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B. Netanyahu veut marcher sur Rafah : A. Blinken, chef de la diplomatie US, ne l’en empêche pas…

Les forces israéliennes intensifient encore ce jeudi les bombardements dans des quartiers de Rafah, selon des habitants, tuant au moins 11 personnes lors de frappes aériennes sur deux maisons. Des chars ont également bombardé certaines zones à l'est de la ville, intensifiant les craintes des habitants quant à l'imminence d'un assaut terrestre. Selon le dernier bilan établi par le ministère de la Santé, 27 840 martyrs sont à déplorer outre 67 317 blessés.
B. Netanyahu veut marcher sur Rafah : A. Blinken, chef de la diplomatie US, ne l’en empêche pas…

Les forces israéliennes ont intensifié jeudi les bombardements dans de quartiers de Rafah, ville frontalière au sud de la Bande de Gaza où plus de la moitié de l’enclave s’est réfugiée, au lendemain du rejet par le Premier ministre sioniste d’une proposition visant à mettre fin à la guerre. Au moins 130 martyrs ont été notifiés au cours des dernières 24 heures. Selon des habitants, les bombardements des avions israéliens jeudi matin ont tué au moins 11 personnes lors de frappes sur deux maisons. Des chars ont également bombardé certaines zones de l’est de Rafah, intensifiant les craintes des habitants quant à l’imminence d’un assaut terrestre.

Les organisations humanitaires ont mis en garde contre une catastrophe humanitaire si Israël mettait à exécution sa menace d’investir Rafah, l’une des dernières zones de la bande de Gaza où les troupes israéliennes n’ont pas pénétré au cours de son offensive terrestre. L’ONU a également tiré la sonnette d’alarme, affirmant qu’une telle opération pourrait « constituer des crimes de guerre », son secrétaire général António Guterres déclarant mercredi que l’entrée dans Rafah « aggraverait ce qui est déjà un cauchemar humanitaire aux conséquences régionales incalculables ». La population de la ville a été multipliée par cinq, beaucoup s’installant dans des tentes de fortune parfois dans des cimetières et manquant de nourriture et de médicaments.

« Les destructions visant à créer une « zone tampon » pour des raisons de sécurité ne répondent pas aux critères (…) du droit humanitaire international », a déclaré Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, dans un communiqué. Selon lui, la « destruction massive de bâtiments, qui n’est pas justifiée par des impératifs militaires et qui est exécutée de manière arbitraire (…) constitue un crime de guerre ».

Le Croissant-Rouge palestinien affirme que l’une de ses équipes, qui effectuait mercredi une mission d’évacuation de plusieurs blessés, a été « délibérément » prise pour cible. Les forces « israéliennes ont délibérément pris pour cible l’équipe du Croissant-Rouge palestinien alors qu’elle menait une mission humanitaire coordonnée pour évacuer un certain nombre de blessés et de cas humanitaires à #Gaza, tuant son collègue paramédical Mohammed Al-Omari et en blessant deux autres », a publié l’ONG dans un tweet. « Cela porte à 12 le nombre de collègues tués dans l’exercice de leur travail humanitaire depuis le début de la guerre à Gaza », a déclaré l’organisation.

Par ailleurs, Palestine TV a été endeuillée, une fois de plus, avec la mort de son journaliste Nafez Abdel Jawad dans le bombardement d’un immeuble résidentiel dans le quartier al-Salam à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, dans la nuit de mercredi à jeudi, rapporte Al-Jazeera. Son fils unique est également décédé dans la frappe aérienne et d’autres blessures ont été signalées. Des images obtenues par la télévision qatarie montrent la défense civile et des ambulances tentant d’évacuer les victimes de l’attaque israélienne.

Plus de 122 journalistes et professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre en octobre. Les experts des Nations unies ont condamné les attaques meurtrières contre les journalistes et les travailleurs des médias lors des conflits Gaza. Ce conflit est le plus meurtrier pour les professionnels de la presse depuis plus de 30 ans.

Voilà qui atteste que la guerre dans la bande de Gaza est généralisée. D’ailleurs, la résistance palestinienne, toutes factions confondues, multiplient les attaques contre l’armée sioniste. La technique du « Hit & Run » est adoptée par les divers groupes palestiniens combattants, infligeant des pertes non négligeables au sein de l’armée sioniste. Les Brigades Al-Qassam ont assuré, à titre d’exemple, avoir ciblé un char Merkava 4 à hauteur du carrefour industriel de la ville de Gaza où de violents affrontements ont été signalés. Des médias israéliens ont rapporté que les sirènes avaient retenti à Sderot, Niram et Avivim dans l’enveloppe de la bande de Gaza. Ce qui atteste de la capacité de la résistance à cibler, via des missiles, les colonies voisines, voire des villes éloignées en Palestine occupée.

Complicité US

Le Premier ministre israélien a de nouveau appelé à une « victoire écrasante » sur le Hamas. « Nous sommes sur la voie d’une victoire complète. La victoire est à portée de main », -a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse, prédisant que la guerre sera gagnée en « quelques mois » et non en quelques années.

Il a rappelé les objectifs de la guerre qui entame son 5è mois : détruire le Hamas, rapatrier les otages et faire en sorte que Gaza ne constitue plus une menace pour Israël. Benyamin Netanyahu qualifié de « sans précédents » les objectifs atteints par l’armée et vanté les dommages qu’Israël a infligés « au groupe terroriste au pouvoir à Gaza ».

Le premier ministre indique qu’après Khan Younès, l’armée se prépare à combattre à Rafah. « Nous continuerons jusqu’au bout », affirme-t-il. « Il n’y a pas d’autre solution que la victoire totale. » Selon lui, céder aux exigences du Hamas serait un désastre. « L’après-guerre, c’est l’après-Hamas », ajoute-t-il, précisant seulement qu’Israël est le seul à être en mesure de veiller à ce que Gaza soit démilitarisée.

Lors d’une visite dans le nord de la bande de Gaza, le lieutenant-général Herzi Halevi, chef d’état-major de l’armée sioniste, le a répété que seule la pression militaire sur le Hamas permettra de libérer les otages. « Aujourd’hui, nous en sommes au 122e jour, mais nous progressons, nous ne restons pas immobiles. Lorsque nous avons parlé de démanteler le Hamas, nous ne pensions pas que cela se ferait en une semaine, ni en un mois, il s’agit d’éplucher des strates », déclare Halevi lors d’une évaluation. Il a affirmé que les nouveaux raids de Tsahal dans le nord de la bande de Gaza se traduisent par « plus de terroristes morts, plus de commandants morts, plus d’infrastructures détruites ».

Lors de sa rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le secrétaire d’État américain Antony Blinken « a réaffirmé le soutien des États-Unis au droit d’Israël à veiller à ce que les attaques terroristes du 7 octobre ne se répètent jamais et a souligné l’importance de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils à Gaza », a déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d’État. Ils ont également discuté des efforts visant à libérer tous les otages à Gaza et à accroître l’aide humanitaire. Rien d’étonnant de la part du chef de la diplomatie US qui avait présenté ses lettres de créance aux responsables israéliens en leur indiquant qu’il était aussi chef de la diplomatie israélienne. A Blinken a également rencontré le président Isaac Herzog à sa résidence de Jérusalem pour discuter de la proposition d’accord sur les otages et de la réponse du du Hamas, et a indiqué « qu’il y a beaucoup de travail à faire » avant qu’un accord ne soit conclu. « Nous l’examinons attentivement », a déclaré le responsable US. « Tout comme, je le sais, le gouvernement d’Israël, et il y a beaucoup de travail à faire, mais nous sommes très concentrés sur ce travail et nous espérons pouvoir reprendre la libération des otages qui a été interrompue il y a tant de mois. »

Drames sans fin

A signaler que la situation prend des proportions inhumaines dans la bande de Gaza soumis non seulement à la pression guerrière d’Israël, mais aussi à un embargo des plus inhumains. Pas moins de 400.000 gazaouis qui vivent d’expédients sont menacés de famine. Cela sans parler de la soif, faute d’eau potable. Stéphane Dujarric, porte-parole du patron des Nations unies a affirmé, mercredi, que le niveau de la faim dans la Bande de Gaza avait été multiplié par 12, à cause des attaques israéliennes. Les enfants et les femmes enceintes et allaitantes sont exposés à un grand danger, en raison du manque de nourriture et des soins et de l’insuffisance d’eau potable à Gaza, a-t-il spécifié.

Il a signalé que la situation à Gaza serait encore pire, en l’absence de services de soins et de prévention nécessaires. Il a rappelé que les agents de secours humanitaires venaient en aide aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes et allaitantes.

En outre, on signale que 84% des établissements de santé dans la bande de Gaza ont été endommagés suite aux frappes israéliennes, a annoncé le mercredi 7 février, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) dans un poste sur X. « En raison des bombardements continus et des restrictions d’accès, seuls 4 des 22 établissements de santé de l’UNRWA sont encore opérationnels », a ajouté l’agence onusienne, publiant des images qui montrent les dégâts subis par le centre de santé Cheikh Radwan lors des attaques israéliennes contre le nord de la bande de Gaza.

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a également mis en garde contre l’effondrement du système de santé de Gaza, déplorant le fait qu’il n’y ait pas d’endroit sûr à Gaza. Les hôpitaux ont été également bombardés par les militaires israéliens, a ajouté MSF.

Par ailleurs, il est à noter que les hôpitaux à Gaza sont à court de carburant, ce qui constitue un autre problème auquel est confronté le secteur de la santé dans la bande de Gaza.

Dans ce droit le bureau de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Méditerranée a averti que le nombre des cadavres dans les hôpitaux de Gaza ont dépassé la capacité de leurs morgues. Ceci pourrait entraîner une catastrophe environnementale ainsi qu’une menace pour la santé publique dans l’enclave palestinienne, selon l’OMS. La poursuite des attaques brutales du régime d’occupation israélien a  également provoqué l’épuisement du personnel médical à Gaza, y compris des médecins, des infirmières ainsi que des ambulanciers.

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