Depuis Fnideq, des dizaines de Marocains candidats à la migration se sont dirigés, dans la matinée de samedi, vers le poste frontière de Tarajal, pour accéder au Préside occupé. Mais les forces marocaines déployées en force dans la région ont réussi à étouffer dans l’œuf cette nouvelle tentative. D’après des sources policières locales, citées par l’agence espagnole Efe, des messages relayés par les réseaux sociaux ont permis aux sécuritaires marocains de se préparer à cette vague. Les candidats à la migration avaient reçu des messages indiquant un assouplissement du contrôle au niveau des frontières à l’occasion de la célébration du nouvel an… Pour rappel, une trentaine de Marocains ont été empêchés d’accéder à Sebta la semaine dernière, après avoir tenté d’entrer à la faveur de la nuit dans l’enclave via le brise-lames.
En face, la Garde civile espagnole qui a déployé des moyens aériens de surveillance n’a pas eu à intervenir. En dépit de tout cela, les autorités locales ont accusé les autorités marocaines de ne pas avoir réagi à ses sollicitations pour dégager une issue au dossier des 700 mineurs qui se sont réfugiés à Sebta depuis mai dernier.
En août dernier, les autorités espagnoles avaient procédé au rapatriement vers le Maroc de quelque 920 mineurs non accompagnés par groupe de 15 enfants sur près de 1500 arrivés en mai. Faisant ainsi fi de la législation européenne…
Des associations espagnoles avaient qui s’étaient opposées au refoulement des mineurs par les autorités espagnoles avaient saisi la justice. Par ailleurs le Comité onusien de l’enfant avait condamné les pratiques de l’Espagne qui violent les droits des mineurs dont certains ont été placés dans des centres de rétention. Ainsi, El Servicio Jesuita A Migrantes a qualifié de «scandaleux» qu’une famille avec des mineurs «soit renvoyée au Maroc bien qu’elle ait exprimé clairement sa volonté de demander une protection internationale».
Des ONG comme Alarm Phone ou Caminando Fronteras ont signalé, le 31 décembre, l’arrivée de ces neuf personnes, dont quatre mineurs, sur l’île du Congrès, dans l’archipel des Chafarinas, indiquant qu’il s’agissait de demandeurs d’asile algériens et rejetant leur «retour à chaud».
Pour sa part, l’Association marocaine des droits humains (AMDH), section Nador, a assuré, samedi, que les neuf migrants arrivés sur les Îles Chafarinas le soir du nouvel an ont été renvoyés au Maroc de manière «illégale». Citée par El Faro de Melilla et Melilla Hoy, l’ONG a précisé qu’il s’agit de migrants marocains, démentant des informations précédentes avançant que les neufs migrants seraient de nationalité algérienne. L’AMDH-Nador a également indiqué qu’une fois les dépositions prises par les gendarmes, ils ont été relâchés.
Pression au Sud
La lutte menée contre la migration clandestine ne se limite pas au nord du Royaume. Car les provinces méridionales ne sont pas en reste. En effet, les services de sécurité de la province de Tarfaya ont fait avorter jeudi et vendredi deux tentatives d’immigration irrégulière ayant permis l’interpellation de plusieurs individus et la saisie de matériel utilisé dans ces tentatives de traversée aux Iles Canaries.
La première opération a permis l’arrestation, au nord de Tarfaya, de trois femmes et d’un enfant parmi un groupe de migrants ayant pris la fuite, et la saisie d’une embarcation pneumatique, d’une motogodille et de 4 futs d’essence, ont indiqué les autorités locales.
La deuxième tentative mise en échec vendredi par les autorités sur la plage Bousseroual, près d’Akhfenir, a permis la saisie d’une embarcation pneumatique, 6 futs d’essence et d’une motogodille.
Les services de sécurité et les autorités locales ont intensifié ces derniers mois les opérations de contrôle des tentatives d’émigration irrégulière dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra ayant permis l’interpellation de centaines de migrants et le sauvetage de plusieurs embarcations à la dérive.