El Hassan Daki, Procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère Public, a partagé ces données lors d’un atelier portant sur la prise en charge des enfants victimes d’agressions sexuelles en conformité avec la Convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels, également appelée « la Convention de Lanzarote ».
Selon E. Daki, les procureurs ont enregistré un total de 3 295 cas d’agressions sexuelles sur des enfants en 2022, représentant plus de 41 % de tous les crimes violents commis contre les enfants au Maroc. Le ministère Public a réagi en adressant des directives aux parquets des tribunaux et pris des mesures pour renforcer la protection légale et juridique des enfants contre toutes les formes de violence, d’exploitation et d’abus, insistant sur la nécessité d’une législation stricte aux sanctions sévères à l’encontre des auteurs de ces crimes et les empêcher d’échapper à la justice.
Le Président du ministère public a annoncé que sa tutelle était en train d’élaborer un guide destiné à l’écoute des enfants en situation légale, y compris ceux qui sont victimes d’agressions. Ce guide vise à expliquer les méthodes nécessaires pour écouter les enfants tout en préservant leur intérêt principal, en tenant compte de leur fragilité psychologique et de leur stade de développement. L’objectif est d’éviter de les exposer aux agresseurs ou aux lourdes procédures judiciaires officielles qui ne sont pas adaptées à leur jeune âge. Le document définit également « un cadre directeur » sur la manière d’utiliser la communication à distance ainsi que d’autres mécanismes numériques pour atteindre ces objectifs.
Lors de l’atelier, organisé en partenariat avec le Conseil de l’Europe tenu en présence de Christelle Decrem, présidente du Comité de la Convention de Lanzarote, H. El Daki a souligné l’importance de porter une attention particulière aux enfants maltraités et de suivre attentivement leur évolution sur les plans physique, psychologique, familial et social. Il a également mis en avant l’importance des cellules d’accueil du ministère public, de femmes et d’enfants, composées de différentes entités qui s’efforcent d’offrir un soutien, une assistance et un accompagnement adapté aux enfants victimes d’agressions sexuelles. Leur objectif est de veiller à ce que ces enfants aient accès aux services nécessaires pour faciliter leur accès à une justice bienveillante.
L’importance d’accorder une attention particulière aux enfants maltraités et de suivre leur développement physique, psychologique, familial et social a été soulignée lors de l’atelier. Les agressions sexuelles ont des conséquences graves sur la santé mentale et le développement des enfants, pouvant influencer leur vie future. Les cellules d’accueil des femmes et des enfants du ministère public jouent un rôle essentiel en fournissant un soutien approprié et en veillant à ce que les enfants bénéficient des services nécessaires pour accéder à une justice adaptée à leur âge.
Le procureur général a souligné également que la prise en charge efficace des enfants victimes de violences ne se limite pas uniquement à la garantie d’une protection légale et judiciaire. Elle dépend également de services fournis par d’autres acteurs dans le domaine de la protection de l’enfance, mettant en exergue, les efforts des comités régionaux et locaux de prise en charge des femmes et des enfants au sein des tribunaux afin d’assurer la protection la plus complète possible des enfants.
