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Tsahal perd 24 de ses soldats d’un coup : B. Netanyahu parle de « désastre » et déclenche une enquête

Les combats font toujours rage dans plusieurs zone de la bande de Gaza. L’aviation israélienne n’a pas chômé puisqu’elle continue à cibler des zones où sont concentrés les réfugiés palestiniens. Le dernier bilan établi par le ministère de la Santé fait état de 25.490 martyrs. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre aussi plus de 63 000 blessés. En face, les pertes israéliennes ont particulièrement été significatives lundi lorsque deux bâtiments se sont effondrés sur des soldats qui cherchaient à les plastiquer. « Un désastre », a réagi Benyamin Netanyahu.
Tsahal perd 24 de ses soldats d’un coup : B. Netanyahu parle de « désastre » et déclenche une enquête

Daniel Hagari, porte-parole de l’armée sioniste, a fait état d’une frappe par lance-roquettes RPG contre un tank, positionné à proximité de deux bâtiments de deux étages que l’armée voulait raser. « Les forces œuvraient pour détruire les bâtiments et les infrastructures terroristes […], à 600 mètres de la frontière » entre Gaza et Israël, a expliqué l’officier lors d’un point de presse télévisé. « Vers 16h, une roquette RPG aurait été tirée par des terroristes sur un char qui assurait la sécurité de la force », a-t-il poursuivi. « Au même moment », une explosion a soufflé les deux bâtiments « qui se sont effondrés en un instant, alors que la majeure partie de la force était encore à l’intérieur ou à proximité ». Les bâtiments avaient été lourdement minés en vue de leur destruction. La raison pour laquelle ils ont explosé plus tôt que prévu n’a pas encore été déterminée. Pas moins de 24 soldats y ont laissé leur vie, cela sans parler des blessés, dont plusieurs dans état jugé très grave. Le ministre israélien de la guerre  a indiqué ainsi que la barre symbolique des 200 militaires israéliens tués depuis le 27 octobre avait été franchie le 22 janvier dans la bande de Gaza. Comme elle a reconnu que 2.689 militaires ont été blessés depuis fin octobre dernier. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a annoncé une enquête sur ce « désastre ». « Nous avons subi un coup dur lundi et la mort de 24 de nos soldats n’est pas une affaire facile », a-t-il ajouté.

Cette explosion n’a pas eu lieu à Khan Younes, comme on aurait pu le supposer vu que cette ville est le théâtre de combats acharnés. Selon l’armée, 3 militaires y ont péri. Lundi, les médias israéliens avaient indiqué que 21 militaires avaient été tués et blessés à Khan Younes.  « Nous avons travaillé pour localiser les victimes jusqu’aux dernières heures », a déclaré le général Hagari en mentionnant la difficulté des opérations d’extraction des corps ensevelis sous les décombres. « La guerre a un prix lourd, voire très lourd. Les combats sont très durs », a-t-il ajouté.

Tôt mardi des témoins palestiniens ont fait état de tirs d’artillerie israéliens près de l’hôpital Nasser à Khan Younès, principale ville du sud du territoire où se cachent selon Israël les dirigeants locaux du Hamas.

Le Croissant-Rouge palestinien a accusé l’armée israélienne d’avoir mené un tir d’artillerie au quatrième étage de son QG à Khan Younès, et des drones d’avoir ouvert le feu, blessant des personnes qui avaient trouvé refuge dans l’enceinte de ce complexe médical. Selon le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha), les « hostilités s’intensifient » dans cette ville où l’armée israélienne avait affirmé lundi avoir pris le contrôle de postes de commandement du Hamas. De son côté, l’UNRWA assure que ses employés, patients et déplacés sont « tous assiégés dans les quelques hôpitaux restants à Khan Younes ». De violents raids sur diverses parties de la bande de Gaza sont menés par l’armée de l’air israélienne, y compris   contre l’est du village d’Al-Masdar, dans le centre de la bande de Gaza. Plusieurs victimes suite aux bombardements de l’artillerie sioniste contre la zone d’Al-Najma, sur la plage de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza.

La résistance ne désarme pas. Ainsi, les Brigades al-Qassam ont annoncé mardi avoir saisi 3 drones israéliens dont deux drones suicides dans le quartier Zeytoune à Gaza. Et ont annoncé avoir fait sauter une salle piégée à l’avance après l’entrée d’une force d’infanterie israélienne, tuant 3 soldats et blessant plusieurs autres à l’ouest de la ville de Khan Younes. Un char Merkava a en outre été traité avec un obus Al-Yassin 105, à l’ouest de la ville. De leur côté, les Brigades Al-Quds ont bombardé les attroupements de soldats et de véhicules sionistes au sud-est du camp de Boureij

Depuis le début de la guerre israélienne contre la bande de Gaza, le 7 octobre, suite à l’opération du Hamas Déluge d’al-Aqsa contre les positions militaires et les colonies dans l’enveloppe de Gaza, 545 soldats israéliens ont été abattus, dont 210 lors des opérations terrestres à Gaza qui ont commencé le 27 octobre, selon les médias israéliens. Mardi, l’armée israélienne a reconnu que 2.689 de ses militaires ont été blessés depuis leur déclenchement.

Entre-temps, le site américain Axios a rapporté, lundi, qu’Israël avait soumis une proposition au mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas), par l’intermédiaire de médiateurs qataris et égyptiens, qui comprend l’arrêt des combats pendant deux mois dans le cadre d’un accord en plusieurs étapes. Le rapport, citant des responsables israéliens, ajoute que l’accord inclurait également la libération de tous les détenus restants à Gaza.

Dans ce contexte, la chaîne israélienne 13 a rapporté, lundi soir, qu’Israël avait fini de préparer un nouvel accord qui comprend la libération de ses détenus à Gaza et une cessation temporaire des combats sans s’engager à mettre fin à la guerre. La chaîne privée a rapporté que Tel Aviv « a fini de formuler les principes d’un accord composé de 3 à 4 étapes, qui comprend la modification du déploiement des forces armées israéliennes dans la bande de Gaza et le retrait de certaines zones sans mettre fin à la guerre ».

Selon cette même source, l’accord en préparation comprend également « l’accord d’Israël sur la libération d’un grand nombre de prisonniers palestiniens et un cessez-le-feu à long terme », sans autre précision. Et d’ajouter que « l’accord prévoit que le Hamas libère les femmes et les hommes âgés restants, même s’il n’est pas clair s’ils seront libérés en une seule fois. » « Dans la deuxième phase, les détenus les plus jeunes et les jeunes seront libérés, tandis que la troisième phase comprend la libération des soldats et des corps détenus par le mouvement Hamas ».

La chaîne a cité des sources israéliennes anonymes affirmant que Tel Aviv « a reçu ces derniers jours des messages de médiateurs indiquant que le Hamas semblait plus flexible quant à sa demande que la fin de la guerre fasse partie d’un éventuel accord ».

Lundi, le Premier ministre israélien a déclaré lors d’une réunion avec les familles des détenus à Gaza qu’il travaillait sur un accord pour libérer leurs proches. Familles qui avaient  fait irruption, lundi, lors d’une séance de la commission des finances de la Knesset, parlement israélien. Les manifestants ont réclamé des mesures de la part des législateurs israéliens pour libérer les membres de leurs familles. Par ailleurs, un groupe de manifestants s’est également rassemblé devant la résidence côtière de B. Netanyahu, l’appelant à prendre des mesures pour la libération des captifs israéliens. Pour rappel, ce dernier avait rejeté tout accord avec le Hamas pour la libération des captifs. Dimanche, il a qualifié les conditions présentées par le Hamas pour mettre fin à la guerre comme étant une « capitulation ».

Le ministère de la Santé a annoncé mardi que des forces israéliennes avaient tiré directement sur un hôpital dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. « Des chars israéliens tirent de manière massive sur les étages supérieurs du bâtiment de chirurgie et le bâtiment des urgences de l’hôpital Nasser, et l’on s’attend à des dizaines de blessés », affirme un communiqué du ministère.

« L’un des plus grands abris de l’Unrwa a été touché hier. Au moins six personnes déplacées ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors d’intenses combats autour de notre abri, a affirmé Philippe Lazzarini, chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa), dans un message sur X mardi. Le personnel, les patients et les personnes déplacées, terrifiés, sont désormais piégés dans les quelques hôpitaux restants à Khan Younès alors que de violents combats se poursuivent. »

Gaza est « menacée d’une famine imminente », l’aide alimentaire ayant du mal à être acheminée dans le territoire palestinien à cause des combats et des obstacles mis par les autorités israéliennes, a dénoncé le Programme alimentaire mondial (PAM) mardi. Déjà en décembre, l’agence onusienne avait fait état de la situation catastrophique pour les 2,2 millions de personnes vivant à Gaza, qui se trouvaient à un niveau d’insécurité alimentaire aiguë, voire pire. « Chaque jour qui passe on évolue, bien sûr, vers une situation encore bien plus catastrophique », a affirmé Abeer Etefa, la porte-parole du PAM pour le Moyen-Orient lors du briefing régulier de l’ONU à Genève. Elle a pointé « une menace imminente de famine », en visioconférence du Caire, ajoutant que « le risque d’avoir des poches de famine à Gaza est toujours présent ». « Plus d’un demi-million de personnes à Gaza sont confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire catastrophiques et le risque de famine augmente chaque jour, car le conflit limite la fourniture d’une aide alimentaire vitale pour les personnes dans le besoin », a souligné A. Etefa.

Selon la même responsable, environ 70% des demandes de livraison de nourriture au nord de Gaza ont été rejetées par les autorités israéliennes. Les deux dernières livraisons vers le nord de 200 tonnes de nourriture pour 15 000 personnes ont eu lieu autour de la mi-janvier. « C’est vraiment un très petit nombre », a déclaré la porte-parole. « C’est pourquoi nous voyons les gens devenir plus désespérés », car ils ne savent si et quand les camions vont pouvoir repasser. Des correspondants locaux ont fait état du recours des familles, pour calmer la faim de leurs enfants, aux aliments de bétail…

A la faim s’ajoutent les risques d’épidémies. D’ores et déjà, un sondage fait auprès d’un échantillon d’enfants gazaouis confirme que 9 enfant sur 10 sont atteints d’hépatite… On craint aussi l’émergence de foyers de choléra.

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