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Verdict de la CIJ sur la guerre à Gaza : Le feu vert à la guerre contre les Palestiniens maintenu

La Cour de Justice internationale (CIJ) a accepté la plainte intentée par l’Afrique du sud contre l’entité sioniste pour perpétration de génocide dans la bande de Gaza, sans toutefois exiger de cessez-le-feu.
Verdict de la CIJ sur la guerre à Gaza Le feu vert à la guerre contre les Palestiniens maintenu

« Nous ne pouvons refuser la plainte de génocide contre Israël », a déclaré la plus haute juridiction de l’ONU qui siège à La Haye. La CIJ a précisé que sa décision d’accepter le procès tient compte des déclarations des responsables israéliens concernant la déshumanisation des Palestiniens, ainsi que des préoccupations des responsables indépendants des droits de l’homme concernant les discours de haine israéliens. Elle a indiqué qu’elle a aussi pris en compte la déclaration de l’UNRWA sur la détérioration des conditions humanitaires et la frustration de la population de Gaza.

La CIJ a souligné que sa décision impose des obligations juridiques internationales à Israël qui doit garantir immédiatement les besoins humanitaires urgents dans la bande de Gaza. Elle a déclaré qu’Israël doit garantir que son armée ne commet pas de violations humanitaires dans la bande de Gaza et veiller à empêcher toute incitation directe au génocide.

Tout en appelant Tel-Aviv à faire tout son possible pour empêcher tout acte de génocide dans la bande de Gaza, la CIJ somme l’Etat hébreu de tout faire pour « empêcher la perpétration de tous les actes entrant dans le champ d’application » de la Convention sur le génocide. Le tribunal a aussi ordonné à Israël de prendre « des mesures immédiates et efficaces pour permettre la fourniture des services de base et de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent pour faire face aux conditions de vie défavorables auxquelles sont confrontés les Palestiniens ».

Il lui a demandé de soumettre un rapport au tribunal concernant toutes les mesures temporaires imposées dans un délai d’un mois et doit prendre des mesures immédiates pour améliorer la situation humanitaire et empêcher la destruction dans la bande de Gaza.

Il s’agit de la première décision de la CIJ sur des mesures urgentes réclamées contre Israël par l’Afrique du Sud qui l’accuse de « génocide » à Gaza, un verdict suivi de près dans le monde entier.

La cour, qui siège à La Haye (Pays-Bas), pouvait théoriquement ordonner à Israël d’arrêter sa campagne militaire, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, ou de faciliter l’aide humanitaire. Mais elle ne l’a pas fait.

A noter que la Cour ne se prononce cependant pas vendredi sur la question de savoir si Israël commet effectivement ou non un génocide. À ce stade, la CIJ se prononce sur des ordonnances d’urgence avant d’examiner l’affaire sur le fond, un processus qui peut prendre des années. La procédure a été intentée par l’Afrique du Sud, qui affirme qu’Israël viole la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, établie au lendemain de la Seconde guerre mondiale et de l’Holocauste.

Riyad al-Maliki, ministre palestinien des Affaires étrangères, a salué les mesures temporaires ordonnées par la CIJ, affirmant que les juges de la Cour ont statué en faveur de l’humanité et du droit international. Il a appelé tous les pays à garantir la mise en œuvre de toutes les mesures provisoires ordonnées par la CIJ, y compris Israël, soulignant qu’il s’agit d’un engagement juridique contraignant. Pour le Hamas, la décision de la CIJ est « un développement important » qui « contribue à isoler Israël » et « dénoncer ses crimes » dans la bande de Gaza, signale un communiqué. La plus haute juridiction de l’ONU a notamment appelé Israël à s’abstenir de tout éventuel acte génocidaire alors qu’il poursuit son opération militaire dans la bande de Gaza.

 

Côté israélien, Benyamin Netanyahu juge « scandaleuses » les accusations de « génocide » à Gaza déposées par l’Afrique du sud, après la décision de la Cour internationale de justice rendue vendredi. « La tentative ignoble de refuser à Israël » le « droit fondamental » de se défendre est « une discrimination flagrante contre l’État juif, et elle a été « rejetée à juste titre », a estimé le Premier ministre israélien. Quant au sinistre Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a accusé la CIJ d’être « antisémite » et a affirmé que sa décision prouvait qu’elle « ne cherche pas justice ».

Pour sa part, l’Afrique du Sud a salué une « victoire décisive pour l’État de droit international et une étape importante dans la quête de justice pour le peuple palestinien », à l’issue de l’audience. Le ministère des Affaires étrangères, dans son communiqué, estime que la Cour « a déterminé que les actions d’Israël à Gaza sont plausiblement génocidaires et a indiqué des mesures provisoires sur cette base », la remerciant « pour sa décision rapide ».

Selon une première lecture de la décision de la CIJ, le site palestinien Quds net regrette qu’elle ait procédé d’une manière partielle qui estime que le conflit a commencé le 7 octobre, sans prendre en compte l’occupation israélienne ni la question des détenus palestiniens, et en qualifiant les captifs israéliens comme étant des otages. « Ce qui est compatible avec le discours colonial du conflit », selon le site. Il estime néanmoins que la décision constitue « une atteinte profonde à la légitimité existentielle de l’entité sioniste », comme étant « la patrie nationale » pour un groupe ayant fait l’objet d’un génocide et qui se trouve elle-même, faisant l’objet de mesures de précaution  pour éviter qu’elle ne commette un génocide. « Cela doit être construit et renforcé par un effort populaire mondial pour délégitimer le sionisme qui constitue une idéologie coloniale de remplacement ».

Quds net s’est arrêté sur le fait que la CIJ s’est abstenue de demander à Israël d’observer un cessez-le-feu d’une façon explicite. « Mais lui demander de s’abstenir de tuer aucun Palestinien, ou de lui causer du mal corporel ou psychologique et de contraindre l’armée à le respecter en plus de fournir immédiatement les services essentiels et les aides ramène à un ordre de cessez-le-feu y compris de mettre fin au blocus », estime le site. Qui rappelle que « cette interprétation devrait être adoptée par la résistance sur les plans arabe et islamique parce que l’absence de texte sur un cessez-le-feu vise à laisser la voie ouverte aux interprétations contradictoires ».

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