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Marché des fruits et légumes : Opacité à tous les étages, relève le Conseil de la concurrence

Le rapport du Conseil de la concurrence dévoilé vendredi a mis à nu les pratiques, souvent obscures, du marché des fruits et légumes au Maroc. Il pointe certaines pratiques frauduleuses telles que la manipulation des prix par des intermédiaires puissants, les ententes informelles entre détaillants et les stockages spéculatifs illégaux.
Marché des fruits et légumes : Opacité à tous les étages, relève le Conseil de la concurrence

Le Conseil souligne ainsi toute une série de dysfonctionnements dans la chaîne de valeur mais aussi de la production à la commercialisation. Parmi les problèmes identifiés, il relève l’absence d’un cadre juridique spécifique. Effectivement, les réglementations ne répondant plus aux besoins actuels du secteur, les marchés de gros de fruits et légumes imposent leurs propres lois. Cette faille juridique a encouragé la spéculation, exacerbant les déséquilibres dans la chaîne d’approvisionnement.

Le Conseil met aussi en avant les défis logistiques et structurels auxquels sont confrontés les grossistes en fruits et légumes. La quantité, la grande variété et la périssabilité des produits combinés à des trajets de distribution longs et périlleux, alimentent les problèmes de spéculation et de gaspillage. Par ailleurs, le Maroc étant loin d’avoir atteint l’auto-suffisance alimentaire, sa dépendance aux importations, pour répondre à la demande nationale, expose le pays à des risques liés aux fluctuations des prix sur les marchés internationaux.

Le rapport a mis le curseur sur trois grandes questions : quels sont les changements politiques et institutionnels essentiels à entreprendre en priorité ? Où et comment devrions-nous concentrer nos ressources disponibles ? De quelle manière doit-on concevoir un développement agricole à la fois efficient et efficace ?

Le Conseil rapporte qu’il faudrait que les politiques publiques s’adaptent à la situation spécifique du Maroc et répondent prioritairement à ses besoins. Bien qu’il n’existe pas de solution universelle prête à l’emploi, quelques suggestions générales ont été avancées, applicables à l’ensemble du pays ou adaptées à des situations types rencontrées dans certaines régions. L’avis du Conseil soutient l’idée qu’il est crucial d’agir sur deux fronts principaux. Rétablir la connexion entre producteurs et consommateurs (la disjonction des intérêts des uns et des autres constituerait un pilier du capitalisme), d’une part, et la « relocalisation» de la vente agricole, en mettant en avant les initiatives à l’échelle locale, de l’autre. L’hypothèse étant que ce lien avec le « local » favoriserait une « proximité » avec le producteur (agriculteur, maraîcher, boucher, poissonnier, pâtissier, etc) et une certaine équité (prix abordables et localisation stratégique : ni dans l’hyper-centre, ni trop excentré).

S’ajoute à cela, l’importance d’informer et d’éduquer les consommateurs sur les enjeux alimentaires. Le savoir permet de prendre des décisions éclairées et de participer activement à la transformation des systèmes agricoles.  La sensibilisation du grand public, notamment par les médias, aux questions telles que la provenance des aliments, les conditions de travail des agriculteurs, les impacts environnementaux des différentes formes d’agriculture, est nécessaire pour favoriser une démocratie alimentaire véritablement inclusive.

En permettant aux consommateurs de faire des choix informés et conscientisés, le Conseil explique qu’une gouvernance renforcée contribuerait à façonner des systèmes alimentaires plus justes, durables et équitables.

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