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2023, année de la réforme de la Moudouwana : Le collectif MALI y croit et lance un hashtag

Le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) a appelé à l’interdiction de la polygamie et à l’égalité dans la succession entre filles et garçons au Maroc. De quoi alimenter davantage le débat sur le régime successoral rendu clivant au regard du référentiel religieux sur lequel il repose.
2023, année de la réforme de la Moudouwana

Dans une campagne numérique de 23 jours, le collectif MALI appelle à donner les mêmes droits aux femmes qu’aux hommes en interdisant la polygamie qui place la femme comme l’inférieure de son conjoint. La campagne appelle aussi à légaliser l’héritage égal entre les enfants d’une même famille, quel que soit leur sexe, refusant que la femme soit perçue comme moins méritante que l’homme.

Pour ce faire, le collectif exige la réforme du Code de la famille de 2004 pour consacrer l’égalité hommes femmes, comme le prévoit la Constitution marocaine de 2011.

Baptisée #Moudawanna23, la campagne lancée en arabe et en anglais, véhicule des messages visuels sur les réseaux sociaux contre «des articles liberticides et sexistes du Code de la famille», indique un communiqué du collectif.

Chaque message sera associé, assure-t-on, à un nouvel article réinventé par l’ONG sur la loi sur les successions, la polygamie, le divorce, la tutelle maternelle, la garde des enfants par la mère, le mariage des mineurs, le mariage entre les personnes de religions différentes et le délai de veuvage d’une femme.

«En 2023, au nom de l’amour et du mariage et sous prétexte des valeurs fondatrices de l’Islam, les droits des femmes sont inexistants et bafoués, et les femmes mariées sont lésées par un code archaïque inspiré de la Charia (loi islamique)», explique le communiqué de ce mouvement féministe qui se bat pour les libertés individuelles, les droits des femmes et contre «l’inquisition religieuse, la violence masculine et le patriarcat».

Le discours royal de juillet dernier appelant à aller plus loin dans la réforme excipe du caractère essentiel d’une telle dynamique pour lui et, plus généralement, pour la société marocaine dans son ensemble. «Rappelons une vérité essentielle : quand les femmes n’accèdent pleinement à leurs droits, elles ne portent aucun préjudice aux hommes, pas plus qu’elles ne se font tort. De fait, la condition sine qua non pour que le Maroc continue de progresser est qu’elles occupent la place qui leur échoit et qu’elles apportent leur concours efficient à toutes les filières de développement», a-t-il déclaré en visant les milieux machistes qui refusent que la femme bénéficie de droits égaux à l’homme. «L’esprit de la réforme ne consiste pas à octroyer à la femme des privilèges gracieux, mais, bien plus précisément à lui assurer la pleine jouissance des droits légitimes que lui confère la Loi. Dans le Maroc d’aujourd’hui, il n’est en effet plus possible qu’elle en soit privée», a-t-il encore insisté.

Le Roi a reconnu que la réforme du code de la famille, la Moudouwana de 2004, qui a été un chantier novateur à l’époque, a montré des limites dans son application, appelant à le réformer affirmant qu’aujourd’hui «il ne suffit plus», soulignant des lacunes causées par son «application incorrecte» et de «divers facteurs sociologiques».

Ces dernières années, la majorité des organisations de défense des droits des femmes ont réclamé une seconde révision du code de la famille pour consacrer la parité et donner à la femme la place qu’elle mérite. L’égalité dans l’héritage, l’interdiction de la polygamie, la tutelle des enfants à égalité, l’interdiction du mariage des mineures… Voilà autant de réformes à mettre en chantier pour donner à la femme la valeur qu’elle mérite dans la société marocaine.

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