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Tel-Aviv poursuit impunément ses crimes à Rafah : Washington conditionne l’arrêt des combats à la relaxe des otages !

L’horreur a suivi les raids intenses de l’occupation israélienne contre la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Au moins 100 martyrs et plus de 230 blessés, pour la plupart des femmes et des enfants, sont à déplorer.
Tel-Aviv poursuit impunément ses crimes à Rafah : Washington conditionne l’arrêt des combats à la relaxe des otages !

Les avions d’occupation israéliens ont lancé plus de 50 raids sur Rafah en quelques heures cette nuit. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que la ville de Rafah a été le théâtre de violents raids israéliens concentrés sur le centre de la ville, ciblant les maisons situées en face de son siège. Le directeur de l’hôpital du Koweït, Suhaib Al-Hams, a affirmé que « l’hôpital est entassé des blessés qui sont dans un état très critique tout en manquant de médicaments et de sérums ». Chasseurs, hélicoptères de combats et drones israéliens ont lancé une série de raids violents ciblant de nombreuses maisons et mosquées abritant des personnes déplacées, parallèlement à d’intenses bombardements d’artillerie de navires de guerre sur la ville de Rafah. Parmi les mosquées ciblées figurent la mosquée Al-Rahma à Al-Chaboura et Al-Hoda dans le camp de Yabna, qui abritent des dizaines de personnes déplacées à Rafah. En outre, l’occupation a bombardé plus de 14 maisons surpeuplées.

Au même moment, un raid israélien a visé la rue Salaheddine, à proximité du quartier d’Al-Nasr, au nord de Rafah. Des sources palestiniennes ont rapporté que de violents affrontements ont éclaté entre la résistance et les forces d’occupation au nord-ouest de Rafah.

Dans ce contexte, Ahmed Abdel Hadi, représentant du Hamas au Liban, a affirmé que l’invasion de Rafah entraînerait des réactions dans la région et élargirait la guerre d’une manière que les États-Unis ne souhaitent pas. Il a poursuivi, dans une interview avec Al-Mayadeen, que les menaces du Premier ministre d’occupation, Benjamin Netanyahu, concernant Rafah visent, en partie, « à faire renoncer la résistance à ses conditions ».

Il convient de noter qu’il y a environ 1,4 million de citoyens à Rafah après que l’armée d’occupation israélienne ait forcé des centaines de milliers de Palestiniens du nord de la bande de Gaza à fuir vers le sud.

Plus de 28 176 Palestiniens sont déjà tombés en martyre et 67 784 autre blessés, suite à l’agression israélienne contre Gaza qui se poursuit pour le 129e jour consécutif. La perspective d’une « véritable » offensive de l’armée israélienne à Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens, est « terrifiante », a affirmé le Haut-Commissaire de l’Onu aux droits de l’Homme. « Compte tenu du carnage qui s’est déroulé jusqu’à présent à Gaza, on peut tout à fait imaginer ce qui va se passer à Rafah », s’est alarmé Volker Türk, dans un communiqué. Pour sa part, Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale, peu audible depuis le 7 octobre, s’est inquiété lundi d’une possible offensive de l’armée israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, prévenant que quiconque violera les lois internationales sera poursuivi. « Je suis profondément inquiet des informations sur le bombardement et une potentielle offensive terrestre des forces israéliennes à Rafah », a déclaré K.  Khan dans un communiqué publié sur X.

Pour parer son offensive contre Rafah de « légitimité », Tel-Aviv a annoncé lundi avoir libéré deux otages à Rafah, ultime cible affichée de son offensive dans la bande de Gaza, où le Hamas au pouvoir a fait état de 52 Palestiniens tués lors de cette opération nocturne. Pour le porte-parole de l’UNRWA, les gens n’ont plus aucun endroit où se rendre à l’extrême sud de la bande de Gaza. Le déclenchement d’une opération veut dire en tuer encore plus. En dépit de toutes les mises en garde, le message de B. Netanyahu à son mentor Joe Biden et aux dirigeants des Etats arabes, dont l’Egypte, se veut clair : « Nous voulons désarmer la bande de Gaza. Il nous faut pour cela disposer du contrôle militaire, agir partout dans la bande et rester militairement sur le terrain si ceci est nécessaire », a rapporté Channel 12 . J. Biden aurait donné le feu vert à son protégé pour l’expansion de l’opération militaire israélienne en direction de Rafah, assurent plusieurs médias israéliens. Ce qui nourrit le courroux chez nombre de responsables européens, y compris le chef de la diplomatie britannique. David Cameron appelle à un cessez-le-feu alors que son homologue française juge, lui, que rien ne justifie une opération militaire à Rafah. Pour sa part, Josep Borrell, à la tête de la diplomatie européenne, a ironisé sur les objectifs de B. Netanyahu. Il parle de l’évacuation de 1,7 millions de personnes sans préciser vers où elles peuvent se rendre. « Une évacuation vers la Lune ? » En dépit de tout ce concert d’alertes, la Maison Blanche n’a rien trouvé de mieux à dire, en ce début de semaine, que d’affirmer que la fin de la crise actuelle dépend de la libération des otages.

Israël au-dessus des lois ?

En parallèle, les forces d’occupation israélienne avaient fait exploser dimanche un carré résidentiel dans l’entourage de l’hôpital Nasser à Khan Younes. L’armée d’occupation a détruit sa tour et ses canaux hydrauliques. Les 1.200 déplacés palestiniens assiégés dans l’école Haroun al-Rachid, dans le quartier al-Amal à Khan Younes sont en danger, assurait la Croix-Rouge.

Pour Foreign Policy , magazine US, la destruction à Gaza du système de Santé est un crime de guerre. Mais rien n’empêche Tel-Aviv de n’en faire qu’à sa tête : rendre la bande de Gaza invivable pour les Palestiniens.

A signaler que la résistance palestinienne tente de s’opposer avec bravoure aux divers corps expéditionnaires israéliens. Ses éléments multiplient les attaques et les embuscades mortelles. En face, l’armée d’occupation a annoncé la mort de deux soldats seulement à Khan Younes, selon la Radio israélienne.

A signaler que Tel-Aviv a annoncé lundi avoir interdit l’entrée sur son territoire de la rapporteure spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens Francesca Albanese, après des propos sur l’attaque du 7 octobre jugés « antisémites » par les autorités israéliennes. Francesca Albanese, une experte indépendante nommée par l’Onu, avait critiqué la semaine dernière les propos du président Emmanuel Macron décrivant l’assaut du Hamas sur le sol israélien comme « le plus grand massacre antisémite de notre siècle ».

« Non, Monsieur Emmanuel Macron. Les victimes du 7/10 n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction de l’oppression d’Israël. La France et la communauté internationale n’ont rien fait pour l’empêcher », avait-elle écrit sur X.

Dans un communiqué, les ministres israéliens des Affaires étrangères Israël Katz et de l’Intérieur Moshe Arbel ont jugé ces propos « scandaleux », annoncé qu’elle était désormais « interdite d’entrée par l’État d’Israël », et réclamé sa démission. Les services de l’immigration ont reçu pour instruction de ne pas lui accorder de visa, ont-ils ajouté. « Si l’Onu veut redevenir un organisme compétent, ses leaders doivent désavouer publiquement les propos antisémites de leur envoyée spéciale, et la limoger immédiatement », ont ajouté les deux ministres israéliens.

« Je refuse d’être intimidée par les complices de la perpétuation de la Nakba », a réagi sur X F. Albanese, en utilisant le terme désignant la « catastrophe » que fut pour les Palestiniens le déplacement et l’expulsion d’environ 760 000 d’entre eux de leurs terres à l’époque de la création de l’Etat d’Israël en 1948. F. Albanese s’était auparavant dite sur X « déçue que certains aient lu son tweet comme « justifiant » les crimes du Hamas du 7 octobre, qu’elle a fermement condamnés plusieurs fois ». « Je rejette tout racisme, incluant l’antisémitisme, une menace globale. Mais expliquer ces crimes comme de l’antisémitisme obscurcit leur vraie cause », a-t-elle ajouté.

La population de Gaza souffre d’un niveau « sans précédent » de « conditions proches de la famine » en raison du conflit entre Israël et le Hamas, a estimé lundi le Programme alimentaire mondial (PAM).

Quelque 550 000 personnes se retrouvent face à une insécurité alimentaire catastrophique, alors que toute la population est affectée par le conflit, a déploré de son côté l’Agence onusienne pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), dont le siège est à Rome. « On assiste à des niveaux sans précédent d’insécurité alimentaire aiguë, de faim et de conditions proches de la famine à Gaza », a déclaré Beth Bechdol, directrice générale adjointe de la FAO, citée dans un communiqué de la FAO.

La totalité des 2,2 millions d’habitants à Gaza figurent dans les trois niveaux plus élevés d’urgence alimentaire, du niveau 3 d’urgence au niveau 5 de catastrophe. La classification de sécurité alimentaires (IPC) compte en tout 5 niveaux. « À ce stade, environ 25% de ces 2,2 millions figurent dans les niveaux plus élevés de la classification IPC », a souligné B. Bechdol.

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