment en douche sous l’effet de la condensation. On imagine que le marché de gré-à-gré négocié en plein désappointement de l’ensemble du pays sous l’ampleur du drame a porté sur des millions de dirhams !

Autant d’économies de « bouts de chandelle » qui ont engraissé les affairistes, ces parasites qui s’accrochent aux mamelles de l’Etat pour exister, alors que le pays aurait gagné à adopter, sans rien, les tentes adaptées que l’UNHCR  pouvait livrer pour caser et cacher la misère de ce Maroc profond laissé en déshérence.

Le froid est donc là, pinçant, voire mortel. Même si le Ciel s’avère peu clément en renforçant la conviction des uns et des autres que le pays est désormais englué dans un cycle infernal de sécheresse que les prières rogatoires ne sauraient enrayer. Une pensée doit nécessairement mobiliser les bonnes volontés pour venir en aide aux millions de nos concitoyens transis par la morsure d’un climat insoutenable dans les hauteurs de l’Atlas. Mais l’affaire doit dépasser le seul élan de solidarité dont feront preuve les Marocains organisés dans des ONG. L’affaire est plus lourde qu’il n’y parait d’autant plus que l’Etat qui a recensé les sinistrés et s’est engagé à les soutenir financièrement pour un laps de temps, à les aider à s’abriter et à se reconstruire, s’est montré, une fois de plus, défaillant. Les aides se font au compte-goutte au point que les sinistrés lancent des SOS face à la pénurie en denrées alimentaires de base. L’Intérieur qui essaime dans les coins les plus reculés du pays ne saurait se défausser… Sans quoi, il y a de fortes chances que les territoires sinistrés se transforment en mouroirs, et ce en dépit des hôpitaux de campagne érigés par les FAR pour parer aux urgences sanitaires. L’affaire relève de l’alimentaire. Est-il concevable qu’en ce troisième millénaire, le Royaume aligne, à Dieu ne plaise, les chiffres des morts de famine ?

L’Etat doit agir, à défaut d’avoir fait preuve de proactivité. Fort malheureusement comme d’habitude ! Le constat est affligeant au regard des alertes lancées depuis les hauteurs de l’Atlas. Sans quoi, nul besoin de le seriner encore et encore : le fameux Etat social dont on se gargarise dans les couloirs du pouvoir rejoindra la somme des chimères que le pays collectionne depuis des lustres. Renforçant l’idée de l’existence d’un Royaume qui évolue, sciemment et volontairement, à plusieurs vitesses. Réagira-t-on à temps ?

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