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Tension entre Alger et Bamako : Les Maliens reprochent aux Algériens leur ingérence

Vendredi, Alger a rappelé son ambassadeur en poste à Bamako pour consultations. Bamako a fait de même. Ces derniers jours, une passe d'armes diplomatique s'était jouée par convocation interposée, justement, de ces deux ambassadeurs. Les invitations à Alger, de groupes signataires de l'accord de paix de 2015, ont agi comme catalyseur à la crise actuelle.
Tension entre Alger et Bamako : Les Maliens reprochent aux Algériens leur ingérence

La crise est désormais ouverte entre Alger et Bamako. Le Mali n’a pas apprécié que son voisin du nord consulte, en début de semaine, les groupes rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) sur les suites à donner à l’accord de paix de 2015, alors que la guerre a repris dans le Nord. Alger avait également invité, quelques jours plus tôt, le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), groupe signataire allié des autorités maliennes de transition. Mais pas de quoi rassurer Bamako. D’autant que, dans la foulée, c’est l’imam malien Mahmoud Dicko qui était reçu par le Président algérien en personne. L’imam Dicko, ancien président du Haut conseil islamique du Mali, dispose d’un réseau important dans le Nord. Il est aussi « connu pour son hostilité au gouvernement », selon le communiqué malien qui le désigne sans le citer nommément.  

Des « actes » considérés comme « inamicaux » et qui ont valu à l’ambassadeur algérien à Bamako une convocation mercredi par le ministre malien des Affaires étrangères, au cours de laquelle il s’est vu reprocher « une ingérence dans les affaires intérieures du Mali », selon le communiqué officiel. Le lendemain, c’est l’ambassadeur malien à Alger qui était convoqué par le chef de la diplomatie algérienne. Ce dernier a souligné, selon le communiqué diffusé à l’issue de leur entretien, « l’attachement intransgressible de l’Algérie à l’intégrité territoriale, à la souveraineté et à l’unité nationale du Mali », et justifié ces consultations par le rôle même de l’Algérie en tant que président du Comité de suivi de l’accord de paix de 2015.

Les deux ambassadeurs ont finalement été rappelés vendredi dans leurs pays, « pour consultations », selon la formule consacrée.

Au moment des faits, Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, participait à une réunion prévue de longue date au Maroc. Une réunion ministérielle qui concerne l’accès des pays sahéliens à l’océan Atlantique. « En marge de cette rencontre », conclut le communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop mènera « des consultations politiques de haut niveau avec les autorités du Maroc ».

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