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L’APS, entre cyber-mensonge et délire paranoïaque : Un communiqué officiel volatilisé

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Ce dimanche 12 février, dans un communiqué officiel, l’agence de presse algérienne APS a propagé, sur les réseaux sociaux, un ensemble d’informations erronées sur des prétendues cyberattaques qui proviendrait essentiellement du Maroc, d’Israël et de « certains pays d’Europe ».

Malgré les investissements dont a bénéficié ce service depuis 1994, pour son informatisation et dans le domaine des nouvelles technologies de l’information, il marque un certain retard et demeure le bras droit de l’institution militaire et des services de renseignements. Il est à noter que l’APS a été créée en 1960 à Nador, au Maroc (transférée en 1961 à Tunis), par le fameux colonel Abdelhafid Boussouf. À Nador, une chaîne de radio émettait du territoire marocain grâce aux moyens techniques de transmission offerts par les Américains après le démantèlement de leur base de Nouasser proche de Casablanca et grâce à l’expertise marocaine. Dès le début, sa ligne éditoriale est fondée sur la méfiance, la suspicion, l’entêtement et la rancune. Symptômes du délire paranoïaque.

Cette conviction ou jugement dogmatique considère les voisins, les partenaires comme indignes de confiance ou susceptibles d’être comploteurs, conspirationnistes, traîtres. Ce délire paranoïaque est omniprésent dans les communiqués, les articles et les « analyses » démagogiques et haineuses de l’APS.

Dans le contexte actuel de crise diplomatique avec la France, causé par le revirement de l’Algérie sur ces engagements, et suite à la fuite de la militante pacifique Amira Bouraoui, l’Aps met à nu les défauts que l’on voulait cacher : une nervosité et la crainte « d’une éventuelle invasion de l’Algérie à partir de la méditerranée à la façon de la baie des Cochons des années soixante, à Cuba » selon les propres termes d’un communiqué officiel de la présidence de la République algérienne publié par l’Agence de presse service algérienne (APS), en suite de quoi des media-posts communiqués sur les réseaux sociaux font état d’une cyberattaque. La suspension ou fermeture du site web de l’APS permet de temporiser. Un bidouillage, à moindre effort, permet alors d’effacer, de modifier ou du moins de rendre inaccessible aux internautes la publication d’allégations mensongères insultantes contenues dans le premier communiqué officiel de la présidence. Cet étalage indique un pur amateurisme et la fébrilité des plus hautes institutions d’un État en perdition.

La suspension des activités de l’agence ne serait-elle qu’une mise en scène grotesque voulant dissimuler à posteriori un dysfonctionnement caractérisé du système politico-militaire ? Cette succession d’erreurs dénonce à elle seule une inaptitude et une incapacité notoires. En effet, l’arrêt volontaire du site internet institutionnel s’explique par la panique à bord du fait de la publication d’un communiqué officiel de la présidence qui a tiré à boulets rouges, sans scrupule, sans preuves et sans fondement, comme d’habitude, sur la France et d’autres pays. Cet arrêt volontaire sonne comme un regret tardif de peur des réactions des puissances calomniées dans les deux communiqués (Présidence et APS).

L’exutoire

En tout état de cause, voilà bien une manière de diversion pour occulter d’autres problèmes intérieurs tel que la pénurie d’eau, de médicaments et de produits alimentaires de première nécessité dont souffre la population. Dans le même temps, l’aide suspecte aux victimes du séisme de Syrie suscite plusieurs interrogations auxquelles s’ajoute un écran de fumée qui brouille la présence d’experts Iraniens, selon certaines sources, dans le Sahara (Timgaouine, Touat et Tindouf), précisément dans les mines d’uranium ou de minerais sensibles. Enfin, la rumeur qui circule à Birmandreis, siège de l’APS, confirme la présence d’ingénieurs iraniens à qui on aurait accordé un marché de rénovation de l’APS dans le domaine de la sécurité informatique. Ce qui révèle, indubitablement, l’incompétence du bras de la « guerre électronique » de l’ANP. Il est urgent pour eux d’établir une distinction entre cyberattaque, bug domestique, hacking et piraterie informatique.

Le tapage médiatique concernant un prétendu complot de plusieurs États étrangers, voudrait-il réhabiliter l’image d’un organe d’État qui demeure sous-développé malgré les milliards de dollars que brasse le pouvoir depuis bientôt trois quarts de siècle et malgré ceux investis dans le système d’information ? L’APS n’est en quelque sorte que le produit du mensonge et de la falsification, et porte-parole de la propagande gravée dans le marbre des services de renseignements d’Alger-Dely-Ibrahim. Accuser le Maroc, Israël et la France, entre autres, relève d’une rhétorique primaire, lancinante, depuis 1962, un leitmotiv inépuisable.

Le trouble

De toute évidence, cette situation renseigne sur le trouble psychique de décideurs militaires, hors sol, à court d’idées, qui ont véritablement perdu le contact avec la réalité. Leurs délires paranoïaques, chroniques, interprétatifs et systématisés, signalent un comportement à la fois subjectif et déséquilibré. Dans notre cas d’espèce, la déchirure ou la faille intérieure d’un système sclérosé se traduit par une Erreur HTTP 404. Une page web n’a pas été trouvée. À bout de souffle, étrangement persécuté, pourtant incapable d’intelligence, d’innovation et de progrès, le système politico-militaire d’Alger agonise.

Abderrahmane Mekkaoui, politologue

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