« [Bogdanov] s’est déclaré gravement préoccupé par la frappe aérienne lancée par l’armée de l’air israélienne le 10 juin sur l’aéroport civil de Damas, qui a endommagé une piste, des équipements de navigation et des bâtiments et causé des dommages au trafic aérien civil international », a rapporté le site officiel du ministère russe des Affaires étrangères, ce mercredi 15 juin.
Le communiqué indique qu’en raison des dégâts, la livraison de fournitures humanitaires effectuée par les services de l’aviation des Nations Unies à des millions de Syriens a été interrompue.
Il a ajouté que le haut diplomate russe « a dit à l’ambassadeur [israélien] que la justification israélienne du raid sur l’aéroport international de Damas ne semble pas convaincante et que Moscou attend des éclaircissements supplémentaires, y compris dans le cadre du mécanisme russo-israélien existant pour prévenir les incidents dangereux du côté syrien».
Le communiqué ajoute que la Russie prend constamment position en faveur de l’inadmissibilité de transformer le territoire syrien en une «arène de confrontation armée pour des tiers » et « insiste sur le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies ».
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, avait exprimé vendredi 10 juin, la condamnation par son pays de l’agression israélienne contre l’aéroport, qui a entraîné sa suspension de travail.
Selon le site d’information israélien Rotter.net, l’attaque aurait endommagé un radar de fabrication russe utilisé pour orienter les avions qui décollent ou qui atterrissent, raison pour laquelle le trafic a été suspendu.
La diplomatie russe a dénoncé, mercredi 15 juin, la décision de la Cour suprême israélienne d’autoriser l’acquisition par une organisation ultra-nationaliste juive de biens fonciers de l’Eglise grecque-orthodoxe dans la Vieille Ville d’Al-Quds ocupée, y voyant une menace pour la « présence chrétienne » sur place.
« Une telle décision est préjudiciable à la paix interconfessionnelle et soulève des inquiétudes légitimes quant à la situation de la communauté chrétienne en Terre Sainte », a estimé dans un communiqué de M. Zakharova. « Moscou est déterminé à défendre la présence chrétienne au Proche-Orient et à veiller à ce que les droits et libertés des croyants soient respectés », a-t-elle ajouté. La porte-parole de la diplomatie russe a par ailleurs condamné la « profanation » le 6 juin par « une cinquantaine d’Israéliens violents » d’une chapelle appartenant à l’Eglise orthodoxe, y voyant « un défi ouvert, une preuve flagrante de la volonté des forces religieuses radicales de lancer un assaut contre les orthodoxes en Terre Sainte » et demandant à Israël « une enquête objective ».
Dans un jugement rendu public le 9 juin, la plus haute instance juridique de l’occupation israélienne a rejeté l’appel de l’Eglise grecque-orthodoxe, qui avait soumis de nouveaux documents à la Cour afin de contester la vente de bâtiments à l’association de colons israéliens Ateret Cohanim. Cette association a pour vocation de « judaïser » la partie orientale et palestinienne d’AlQuds occupée, et y rachète des logements depuis des années, en se servant de sociétés écran qui ne lui sont pas officiellement liées.
L’affaire remonte à 2004 quand Ateret Cohanim avait acquis les droits à des baux emphytéotiques sur trois bâtiments de l’Eglise, dont l’hôtel Petra et l’Imperial Hotel dans le quartier chrétien de la Vieille Ville ainsi qu’un immeuble résidentiel situé dans le quartier musulman, tous occupés par des Palestiniens.
Assaad Mazzawi, avocat du patriarcat grec-orthodoxe, a estimé qu’il s’agissait d’un « jour très triste ». « Nous parlons d’un groupe d’extrémistes qui veulent prendre les propriétés des Eglises, qui veulent changer le caractère de la Vieille Ville, envahir les zones chrétiennes », a-t-il déclaré à l’AFP.