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Riposte iranienne à la destruction de son consulat à Damas : Téhéran met en garde Washington de ne pas suivre Tel-Aviv

Mohammad Jamshidi, assistant du bureau du président iranien pour les affaires politiques, a annoncé vendredi, journée internationale d’Al-Qods, que « l’Iran a averti les États-Unis de ne pas tomber dans le piège du Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu ».
Riposte iranienne à la destruction de son consulat à Damas : Téhéran met en garde Washington de ne pas suivre Tel-Aviv

Dans un tweet sur la plateforme X, le responsable iranien a indiqué que « Téhéran a envoyé un message écrit aux États-Unis, disant : « Écartez-vous, afin de ne pas vous exposer à un coup ». Il a précisé que Washington avait répondu au message de l’Iran en lui demandant de « ne pas frapper de cibles américaines ».

Selon le New York Times, des analystes ont dit s’attendre à fortiori à ce que « l’Iran frappe lui-même Israël sans recourir à ses alliés pour leur demander d’attaquer les cibles américaines dans la région, aussi bien en Irak qu’en Syrie ». Ajoutant que les USA et Israël sont dans un état d’alerte maximale dans l’attente de la riposte iranienne.

Cité par le site Axios, un responsable américain a révélé que « les États-Unis ont informé l’Iran « qu’ils n’avaient aucun lien ni connaissance préalable de l’agression lancée par l’occupation israélienne contre le consulat iranien dans la capitale syrienne, Damas. » Le site ajoute que des responsables israéliens et américains ont déclaré « qu’ Israël a informé l’administration américaine de l’attaque quelques minutes avant que son armée de l’air ne lance la frappe », précisant « qu’elle n’a pas demandé le feu vert américain pour la lancer ». Axios cite un responsable américain qui aurait déclaré que « les avertissements israéliens n’étaient pas détaillés », expliquant « qu’ils en étaient informés alors que les avions de combat étaient déjà dans les airs ». Il a expliqué que les Israéliens « n’ont pas informé les Etats-Unis qu’ils envisageaient de bombarder un bâtiment dans le complexe de l’ambassade iranienne ». Axios a estimé que ce « rare message » envoyé par Washington à Téhéran montre que « l’administration du président américain Joe Biden est profondément préoccupée par le fait que la frappe israélienne puisse conduire à une escalade régionale ».

Lors de son discours lors des marches de la Journée internationale d’al-Qods, le commandant des Gardiens de la révolution en Iran, le général Hossein Salami, a menacé l’entité sioniste de répondre à l’agression du consulat soulignant que l’entité tomberait et se soumettrait à la résistance en Palestine.

Le site américain Responsible Statecraft a estimé que « la récente escalade de la violence israélienne, dans une région déjà turbulente, constitue l’un des plus grands défis auxquels est confrontée jusqu’à présent l’administration Biden, dans le cadre de ses efforts pour éloigner les États-Unis d’un nouvelle guerre au Moyen-Orient. »

Dans un article publié sur les pages du site sous le titre Israël envisage-t-il d’entraîner les États-Unis dans une guerre avec l’Iran ?, Paul Pillar, spécialiste des affaires sur le Moyen-Orient, a estimé que  « le bombardement israélien du complexe diplomatique iranien à Damas était un signe notable d’une volonté israélienne d’une escalade… En plus d’être un acte d’agression en Syrie, comme beaucoup d’attaques aériennes israéliennes précédentes, cela constitue une attaque directe contre l’Iran ». Il a de même assuré que « la principale raison de la non-escalade des tensions régionales, centrée sur les circonstances tragiques dans la bande de Gaza, était la retenue dont a fait preuve l’Iran au cours des six mois qui ont suivi l’attaque du Hamas.» Soulignant que « l’Iran répondrait à l’attaque israélienne d’une manière ou d’une autre (…) aux moments et aux endroits que Téhéran choisira ».

Concernant les objectifs israéliens derrière cette escalade, l’auteur a expliqué que « pour Netanyahu, l’escalade de la guerre et l’élargissement de sa portée signifient tout autant la possibilité de sa poursuite indéfinie. Cela peut aussi être son seul espoir clair d’éviter les tensions politiques et les difficultés juridiques auxquelles il est confronté ».

Cette escalade pourrait conduire, lit-on, soit à « inciter l’Iran à réagir, ce qui permettrait à Israël de se présenter comme un défenseur plutôt que comme un attaquant, et éloignerait le débat de la destruction qu’il impose sur Gaza, et exiger la nécessité de se protéger contre les ennemis étrangers ». Cela pourrait également tendre à « augmenter le risque que les États-Unis soient directement impliqués dans le conflit avec l’Iran. Si cela se produit, la guerre au Moyen-Orient ne sera pas simplement considérée comme une affaire d’Israël s’en prenant aux Palestiniens, mais plutôt comme une implication directe du sponsor de la superpuissance israélienne ».

P. Pillar a souligné dans son article que « les États-Unis pourraient être entraînés dans un conflit israélo-iranien de deux manières ; l’une d’elles serait par le biais d’exigences politiques au sein des États-Unis pour que Washington agisse plus directement pour défendre notre allié Israël lorsque il est attaqué par l’Iran, et dans l’autre sens: c’est que les actions de représailles iraniennes contre Israël s’étendront également aux cibles américaines. »

Le Premier ministre israélien a prôné jeudi la défense et l’attaque face à l’Iran, alors que l’armée israélienne est sur le qui-vive après la frappe qui a détruit lundi le consulat de la République islamique à Damas et fait 16 morts.

« Pendant des années, l’Iran a agi contre nous à la fois de manière directe et par le biais de ses mandataires. Par conséquent, Israël agit contre l’Iran et ses agents de façon défensive et offensive », a déclaré Benyamin Netanyahu soir en ouvrant une réunion du cabinet de sécurité, selon un communiqué de son bureau. « Nous saurons comment nous défendre et nous agirons en vertu du principe simple selon lequel quiconque nous fait du mal ou prévoit de nous nuire, nous lui nuisons aussi », a-t-il ajouté. L’armée israélienne a annoncé jeudi avoir renforcé ses mesures de défense dans ce contexte de tensions accrues avec l’Iran sur fond de guerre à Gaza. Elle a décidé de suspendre temporairement les permissions « des unités combattantes », de brouiller le signal GPS dans certains endroits et de renforcer la « vigilance » à bientôt six mois de guerre à Gaza contre le Hamas.

« L’armée israélienne est en guerre et la question du déploiement des forces est constamment réexaminée en fonction des besoins », a indiqué l’armée en annonçant la suspension des permissions. Après une « évaluation de la situation », a encore dit l’armée, il a été « décidé d’augmenter les effectifs et de faire appel à des réservistes pour le réseau de défense aérienne ».

L’armée sioniste rappelle plus de soldats réservistes « dans le contexte des menaces visibles de l’Iran », ont souligné les médias israéliens.

Selon le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, le brouillage du signal GPS est destiné à défendre le pays contre les armes guidées comme les missiles ou les drones. « Nous avons renforcé la vigilance des unités de combat, là où c’était nécessaire », a-t-il ajouté. « Nous avons renforcé les systèmes de défense et nous avons des avions préparés pour la défense et prêts à attaquer selon différents scénarios », a-t-il conclu.

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