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Réconciliation euro-syrienne : Pourquoi Damas fait preuve de circonspection

Le ministère syrien des Affaires étrangères a réagi à la décision de l’Union européenne de normaliser avec le gouvernement syrien, exprimée lors de la septième conférence des donateurs pour la Syrie organisée les 14 et 15 juin, en l’absence de Damas.
Pourquoi Damas fait preuve de circonspection

L’Union européenne a choisi d’exclure l’État syrien de la conférence, tenue au siège de l’UE à Bruxelles, afin que « la vérité de ses objectifs et de ses politiques en faillite ne soit pas révélée comme en raison des mesures coercitives inhumaines et immorales auxquelles le peuple syrien est confronté, et qui sont imposées par les États-Unis », a dénoncé une source du ministère syrien. Selon cette dernière, « les organisateurs de la réunion se sont contentés de partager leurs outils de corruption alliés à Daech, au front al-Nosra et à d’autres organisations terroristes, qui poursuivent leur complot contre la Syrie et s’opposent à la volonté et aux intérêts vitaux de son peuple, en leur demandant de ne pas permettre aux réfugiés de retourner dans leur patrie, et de ne pas apporter d’aide humanitaire aux victimes du terrorisme et du tremblement de terre. »

De son côté, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, s’est étonnée que « les Occidentaux, comme à leur habitude, discutent des problèmes humanitaires en Syrie sans la participation des Syriens eux-mêmes ». Elle s’est arrêtée sur les « promesses de dons d’un montant de 4,6 milliards d’euros en 2023, 1 milliard d’euros supplémentaires en 2024 et 4 milliards d’euros supplémentaires de prêts pour aider les Syriens en Syrie et à l’étranger », appelant à « se souvenir de ces chiffres ».

« D’année en année, à Bruxelles et à Washington, ils font des promesses qui, bien sûr, ne seront pas tenues. C’est pourquoi les plans des Nations unies pour la réponse humanitaire en Syrie et l’assistance aux réfugiés atteignent chaque année des records en termes de manque de financement », a souligné la diplomate russe.

Il y a deux jours, l’Union européenne a annoncé qu’elle « ne soutient pas les efforts de normalisation des relations entre la Syrie, les pays arabes et la Turquie ». Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, a déclaré dans un discours à Bruxelles, « qu’un événement très important a eu lieu le 7 mai, lorsque la Ligue arabe a décidé de réintégrer la Syrie dans ses bancs », ajoutant « qu’il y a des tentatives de travailler sur des relations normales entre les pays arabes et la Syrie, et l’Union européenne suit les efforts de la Turquie concernant les relations avec le gouvernement syrien ». J. Borrell a également souligné que « l’Union européenne continuera d’imposer des sanctions au gouvernement syrien », notant que « les conditions actuelles dans l’Union européenne ne sont pas propices à un changement de sa politique envers la Syrie ». Plus, « les pays de l’Union européenne ne souhaitaient pas que la Ligue arabe normalise ses relations avec le gouvernement syrien, et les pays de l’UE craignent que cette normalisation n’empêche la possibilité de mettre en œuvre la résolution n° 2254 des Nations unies sur la résolution de la crise syrienne », a-t-il ajouté.

Le mois dernier, la Ligue arabe avait annoncé la reprise de la participation des délégations syriennes à ses réunions et à celle de ses organes et organisations affiliés. Participation suspendue depuis novembre 2011. La Syrie a annoncé la nomination de Houssam al-Din comme nouveau délégué à la Ligue arabe. Par la suite, le président syrien a été invité par le roi saoudien Salmane au sommet arabe qui s’est tenu le 19 mai en Arabie saoudite.

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