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L’OIM jette la lumière sur le phénomène migratoire : Le Maroc plus fournisseur que capteur de migrants

L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) vient de produire un rapport assez démystificateur quant au phénomène migratoire. Le constat de base ainsi établi est que la majorité des personnes vivent toujours dans le pays où elles sont nées. Seule une personne sur trente choisit la voie de la migration.
L’OIM jette la lumière sur le phénomène migratoire : Le Maroc plus fournisseur que capteur de migrants

En 2020, près de 281 millions de migrants internationaux ont été recensés dans le monde, soit 3,6 % de la population mondiale. Ces chiffres ont considérablement augmenté au cours des cinquante dernières années, avec une croissance de 128 millions depuis 1990 et plus de trois fois plus qu’en 1970, établit le rapport l’OIM. Autant de chiffre qui prennent la mesure de l’ampleur de la mobilité humaine à l’échelle mondiale et soulignent l’importance de comprendre les dynamiques qui sous-tendent ces mouvements.

L’Organisation a signalé aussi une facette intrigante de la dynamique migratoire en Afrique. Selon le rapport intitulé « Etat de la migration dans le monde 2024 », le Maroc se classe comme deuxième pays africain fournissant le plus de migrants, talonnant ainsi l’Égypte qui occupe la première place. Cette donne s’avère singulière à l’heure où le Maroc ne figure pas parmi les dix principales nations africaines captant les migrants, un rang dominé par l’Afrique du Sud.

Le document met en exergue le rôle crucial des transferts d’argent des migrants dans l’économie mondiale, avec une mention particulière pour l’économie marocaine. Les transferts provenant des Marocains à l’étranger (MRE) constituent une source majeure de devises étrangères, une réalité amplifiée par la pandémie de Covid-19 et la chute subséquente des revenus du tourisme. Plus, le Royaume figure ainsi parmi les 20 premiers bénéficiaires mondiaux de transferts d’argent internationaux, avec plus de 11 milliards de dollars américains reçus en 2022 grâce à sa diaspora, soit l’équivalent de 8% de son produit intérieur brut (PIB).

L’instance aborde également les conséquences du changement climatique sur la migration au Maroc. L’augmentation des températures, la raréfaction des précipitations et le manque de préparation exacerbent les mouvements migratoires, en particulier la migration interne. Les incendies de forêt, ayant déplacé 9.500 Marocains dans certaines régions du nord du pays en 2022, viennent souligner cette réalité alarmante.

Quant à la migration irrégulière, le Maroc se trouve au confluent de routes migratoires périlleuses, en particulier celles menant vers l’Espagne ou les îles Canaries. Ces voies exposent les migrants à des risques graves, allant des violations de leurs droits à la perte tragique de vies, avec des centaines de décès enregistrés.

Dans l’ensemble, le rapport annuel de l’OIM met en lumière le rôle crucial de la migration internationale dans le développement humain, tout en soulignant les défis persistants auxquels elle est confrontée. Avec quelque 281 millions de migrants dans le monde, le nombre de personnes déplacées en raison de conflits, de violences et de catastrophes atteint des pics historiques, avec 117 millions de déplacés enregistrés. Ceci met en évidence l’impérieuse nécessité de répondre de manière urgente aux crises de déplacement.

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