Dans son bilan bimensuel consacré à la situation épidémiologique dans le Royaume, Dr Moad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé, a indiqué que le nombre de décès liés au Convid-19 augmente progressivement.
Il a également fait savoir que le variant Omicron est de plus en plus présent au Maroc, et est devenu dominant dans les contaminations enregistrées.
« Il y a 7 cas confirmés d’Omicron dans les services de réanimation », a-t-il ajouté, précisant que « la première victime est une femme de 67 ans souffrant de nombre de maladies chroniques, et qui n’avait pas reçu sa troisième dose de vaccin ».
Jusqu’à mardi, indque-t-on, pas moins de 4.299 nouveaux cas confirmés de coronavirus ont été recensés, pour un total national depuis le début de l’épidémie de 971.961 contaminations avérées. Il est aussi question de 5 nouveaux décès et 1.147 nouvelles rémissions.
A signaler aussi que le pays compte 14.024 cas actifs, dont 183 dans un état grave (6 sous intubation et 57 sous ventilation non invasive). Sur le plan de la vaccination, les chiffres officiels font état de 24.573.026 vaccinées depuis le lancement de la campagne, dont 22.949.382 ayant reçu la 2è dose, et 3.184.255 la 3è dose.
Médicaments autorisés
Dans le cadre de la parade sanitaire, on notera que les autorités ont octroyé, mardi, une autorisation de mise sur le marché national du médicament Molnupiravir, commercialisé par le laboratoire américain Merck, contre le coronavirus émergent (Covid-19). «Le médicament anti covid-19 du laboratoire américain Merck sera disponible au Maroc dans les jours à venir», a indiqué Dr. Said Moutawakil, membre du comité technique et scientifique Covid-19.
L’expert a précisé au micro de la SNRTnews que «la Direction des médicaments et de la pharmacie (DMP) a donné l’autorisation de mise sur le marché du Molnupiraver, après plusieurs mois de négociations avec le laboratoire américain». «Une fois disponible, ce traitement sera inclus dans le protocole thérapeutique», a-t-il promis.
Comme il a encore précisé que «le Maroc a entamé les négociations pour acheter les pilules de Pfizer, mais aussi des médicaments fabriqués par des laboratoires chinois et hindous qui sont en cours d’instruction». «Le vaccin est une excellente solution pour limiter la propagation du virus, mais il n’est pas suffisant, à lui seul, pour faire face au virus, surtout devant ce phénomène d’échappement vaccinal», a-t-il noté avant d’assurer que «les médicaments, le vaccin ainsi que les mesures barrières seront nos armes pour faire face à la propagation de la pandémie».
Le Molnupiravir est un antiviral expérimental à large spectre, initialement destiné à soigner la grippe et l’hépatite C, mais qui a montré son efficacité contre divers coronavirus dont le SARS-CoV-2 responsable du Covid-19.
La pilule contre le Covid-19 du laboratoire Merck a été autorisée en urgence, jeudi 23 décembre, par l’Agence américaine du médicament (FDA), au lendemain de l’autorisation d’une pilule similaire développée par Pfizer.
L’OMS broie du noir
Il y a lieu de souligner aussi que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne cache pas son inquiétude face au nouveau variant Omicron, pourtant moins virulent que le variant Delta. Une responsable de l’organisation pense que ce variant pourrait en générer de plus dangereux. La multiplication des cas d’Omicron dans le monde pourrait accroître le risque d’apparition d’un nouveau variant plus dangereux du Covid-19, a averti mardi l’OMS.
Catherine Smallwood, responsable des situations d’urgence auprès de cette institution, a indiqué à l’AFP que la montée en flèche des taux d’infection pourrait avoir l’effet inverse. «Plus Omicron se répand, plus il se transmet et plus il se réplique, plus il est susceptible de générer un nouveau variant», a-t-elle précisé. «Actuellement Omicron est mortel, il peut causer la mort […] Peut-être un peu moins que Delta, mais qui peut dire ce que le prochain variant pourrait générer ?»
L’Europe a enregistré plus de 100 millions de cas de Covid depuis le début de la pandémie, et plus de cinq millions de nouveaux cas au cours de la dernière semaine de 2021, ce qui «éclipse presque tout ce que nous avons vu jusqu’à présent», a ajouté C. Smallwood. «Nous sommes dans une phase très dangereuse, les taux de contamination augmentent de manière très significative en Europe occidentale, et l’impact réel de cela n’est pas encore clair», a-t-elle déclaré. Si «au niveau individuel, le risque d’hospitalisation est probablement moindre» avec le variant Omicron qu’avec Delta, dans l’ensemble, Omicron pourrait constituer une menace plus importante en raison du nombre de cas, a-t-elle poursuivi. «Lorsque le nombre de cas augmente de manière aussi significative, il est probable qu’un nombre beaucoup plus important de personnes atteintes de maladies graves se retrouvent à l’hôpital, voire meurent», a-t-elle affirmé. Le Royaume-Uni, qui a annoncé ce 4 janvier avoir recensé pour la première fois plus de 200 000 nouveaux cas quotidiens, est menacé d’une crise hospitalière due au manque de personnel provoqué par la vague d’Omicron. La France voisine devrait approcher ce 4 janvier les 300 000 cas, selon les autorités. Catherine Smallwood a dit s’attendre à des scénarios similaires dans d’autres pays européens : «Même dans des systèmes de santé sophistiqués et de grande taille, il y a des difficultés réelles en ce moment, et il est probable que cela se reproduira dans la région à mesure qu’Omicron entraînera une augmentation des cas.»
Aux USA, il y a lieu de noter que le palier du million de contaminations en 24 heures a été dépassé mardi…