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Une rentrée sous le signe des crises : L’année de tous les dangers démarre…

Exit les vacances ! La rentrée politique qui ronronne depuis la fête du Trône devrait permettre à l’Exécutif, mal en point en termes de popularité, de se ressaisir s’il cherche une quelconque réconciliation avec l’opinion. Mais que l’on nous permettre d’en douter fortement.
Une rentrée sous le signe des crises : L’année de tous les dangers démarre…

Tout semble mal parti pour l’Exécutif qui tente de convaincre, via un dialogue social formel, les partenaires sociaux, syndicats en tête, d’accepter les miettes que l’Etat peine à offrir à la classe laborieuse. La revalorisation du Smig, inscrite sur l’« agenda social » d’un Exécutif ultra-libéral,  ne permettra nullement de sauvegarder le pouvoir d’achat laminé par une inflation locale, comme importée, et son corollaire de hausses de plus en plus vertigineuses des prix des produits de première nécessité. Mandaté par un Aziz Akhannouch dont l’impopularité est proportionnelle au yo-yo tourbillonnant des produits pétroliers, le mois de septembre démarre avec une nouvelle hausse des prix à la pompe, après quatre hausses successives en plein août, Younes Sekkouri aura du mal à convaincre des syndicats qui ont tout à perdre en acceptant les termes d’un dialogue social saucissonné. Pour ne pas dire biaisé. La guerre en Ukraine et la sécheresse ambiante servent de mur des lamentations pour un gouvernement incapable de voir plus loin que son nez. Au risque de voir la paix sociale qui ne tient plus qu’à un fil partir en fumée. Déjà éprouvés par les hausses des prix à la pompe que rient ne justifie, le Maroc devenant un importateur qui compte des produits russes raffinés et bon marché, les transporteurs ruent dans les brancards. Une paralysie dans le secteur des transports n’est plus une chimère au regard de la descente aux enfers dans laquelle voltigent des pans entiers de la société. De quoi interpeller quant à la pertinence des choix dits sociaux du gouvernement. Car qu’a-t-on annoncé à l’ouverture des travaux du premier Conseil de gouvernement qu’A. Akhannouch vient de tenir ? Rien de plus si ce n’est le marronnier lié au programme des allocations sociales dont le lancement serait prévu avant la fin de l’année, en utilisant le Registre Social Unifié pour cibler efficacement les familles dans le besoin. Avec ce que cela impliquerait comme démantèlement de la fameuse Caisse de compensation qui a toujours péché par son défaut de ciblage congénital. Et le saupoudrage social devant aussi toucher les ménages souhaitant devenir propriétaires de leur résidence principale… Au vu des démolitions sauvages qui ont alimenté la chronique, et les scandales immobiliers dans lesquels le bras étatique a été confondu, le doute subsiste. Surtout que la majorité des Marocains n’ont plus les moyens d’épargner !

Parmi les priorités de l’exécutif figurent, annonce-t-on, la consolidation de la souveraineté hydrique et alimentaire, la stimulation des investissements pour créer des emplois et la promotion de l’hydrogène vert. Est-on vraiment sérieux dans ces choix ? Les facteurs de circonspection ne manquent pas. Comme le prouve la volonté exprimée par l’équipe aux affaires de poursuivre la stratégie « Génération Green », son ADN étant inchangé puisqu’il privilégie, sur la base de ce qui lui a été suggéré d’ailleurs, les cultures tournées vers l’export plus que les spéculations répondant aux besoins du marché local. Résultat des courses, le Maroc persiste à importer céréales, huiles de table, sucre, etc…   Comment dans ces conditions peut-on ergoter sur le renforcement de l’État social alors que personne ne tend l’oreille aux revendications légitimes des citoyens ? L’aphonie de l’Exécutif sur les questions qui fâchent ira en cristallisant la colère. Autant dire que la technostructure sur laquelle repose le système a déjà atteint ses limites. L’Etat social promis n’étant qu’un parangon sur lequel les ministres accrochent tout, y compris leurs échecs, pour mieux paupériser. Bref, la libanisation du Maroc semble avancer à grands pas, sans le confessionnalisme…

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