L’arrivée sous faux drapeau grec de la plateforme d’extraction de gaz israélienne Energean, au niveau du gisement de Karish, situé dans une zone contestée par l’Etat libanais, n’a pas manqué de faire réagir le Hezbollah. Qui y a diligenté trois drones non armés qui ont mobilisé une réaction militaire israélienne. Si deux drones ont été abattus, l’un par un chasseur et l’autre par la DCA d’un navire de guerre israélien, c’est parce que le Hezbollah l’escomptait. La tension militaire devant dissuader et l’entité sioniste et ses soutiens de procéder à l’exploitation du gaz de la région.
Pour le leader du Hezbollah, « les États-Unis et l’Europe ont besoin de pétrole et de gaz, et Israël y voit une opportunité », notant que « Biden ne veut pas de guerre dans la région, et cette affaire est une opportunité pour nous d’exercer des pressions pour extraire notre pétrole ». H. Nasrallah considère que « le problème n’est pas Karish et Qana, mais tous les gisements de pétrole et de gaz pillés d’une part par Israël dans les eaux de la Palestine, et celui des droits du Liban d’autre part ». Comme il assure que « les Américains ont entraîné le Liban dans un cycle de négociations sans horizon, tandis qu’Israël creusait des puits, explorait le gaz et se préparait à l’extraire », soulignant que « les États-Unis ont fait pression sur l’État libanais pour qu’il accepte la ligne Hoff ou la proposition israélienne aux frontières maritimes ». Dès lors, assure-t-il, « ce que réclame l’Etat libanais, il peut l’obtenir dès maintenant et pas demain », ajoutant qu’ « il n’y a pas de cible israélienne en mer ou sur terre que les missiles de précision de la résistance ne puissent atteindre ». Il a spécifié que « toute action ciblant Karish ou au-delà dépend de la décision de l’ennemi israélien, ainsi que des États-Unis d’Amérique ». « Ce qu’il faut, c’est respecter les frontières imposées par l’État libanais et lever le veto contre les compagnies qui extraient du pétrole », a-t-il affirmé.
Et de mettre en garde une nouvelle fois : « Si l’extraction de pétrole et de gaz de Karish commence en septembre, avant que le Liban ne prenne son droit, nous nous dirigeons vers une confrontation (…. ) Nous avons fixé un objectif et nous comptons le réaliser sans aucune hésitation, et nous aurons recours à tout ce qui permet de l’atteindre. »
Estimant que « l’Etat libanais est incapable de prendre la décision appropriée qui protège le Liban et ses richesses, raison pour laquelle la résistance se trouve dans l’obligation de prendre la décision », H. Nasrallah a souligné que l’objectif est que le Liban extraie du pétrole et du gaz « parce que c’est le seul moyen de survie qui lui reste ».
Les médias israéliens ont pris très au sérieux les menaces du patron du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, qui a déclaré qu’ « il n’y a pas de cible israélienne, en mer ou sur terre, qui ne sera pas touchée par nos missiles de haute précision ».
Schneider Amidror, commentateur des affaires arabes de la Douzième chaîne israélienne, a affirmé que « Sayyed Nasrallah a non seulement menacé d’attaquer Karish, mais a également proféré une menace contre toutes les plates-formes gazières israéliennes en Méditerranée », ajoutant que « ceci, bien sûr, représente une amélioration dans la menace de plusieurs degrés, à la fois ». Il a souligné que « Sayyed Nasrallah a tenu ces propos, au moment où les négociations entre Israël et le Liban se poursuivent depuis plusieurs semaines à un rythme soutenu, par l’intermédiaire du médiateur américain, Amos Hochstein ».
Et le commentateur d’ajouter qu’ « il semble que ces négociations, comme nous l’avons compris des rapports au Liban, se rapprochent du stade des ententes et du consensus ».
Ohad Hamo, autre commentateur des affaires palestiniennes de la même chaîne, a souligné que cette escalade des discours est « la plus frappante depuis 2006 ». « Nous parlons de la période la plus sensible entre Israël et le Hezbollah, et cela ne doit certainement pas être pris à la légère », a-t-il ajouté.
Le même analyste a jugé que « cette période est très importante. Car nous parlons d’un gouvernement de transition en Israël, que le Hezbollah a diagnostiqué comme une faiblesse israélienne. Mais aussi, il y a la crise énergétique mondiale. Pour le Hezbollah et pour Nasrallah, c’est une réelle opportunité pour maximiser leurs gains. »
O. Hamo a rtappelé la nécessité de se méfier de croire que « le Hezbollah est terrifié et effrayé ». « En général, au cours du dernier mois et demi, nous voyons un chef (Sayyed Nasrallah) qui nous menace de nous jeter par-dessus bord, et c’est dangereux », a-t-il ajouté.
Pour Amir Bar Shalom, commentateur des affaires militaires à la radio de l’armée israélienne, « les estimations israéliennes indiquent que Sayyed Nasrallah a fixé le prix », notant que « le secrétaire général du Hezbollah n’a pas parlé de cette manière depuis de nombreuses années. » H. Nasrallah a indiqué au cours de son interview que « si l’extraction de pétrole et de gaz de Karish débute en septembre, avant que le Liban ne prenne son droit, nous nous dirigeons vers un problème ». Il a expliqué: « Nous nous sommes fixés un objectif, et nous y allons sans aucune hésitation, et nous aurons recours à tout ce qui permet d’atteindre cet objectif. »
Plus tôt dans la journée, les médias israéliens ont mis en garde contre le manque de préparation des forces terrestres israéliennes, en cas d’escalade dans le nord.
Israel Hayom a rapporté que « les officiers des forces terrestres et des corps blindés craignaient ne pas être préparés », notant qu’elles ne sont « pas prêtes pour la prochaine guerre ».
Les médias israéliens ont également rapporté que les forces israéliennes ont mené ces derniers mois, des manœuvres qui comprenaient un certain nombre de scénarios, dont « une attaque aux missiles sur des cibles dans la zone maritime économique », selon des sources de sécurité israéliennes.
Pour Alon Ben David, commentateur des affaires militaires de la Treizième chaîne israélienne, « l’armée et la marine sont en état d’alerte pour cet événement, et il est clair pour tout le monde que nous entrons dans deux mois tendus, jusqu’en septembre. » Il a souligné qu’« Israël est également prêt à donner aux Libanais ce qu’ils veulent », ajoutant que « ce qui est nouveau avec Nasrallah, c’est que le mois dernier, en particulier dans le contexte de la crise économique libanaise, il est prêt à prendre beaucoup plus des risques. »