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L’univers carcéral au Maroc : Ce que relève le rapport de l’OMP

L’Observatoire marocain des prisons (OMP) a dévoilé son rapport annuel pour 2022. Ainsi, « la situation des institutions pénitentiaires et des détenus au Maroc » révèle une hausse significative de la population carcérale, y compris parmi les femmes dont l’évolution dépasse celle des hommes.
L’univers carcéral au Maroc : Ce que relève le rapport de l’OMP

Fin 2022, la population carcérale a dépassé les 97.204 détenus, soit 251 détenus pour 100.000 habitants. Cette augmentation représente une hausse de 9,29% par rapport à 2021, relève l’OMP, qui fait état d’une hausse du nombre de femmes détenues, qui a progressé de 12,75%, surpassant la croissance des hommes évaluée à 9,20% depuis 2018.

Les données de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) montrent que près de la moitié des détenus 48,18% ont moins de 30 ans, ce qui explique en partie le pourcentage élevé de célibataires 60%. De plus, 14,64% sont au chômage, 11,26% analphabètes, et 40,99% n’ont pas dépassé le primaire.

Selon l’article 2 de la loi n° 23-98 les attributions des établissements pénitentiaires portent sur la réception des personnes faisant l’objet de mesures judiciaires privatives de liberté. Ces établissements sont répartis en prisons de première catégorie, prisons de deuxième catégorie et prisons de troisième catégorie. La catégorie de l’établissement pénitentiaire se détermine en fonction de son importance et de sa vocation. En 2022, le nombre de prisons a atteint un total de 75 prisons, réparties entre : 65 prisons locales, 6 prisons agricoles, 2 prisons centrales et 2 centres de réformes et d’éducation.

Le rapport met également en lumière des préoccupations spécifiques. Par exemple, 67% des détenus souffrent de troubles psychiques ou mentaux, mais seulement 11,52% ont bénéficié de soins spécialisés. Les détenus âgés représentent 2,04%, tandis que 1,21% sont des mineurs.

En outre, les condamnés à mort représentent 0,10 % de la population carcérale, et cette catégorie, selon l’Observatoire, a connu une augmentation par rapport à l’année 2021.

L’Observatoire a recommandé d’intégrer les droits des détenus dans la stratégie nationale de santé en milieu carcéral pour 2022-2026. Cette initiative, réalisée en partenariat avec le ministère de la santé et soutenue par avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle vise à renforcer la protection sanitaire des détenus et à assurer leur accès aux services de soins. Il s’agit de fournir une protection sanitaire appropriée aux détenus durant toute la période de leur incarcération et après leur libération, pour les détenus malades. Cette stratégie a été conçue conformément aux recommandations internationales relatives à la santé en milieu carcéral et aux stratégies de santé nationale, notamment le Plan santé 2025.

L’OMP plaide également pour l’adoption de mesures respectant la dignité et les besoins spécifiques des détenus, notamment des femmes, conformément aux Règles de Bangkok des Nations Unies. Il insiste sur la nécessité d’enquêtes rapides et impartiales concernant les allégations de mauvais traitements.

En somme, ce rapport ambitionne d’évaluer la situation des institutions pénitentiaires marocaines et de mesurer l’engagement du pays envers les normes internationales. L’objectif est de remédier aux déficiences actuelles, d’engager un dialogue constructif avec les autorités, et d’adopter des mesures qui respectent les droits et la dignité de tous les détenus.

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