S’inquiétant de la situation dans la bande de Gaza alors qu’un assaut contre la ville de Rafah semble inexorable, le ministre russe des Affaires étrangères a plaidé pour une solution au conflit. Sergueï Lavrov a dénoncé les manœuvres de Washington pour empêcher l’adoption d’une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies et la propagation des violences à la région entière : violences de colons en Cisjordanie, attaques contre les bases américaines en Jordanie, frappes « illégitimes » anglo-saxonnes au Yémen mais aussi en Irak et en Syrie. « Cette situation est difficile », a résumé S. Lavrov. Avant d’ajouter : « Nous voyons des décennies de non-règlement du problème israélo-palestinien. » Un problème non résolu qui se révèle « facteur d’instabilité et de violence ». Dénonçant l’aventurisme des États-Unis et de leurs alliés en Libye, en Irak et en Syrie, le ministre russe a toutefois estimé que la région avait « montré sa capacité à résoudre des problèmes », soulignant les progrès vers une normalisation entre la Syrie et la Turquie « sous l’égide de l’Iran ». Favorable à des solutions apportées par les acteurs régionaux, le diplomate a de surcroît salué les efforts de la Ligue arabe. Un choix pour la diplomatie qui contraste avec « le refus du compromis d’Israël » qui lui semble « sans avenir ». Ainsi, le ministre russe a-t-il réitéré la position de Moscou en faveur de la création d’un État palestinien, proposant afin d’y parvenir « d’organiser une rencontre entre toutes les factions palestiniennes ». Un défi ancien, a-t-il admis, qui n’a toujours pas été rempli. « Nous devons créer une rencontre pour favoriser l’unité », a néanmoins jugé S. Lavrov.
Si la diplomatie russe évoque une « tragédie » à propos de toute invasion de Rafah, la Chine se déclare, elle, préoccupée par la situation humanitaire dans la bande de Gaza.
Dans un communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a fait part de sa vive préoccupation face à « la situation à Rafah ». Pékin a condamné « les actes contre les civils et le droit international » et appelé l’État israélien « à mettre fin aux opérations militaires dès que possible ». En effet, la Chine espère que les autorités israéliennes feront tout leur possible « pour éviter des pertes parmi les civils innocents et empêcher une catastrophe humanitaire encore plus dévastatrice à Rafah ».