Face à la flambée des prix des hydrocarbures à la pompe, l’Exécutif reste figé dans sa conception de la réalité du bled et des blédards qui le meublent. Pas question, aux yeux de nos vénérables ministres, de plafonner les marges (les gains pour être précis) des distributeurs qui se trouvent être aussi importateurs. A ce sujet, on est en droit de croire que jamais la solidarité entre membres du gouvernement n’a été aussi forte.
Aziz Akhannouch, maestro désormais au charbon, leur doit une fière chandelle. Car pas la moindre étincelle n’a été détectée pour menacer l’équipe gouvernementale et son action. Et encore moins affecter les affaires du chef de gouvernement dont le nom est dans toutes les bouches.
Pas question, non plus, de revoir le régime fiscal auquel est assujetti le secteur des hydrocarbures. Pourtant, la fameuse TIC devrait agir comme un amortisseur lorsque l’envolée des prix, comme c’est le cas aujourd’hui, est au rendez-vous. Pas la peine d’aller plus loin…
Si l’argentière du pays, poussée dans ses derniers retranchements par des parlementaires qui s’inquiètent des répercussions de la flambée des prix, n’a pas trouvé de meilleure assurance pour se dédouaner que celle qui renvoie à l’instabilité de la situation géostratégique depuis que la Russie a choisi de croiser le fer avec l’Occident, voilà qu’une autre ministre ose enfoncer davantage le clou. En appelant au civisme des Marocains. La vénérable Nadia Fettah Alaoui est rejointe, solidarité gouvernementale oblige, par la respectable Leila Benali. Cette dernière qui officie depuis le département en charge de l’environnement n’en démord pas. C’est au Marocain de se dépatouiller pour s’adapter à la flambée des prix des hydrocarbures. De la sorte, on donnera un coup de pouce à l’équilibre environnemental qui en a pris pour son grade dans le pays, comme le démontrent les défaillances dûment établis par les organismes internationaux de veille. C’est à peine si elle ne tient pas pour responsables les blédards du stress hydrique qui frappe de plein fouet le pays.
Qu’est-ce donc à dire pour la ministre que le changement de comportement de tous les hères qui lui assurent son train de vie de ministre (de leurs impôts nets retenus à la source) ? Garder leurs véhicules particuliers à l’arrêt, emprunter les transports en commun s’ils existent et faire de la marche… Régime sec ! Sauf que, comme me l’a rappelé pince sans rire un confrère, on ne rebaptise pas aussi facilement un Brahim, même s’il donne de la bouteille aux politiques qui le déplument, Sir Jhonny Walker.
Soûlante réalité, n’est-ce pas ?
L’affaire se complique à mesure que le temps passe sans que les ministres, techniciens ou politiques, ne réagissent. Déjà, les bombonnes de gaz risquent d’exploser. C’est ce que laisse entendre l’association des distributeurs qui voient leurs marges s’amenuiser. Et les boulangers commencent à ruer dans le pétrin. Que reste-t-il comme ingrédients explosifs de plus pour que la cocotte qui bout depuis le début de la pandémie ne donne de la voix ?