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Trêve en Palestine occupée : Le Caire manœuvre sous supervision US

Les Etats-Unis qui ont diligenté des sécuritaires d’Egypte auprès d’Israël pour relancer les négociations d’une trêve avec la résistance palestinienne, ont commencé la construction d’une jetée à Gaza en proie à un désastre humanitaire sans nom. Une délégation de sécuritaires égyptiens étaient à Tel-Aviv alors que le génocide sioniste est encore en cours. Au cours des dernières 24 heures, 5 nouveaux massacres ont été commis par la soldatesque israélienne causant 51 morts et 75 blessés.
Trêve en Palestine occupée : Le Caire manœuvre sous supervision US

Le bilan de la barbarie sioniste  s’alourdit au fil des jours. Le dernier établi par le ministère de la Santé à Gaza annonce 34.356 martyrs et 77.368 blessés parmi les civils palestiniens et ce depuis le 7 octobre dernier. L’Oncle Sam qui persiste dans son soutien total à Israël tente de se donner une bonne conscience auprès de son opinion publique remontée contre l’alignement sur Tel-Aviv et redorer son blason auprès des Arabes qui vomissent le diktat US, tente de renverser la vapeur. Joe Biden avait annoncé début mars la construction d’un port artificiel. Des navires militaires américains « ont commencé à construire (…) le port temporaire et la jetée en mer », a déclaré à la presse le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder. En attendant, les victimes de la faim et de la soif ont tendance à se multiplier parmi les enfants. Au même titre que les maladies que le système sanitaire démoli à Gaza ne saurait endiguer.

Sur ces entre-faits, une délégation égyptienne a fait le déplacement, vendredi, en Israël pour tenter, selon des médias, de relancer les négociations au point mort sur une trêve entre Israël et le Hamas, associée à une libération d’otages toujours retenus dans la bande de Gaza depuis l’opération Déluge d’Al-Aqsa. En face, la résistance palestinienne a fait savoir aux médiateurs égyptiens qu’elle ne saurait agréer un quelconque accord qui ne répondrait pas à ses attentes : départ des sionistes de la bande de Gaza, ravitaillement de l’enclave en aides substantielles, liberté de circulation pour les Gazaouis privés de tout accès au nord, et enfin, cessation définitive des hostilités.

D’après le site israélien Walla, qui cite un haut responsable israélien, les discussions portent sur une proposition pour libérer dans un premier temps 20 otages considérés comme des cas « humanitaires ». Selon la chaîne Al-Araby, il s’agit aussi d’appuyer les efforts déployés par l’Egypte pour empêcher une offensive sur Rafah.

Ghazi Hamad, responsable de la branche politique du Hamas, a estimé jeudi au micro de l’AFP qu’un assaut sur Rafah ne permettrait pas à Israël d’obtenir « ce qu’il veut », c’est-à-dire « éliminer le Hamas ou récupérer » les otages. « Les négociations sont au point mort » et c’est « l’obstination d’Israël » qui « fait tourner les négociations en rond ces derniers mois », affirme depuis Doha G. Hamad. « M. Netanyahu et ses ministres disent que la guerre doit continuer, que le Hamas doit être détruit et que Rafah doit être prise. Clairement ils n’ont pas l’intention de négocier », fait-il valoir. Le Hamas de son côté « a clairement et explicitement présenté sa position aux médiateurs », a poursuivi G. Hamad. « Nos demandes fondamentales invariablement exprimées sont une déclaration claire et explicite de cessez-le-feu, un retrait complet » des forces israéliennes de la bande de Gaza et « le retour des déplacés », a-t-il dit. Les plus récentes propositions de la partie israélienne ne répondaient pas à ces « demandes fondamentales », a-t-il assuré tout en accusant Benyamin Netanyahu de « tergiverser » pour « tromper le public israélien » et « leurrer la communauté internationale en disant qu’il y a des négociations et en déformant la vérité en affirmant que le Hamas constitue l’obstacle dans ces négociations ».

La veille jeudi, le cabinet de guerre israélien s’est réuni « pour discuter des moyens de détruire les derniers bataillons du Hamas », selon David Mencer, porte-parole du gouvernement. Quelques heures plus tôt, David Mencer avait affirmé que le Hamas se sentait « encouragé » par « certains acteurs régionaux » et « c’est pourquoi il s’éloigne » des négociations.

G. Hamad a aussi assuré à l’AFP que le Hamas travaillait déjà « jour et nuit » à « l’après-guerre ». « Nous avons de nombreux contacts avec des pays, des institutions et des organisations humanitaires », a-t-il dit, « nous travaillons à la phase d’après-guerre pour faire en sorte qu’un effort considérable soit déployé pour reconstruire la bande de Gaza ».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirme qu’une offensive sur Rafah est nécessaire pour vaincre le Hamas et libérer les otages, les deux principaux objectifs affichés de l’offensive en cours.

Ala question de savoir si les exigences du Hamas concernant un cessez-le-feu permanent, qu’Israël ne semble pas vouloir accepter, avaient été un point de friction, un haut responsable américain a répondu que la proposition sur la table tiendrait effectivement compte de la demande du groupe terroriste. « Il s’agit d’un cessez-le-feu immédiat de six semaines, qui conduirait à une deuxième phase, puis à un rétablissement permanent du calme », a précisé le responsable, ajoutant que les États-Unis agiraient comme « garant, aux côtés de l’Égypte et du Qatar, pour s’assurer du bon déroulement de ce processus ».

L’ONU et les ONG rappellent régulièrement que ce type d’initiatives, comme la jetée US, ne peuvent se substituer à une augmentation indispensable de l’entrée d’aide humanitaire par voie terrestre, pour une population affamée et confrontée à des pénuries de matériel médical.

La gestion de la guerre dans la bande de Gaza, mais aussi ses répercussions régionales qui dépassent le seul territoire palestinien, continue à nourrir le débat en Israël. Yom Tov Samia, général de réserve de l’armée d’occupation, a affirmé, « qu’ il n’y a pas de gouvernement en Israël et que la guerre est menée par des voyous et qu’elle n’a pas obtenu aucune victoire ». A la chaîne israélienne 13, il a ajouté que « la guerre est menée depuis 7 mois par des anarchistes et des voyous qui dirigent Netanyahu et déterminent pour lui quoi faire. Il n’y a pas de gouvernement en Israël et il n’y a eu aucun exploit au cours des sept derniers mois ni militairement, ni économiquement, ni en termes de sécurité, ni politiquement, ni en termes de colonisation ». et de trancher que « la dissuasion n’existe pas et n’existera pas, d’après cette image ».

Les protestations se poursuivent contre la performance du gouvernement
d’occupation dans la guerre en cours dans la bande de Gaza depuis plus de 202 jours, politiquement, populairement et dans les médias, au sein de l’entité d’occupation, et leur rythme s’est accéléré après que les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, a publié mercredi un clip vidéo montrant un prisonnier israélien depuis le 7 octobre 2023, avec une main amputée.

A signaler aussi qu’un sondage du journal Maariv dévoile que 63% des Israéliens estiment qu’il est temps pour les hauts responsables de la sécurité de démissionner suite à l’échec du 7 octobre.

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