#Libération_Palestine

Logo Perspectives med

La santé au bord de l’asphyxie : Dialogue de sourds et congestion

Alors que la tension persiste dans le secteur de la santé, une grève de 48 heures est programmée ce mercredi, Khalid Ait Taleb, ministre de la Santé et de la Protection sociale, a affirmé la veille mardi à la Chambre des conseillers, que le dialogue social avec les syndicats du secteur de la santé « se poursuit et ne s’arrêtera pas », et qu’il « a permis de réaliser plusieurs revendications exprimées par les syndicats et d’obtenir des résultats inégalés ».
La santé au bord de l’asphyxie : Dialogue de sourds et congestion

Le dialogue social, qui a totalisé 58 réunions, a abouti à la signature d’une série d’accords et à l’élaboration d’un procès-verbal couvrant plusieurs points, dont des revendications ayant un impact financier, ainsi que d’autres ayant une considération morale pour les professionnels de la santé. Le ministre a ajouté que son département poursuit le processus de dialogue social sectoriel jusqu’à sa phase finale, celle de l’arbitrage du Chef du gouvernement, niant que ce dernier ait refusé de s’entretenir avec les syndicats de la santé.

A cet égard, K. Ait Taleb a souligné que le ministère de tutelle « a approuvé plusieurs points, mais il y en a d’autres qui requièrent l’arbitrage du Chef de gouvernement, étant liés à des engagements financiers de l’État ».

Le ministre s’est, par ailleurs, félicité des résultats obtenus en 2022, saluant les partenaires sociaux pour leur implication dans la réforme du système de la santé et leur contribution à la promulgation de plusieurs textes juridiques. « Nous avons pu traiter un ensemble de questions qui étaient en suspens depuis 10 ans, et le travail s’est poursuivi en 2023 par la mise en place d’un ensemble de lois, avec la contribution et la consultation des organisations syndicales », a-t-il dit, soulignant la détermination du ministère à publier les textes d’application et à honorer ses engagements.

Les assurances ainsi formulées par le ministre n’occultent en rien le marasme dans lequel se morfond le secteur de la santé. Huit syndicats ont annoncé leur décision d’unifier leurs efforts au sein d’une coordination syndicale pour répondre aux demandes de l’ensemble des travailleurs de la santé, à la suite d’une réunion rassemblant les secrétaires généraux nationaux.

Les syndicats ont opté pour la mise en place d’un programme de lutte progressif, débutant par un mouvement de grève générale et nationale de 48 heures prévu les mercredi 24 et jeudi 25 avril 2024. Cette paralysie s’étendra à tous les établissements de santé à travers le pays, à l’exception des services d’urgence et de réanimation.

Les syndicats concernés sont le Syndicat indépendant des infirmiers, le Syndicat national de la santé (SNS) affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération nationale de la santé (FNS) affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), le syndicat national de la santé publique affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), le Syndicat indépendant des médecins du secteur public, l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l’Organisation démocratique du travail (ODT).

Ils ont précisé leur intention conjointe d’organiser des réunions des instances syndicales pour élaborer un programme de lutte progressif jusqu’à l’obtention de toutes les revendications légitimes des différentes catégories professionnelles du secteur de la santé.

Les syndicats ont lancé un appel solennel à la mobilisation, invitant tous les militants de chaque syndicat et toutes les catégories de travailleurs de la santé à se rassembler autour de cette coordination syndicale unifiée de la santé, à faire preuve de solidarité, à unir leurs efforts, à se mobiliser pleinement et à se préparer à toutes les futures étapes de la lutte. Ils ont souligné que cette coordination syndicale nationale dans le secteur de la santé vise à consolider les efforts pour obtenir la satisfaction des revendications légitimes et équitables de l’ensemble de la famille de la santé, tant sur le plan matériel que moral, et à lutter contre la marginalisation par le gouvernement.

Après un débat approfondi et transparent entre les secrétaires généraux, la coordination syndicale de la santé a salué cette initiative unitaire courageuse, audacieuse, historique et sans précédent dans le secteur de la santé.

Recommandé pour vous