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Sabotage de Nord Stream I et II : Moscou appelle à une enquête sérieuse

Commentant l'article d'un journaliste américain de renom qui impute à Washington le sabotage du gazoduc Nord stream de septembre 2022, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a fait valoir « la nécessité d'une enquête internationale transparente » à ce sujet.
Moscou appelle à une enquête sérieuse

Lors d’une conférence de presse tenue jeudi, il a réagi aux récentes révélations du journaliste américain Seymour Hersh qui appuient l’hypothèse d’un sabotage du gazoduc Nord Stream par les Etats-Unis. Pour rappel, quatre énormes fuites de gaz avaient été détectées en mer Baltique fin septembre sur les gazoducs en question qui relient la Russie à l’Allemagne.

« Certes, certains points de l’article sont contestables, d’autres restent à prouver, mais la profondeur de l’analyse, ainsi que la cohérence sont remarquables », a estimé le haut responsable russe, soulignant que son pays avait déjà fait savoir qu’il disposait de « faits témoignant de l’implication des Anglo-Saxons dans l’organisation de cet acte de sabotage ». Et pour cause, le 29 octobre dernier, le ministre russe de la Défense avait en effet expliqué avoir des informations selon lesquelles la marine britannique aurait participé à « la planification, à l’appui et à la mise en œuvre de l’acte terroriste en mer Baltique le 26 septembre dernier visant à faire exploser les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 ». L’accusation avait alors immédiatement fait l’objet d’un démenti de la part de Londres.

Selon D. Peskov, la récente publication de S. Hersh « démontre la nécessité d’une enquête internationale transparente sur cette attaque sans précédent contre une infrastructure critique internationale ». « Je le répète, ce n’est qu’une enquête de journaliste, que l’on ne saurait percevoir comme une source première mais cet article est très important et devrait inciter à accélérer l’enquête internationale, alors que nous observons, au contraire, des tentatives tacites pour l’étouffer », a-t-il insisté. Et le porte-parole du Kremlin de conclure : que « le monde doit apprendre la vérité sur l’auteur de cet acte de sabotage. Puisque c’est un précédent très dangereux, celui qui l’a commis une fois pourrait le commettre de nouveau dans n’importe quel point du globe. Les pays qui sont à même de le commettre sont peu nombreux. »

Les propos de D. Peskov surviennent au lendemain d’un article publié un blog présenté comme celui de S. Hersh, célèbre journaliste d’investigation américain spécialisé dans les questions de défense et ayant obtenu le prix Pulitzer pour sa couverture du massacre de My Lai durant la guerre du Vietnam. Il y est écrit que des plongeurs de l’US Navy, aidés par la Norvège, ont posé des explosifs sur ces gazoducs reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique en juin, les déclenchant trois mois plus tard.

Après avoir fait un court résumé de cet article Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe, a rappelé que son pays avait « mis en lumière à maintes reprises la position russe sur l’implication des Etats-Unis et de l’OTAN » qui, selon elle, se targuaient « devant le monde entier de leur intention de détruire l’infrastructure civile par laquelle l’Europe recevait des ressources énergétiques russes ». D’après elle, la Russie a « régulièrement fait ressortir que le Danemark, l’Allemagne et la Suède ne [voulaient] pas mener une enquête transparente et [empêchaient] que la Russie y participe » et ce « malgré les coûts immenses encourus par » la Russie. « Il revient désormais à la Maison Blanche de commenter tout cela », a-t-elle conclu.

Le jour même, la diplomatie russe a dénoncé publiquement « une autre preuve des crimes de guerre flagrants du régime de Kiev », en référence à une vidéo ayant circulé sur Internet, montrant « un néonazi ukrainien tirer à bout portant sur un prisonnier de guerre russe allongé sur le sol, les bras levés, en criant le salut ». Selon la même source, trois prisonniers de guerre auraient été fusillés. Le Comité d’enquête de la Fédération de Russie, indique le ministère, « a déjà déclaré enquêter sur les nouveaux témoignages vidéo des crimes de guerre de Kiev ».  En outre, la diplomatie russe souligne avoir déjà attiré l’attention de la communauté internationale et des organisations spécialisées « sur les crimes de guerre de Kiev, dénonçant les violations du droit humanitaire international par les autorités ukrainiennes ». Elle pointe également la « responsabilité » des puissances occidentales alliées de l’Ukraine, qui auraient « créé » le régime «nazi» de Kiev et « éduqué une génération d’Ukrainiens obsédés par la haine et la supériorité nationale ». « Et combien honteux est le silence des organisations internationales dédiées, qui ont sacrifié professionnalisme et objectivité au désir de marquer des points aux yeux des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux », s’indigne encore le ministère russe des Affaires étrangères.

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