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Le Caire accueille les tractations autour de la trêve à Gaza : Sans dissuader Tel-Aviv, J. Biden veut un plan « crédible » pour Rafah

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Une délégation israélienne est depuis mardi au Caire pour de nouveaux pourparlers avec des responsables américains, qataris et égyptiens sur un accord de trêve dans la bande de Gaza. David Barnea, chef du Mossad, et Ronen Bar, chef du Shin Bet (service de sécurité intérieure), s’y réuniront notamment avec Richard Burns, directeur de la CIA. Pour l’heure, la résistance palestinienne campe sur ses positions en dépit de la pression israélienne d’investir Rafah, sujet qui indispose l’Egypte.
Le Caire accueille les tractations autour de la trêve à Gaza : Sans dissuader Tel-Aviv, J. Biden veut un plan « crédible » pour Rafah

Joe Biden, chef de la Maison Blanche, a annoncé qu’un accord de libération des otages détenus à Gaza, accompagné d’une pause « d’au moins six semaines » dans les combats entre Israël et le Hamas, était actuellement en discussion. Les États-Unis, principal allié d’Israël, insistent sur leur opposition à une opération à grande échelle sans solution pour les civils coincés à la frontière fermée avec l’Égypte, à l’extrême sud du territoire. Mais plutôt que de presser Tel-Aviv à faire marche-arrière, le président américain a réclamé, de la part des forces israéliennes, un plan « crédible » pour épargner la population palestinienne, en préalable à toute offensive, lors d’une rencontre lundi à la Maison Blanche avec Abdallah II, roi de Jordanie. Le monarque, dont le pays est le deuxième État arabe à avoir signé un traité de paix avec Israël, en 1994, est allé plus loin. « Nous ne pouvons pas nous permettre une attaque israélienne sur Rafah », où la situation humanitaire est déjà « insupportable », a-t-il souligné tout en appelant à « un cessez-le-feu durable immédiatement » dans la bande de Gaza. Sauf qu’en face, le Premier ministre israélien a déclaré avoir ordonné à l’armée d’élaborer un plan visant à évacuer les civils de Rafah, où il prévoit de lancer une « opération massive » et de vaincre les derniers bataillons du Hamas.

En attendant, les attaques sanguinaires et indiscriminées menées par l’armée israélienne contre les civils dans la bande de Gaza persistent avec leur lots de morts et de destructions. Le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza, fait état mardi 13 février, de 28 473 martyrs depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023. Il a fait état d’un total de 133 morts au cours des dernières 24 heures. Les victimes sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre également 68 146 blessés. Par ailleurs, force est de relever que deux journalistes travaillant pour Al Jazeera ont été grièvement blessés par une frappe israélienne dans le sud de la bande de Gaza, a indiqué la chaîne qatarie. Selon celle-ci, le correspondant Ismaïl Abou Omar et son caméraman ont été blessés par une frappe dans le secteur de Rafah, à la pointe sud du territoire. La jambe droite d’Ismaïl Abou Omar a été « amputée » et les médecins tentent de sauver la gauche, a annoncé la chaîne en diffusant des images du reporter entouré de médecins sur un bloc opératoire, tout en précisant que sa vie était en danger. Dans le cas d’Ahmed Matar, il est « blessé grièvement », a ajouté Al-Jazeera.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que l’hôpital européen du sud de Gaza est « débordé, surpeuplé et sous-approvisionné », au milieu de l’offensive terrestre israélienne en cours à Khan Younès. L’agence de santé des Nations Unies estime que plus de 20 000 personnes se sont réfugiées dans ses locaux, tandis que 200 patients sont sortis mais n’ont « aucun endroit sûr où aller ». L’OMS a déjà mis en garde à plusieurs reprises contre les attaques en cours contre les hôpitaux, qui sont protégés par le droit international.

En outre, Philippe Lazzarini, commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a affirmé  lundi qu’Israël n’avait partagé aucune preuve avec l’agence concernant les allégations d’implication de ses employés dans les attaques du 7 octobre dernier. « Ce qu’Israël a dit à propos l’implication d’employés de l’UNRWA dans les attaques du 7 octobre ne sont que des allégations » a-t-il déclaré, ajoutant qu’ « Israël n’a partagé avec nous aucune information ni preuve concernant les allégations d’implication d’employés de l’UNRWA dans les attaques du Hamas ».

« Nous avons ouvert une enquête menée par des parties indépendantes pour revoir toutes les méthodes de travail de l’agence et de ses employés », a-t-il poursuivi. Tout en faisant état « d’un grand état de panique à Gaza concernant les conséquences possibles d’une attaque israélienne imminente à Rafah ». Il a révélé que « le passage des camions humanitaires de l’ONU a été interrompu hier, ce qui a provoqué la mort d’un certain nombre de Palestiniens. Il y a une pénurie alimentaire et des signes de famine dans le nord de la bande de Gaza », a-t-il prévenu.

Dans ce contexte, Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a déclaré que « la cessation des services de l’UNRWA aura des répercussions catastrophiques pour des millions de personnes ». Il a ajouté que « de nombreux pays européens n’ont pas arrêté leur soutien à l’UNRWA, mais ont plutôt décidé d’intensifier leur assistance à l’agence » et affirmé « avoir discuté avec le commissaire général de l’UNRWA de la nécessité urgente de soutenir le travail de l’agence à Gaza et à l’extérieur ».

Entre-temps, le Hamas a indiqué que les déclarations de J. Borrell sur la volonté d’Israël de se débarrasser de l’UNRWA révèlent « les intentions sionistes derrière la promotion d’allégations fomentées contre l’UNRWA et ses employés ». « Il s’agit d’une tentative de rayer l’UNRW qui témoignage du droit de notre peuple à retourner dans ses foyers d’où il a été déplacé de force », a ajouté le communiqué du Hamas tout en soulignant « l’importance du rôle joué par l’UNRWA dans la prise en charge des réfugiés palestiniens ».

La résistance parle

Face aux diverses opérations menées par l’armée sioniste dans la bande de Gaza, il y a lieu de relever que la résistance palestinienne fait montre d’une grande bravoure en repoussant les assaillants, en leur infligeant des dégâts. Ainsi, les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé lundi 12 février la liquidation de 10 soldats d’occupation, dans la région d’Abasan al-Kabira, à l’est de la ville de Khan Younes, dans le sud de la bande de Gaza. En outre, ses combattants ont fait exploser, dans la même zone, un engin antipersonnel contre une force d’infanterie israélienne, tuant et blessant les membres de cette force, selon un bref communiqué publié dans la soirée. Cette faction de la résistance palestinienne a diffusé la vidéo d’un quadricoptère israélien saisi lors d’une mission de renseignement au nord de Gaza.

Quant aux Brigades d’Al-Qods, branche militaire du Jihad islamique, elles ont affirmé que leurs combattants avaient tendu, à l’aube, une embuscade à une force israélienne, dans la région de Ma’an, au sud-est de Khan Younes. « Immédiatement après l’arrivée des forces israéliennes sur le site de l’embuscade, nos moudjahidines les ont surpris avec des mitrailleuses, des obus antipersonnel, des fortifications et des engins explosifs », assure un communiqué. Par ailleurs, une pluie d’obus de mortier lourds, a ciblé une position de commandement et de contrôle de l’armée d’occupation au centre de Khan Younès.

De leur côté, les Brigades Moudjahidines, branche militaire du Mouvement des Moudjahidines palestiniens, ont revendiqué le même jour plusieurs opérations menées par leurs combattants sur les lignes de front dans la ville de Gaza. Dans le cadre d’une opération conjointe avec les Brigades de résistance nationale, branche militaire du Front démocratique de libération de la Palestine, elles ont bombardé à coups de missiles les colonies de l’enveloppe sud de Gaza, en réponse aux crimes de l’occupation.

Selon le site israélien 0404, le bilan des pertes de l’armée d’occupation depuis le début de la guerre en cours contre la bande de Gaza s’élève à 566 soldats et officiers morts, tandis que le bilan des morts depuis le début de l’opération terrestre s’élève à 229 morts. Selon le décompte de l’armée d’occupation, 2 882 soldats israéliens ont été blessés depuis le début de la guerre, dont 434 dans un état grave.

Il convient de noter que les analystes israéliens se plaignent du fait que Benyamin Netanyahu et ses ministres induisent le public en erreur, en utilisant le terme de « victoire écrasante ».

Michael Milstein, chef du Département d’études palestiniennes du Centre Dayan à l’Université de Tel Aviv, a écrit que la situation à Gaza lui rappelle celle des forces américaines au Vietnam : « les indices reçus par le secrétaire américain à la Défense de l’époque, Robert McNamara, reflétaient une augmentation continue des succès, mais sur le terrain la guerre est devenue plus difficile, et la victoire s’éloignait de plus en plus ». Et d’ajouter que « l’un des conseillers de McNamara avait averti que les indices ne reflétaient pas la réalité et que ces données ignorent l’idéologie des Vietnamiens, qui empêchent une victoire stratégique ». Pour M. Milstein, « Israël se rapproche progressivement du piège dans lequel McNamara s’est retrouvé il y a environ 60 ans. Il a estimé que les succès militaires à Gaza sont très importants. Mais malgré cela, la guerre est encore loin de la victoire écrasante que décrit Netanyahu ».

Le chercheur israélien a souligné que « les circonstances actuelles n’indiquent pas un effondrement imminent du Hamas, car les combats se poursuivent dans toute la bande de Gaza malgré les frappes subies par le Hamas, dont le chef Yehya Sinwar n’a pas encore été liquidé. De plus, le Hamas revient progressivement vers les zones d’où l’armée israélienne s’est retirée, notamment dans le nord de la bande de Gaza ».

Abou Ubaida, porte-parole des al-Qassam, a annoncé lundi que « trois détenus israéliens ont été tués, sur les huit annoncés hier comme étant grièvement blessés: résultat des raids israéliens sur la bande de Gaza ». Dans un bref communiqué, il a déclaré que les brigades « reporteront l’annonce des noms et des images des morts pendant plusieurs jours, jusqu’à ce que le sort du reste des blessés soit clair ».

Hier dimanche, Al-Qassam a rapporté que deux prisonniers israéliens avaient été tués et huit autres blessés, notamment grièvement, à la suite des bombardements israéliens continus sur la bande de Gaza au cours des dernières 96 heures. Et a affirmé que « les conditions de détention des prisonniers deviennent plus dangereuses en raison de l’incapacité de leur fournir un traitement approprié, tenant l’occupation entièrement responsable de la vie des blessés, à la lumière des bombardements et des agressions continus contre la bande de Gaza ».

Avec l’annonce de la mort des cinq prisonniers israéliens, le bilan s’élève à 37 morts, après que l’armée d’occupation a rapporté plus tôt que 32 prisonniers israéliens dans la bande de Gaza avaient été tués.

Cela arrive à un moment où des milliers de colons israéliens manifestent continuellement à Tel Aviv et à Haïfa occupés, exigeant la destitution du gouvernement B. Netanyahu, la tenue d’élections anticipées et la conclusion d’un accord d’échange pour le retour des prisonniers de la bande de Gaza pour la huitième semaine consécutive.

Il est à noter que la résistance palestinienne a publié plus d’une fois des informations ou des clips vidéo de prisonniers israéliens, qui exigent que leur gouvernement arrête les bombardements de Gaza et travaille à leur restitution, à un moment où l’agression israélienne en cours contre la bande de Gaza et les tentatives de l’occupation d’y pénétrer ont conduit à la mort d’un certain nombre de prisonniers israéliens, abattus par les soldats de l’occupation.

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