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Drame de Cheikh Jarrah : La chronique d’une dépossession de plus

Ce que la famille palestinienne des Salem endure depuis quelques semaines est symptomatique de la volonté israélienne de pousser au loin son projet d’éradication du fait palestinien. Mais la colonisation rampante à laquelle s’adonne l’entité sioniste qui excelle dans l’exploitation à son propre compte de la désunion palestinienne, sans parler de celle plus grande encore, arabe en l’occurrence, ne confine pas le peuple palestinien à sa bercer d’illusions. La paix, comme les acquis s’arrache.

Le combat autour de la maison des Salem dans à Cheikh Jarrah, un des quartiers d’Al-Qods qui aiguise l’appétit des colons, est le meilleur témoin de la résistance héroïque menée par le peuple palestinien. Une résistance qui fort malheureusement ne trouve plus d’écho jusqu’aux couloirs de la Moqataa dans laquelle est reclus Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité palestinienne. C’est à peine si le successeur de Yasser Arafat remue les lèvres pour dénoncer autant d’ignominies infligées par les Israéliens au peuple palestinien. Il faut dire que les accords « négociés » avec Tel-Aviv, sous supervision occidentale et avec la bénédiction de nombre de régimes arabes vassalisés, ont pris les dimensions de boulets devenus avec le temps insupportables. Sauf pour la victime qui souffre du syndrome de Stockholm. Même la mort de jeunes du Fatah n’a pas suffi aux partisans d’une autorité palestinienne en fin de course pour oser dénoncer les accords sécuritaires. La résistance des Palestiniens a tout pour échapper aux canaux de lutte traditionnels.
Dans la nuit de samedi à dimanche 13 février, au moins 300 colons épaulés par des policiers de l’occupation israélienne ont attaqué les Palestiniens rassemblés devant la maison des Salem. A la tête des colons, se trouvait Eytamar ben Ghair, député de la Knesset qui a dressé une tente devant cette propriété située à l’ouest du quartier et dans laquelle vit la famille palestinienne des Salem depuis 74 ans.
Depuis décembre dernier, date à laquelle elle a reçu un nouvel avis d’évacuation fixée entre le premier mars et le premier avril prochain, cette famille est régulièrement agressée par les colons. Ses membres aussi bien que les Palestiniens qui les soutiennent sont invectivés, frappés et gazés.
Le drame de cette famille allait prendre une autre tournure en 1988, lorsqu’elle avait reçu un premier avis judiciaire d’un tribunal israélien lui ordonnant de quitter cette maison qu’elle a louée au gouvernement jordanien depuis 1948. Mais elle a pu geler cet avis. En 2015, l’avis a été renouvelé causant la mort du père de famille qui a succombé à une attaque cérébrale six mois après son hospitalisation.
Le 21 janvier dernier, les forces d’occupation ont encerclé la propriété pour obliger les Salem à l’évacuer. Elles ont tabassé et trainé dans les rues une femme, puis l’ont assiégée de fils barbelés en présence d’Arieh King, maire israélien extrémiste. Le 19 janvier, elles avaient détruit deux maisons appartenant à une autre famille, les Salihiyah après en avoir expulsé ses membres par la force.
Selon l’agence Pal Today, les colons ont tenté ces dernières semaines d’arracher les arbres de la propriété de Salem et des escarmouches s’en sont suivies. Dans la nuit de samedi à dimanche, ils sont revenus pour l’attaquer en jetant des pierres en direction de la maison et des voitures qui sont garées à proximités.L’occupation israélienne a fermé l’entrée ouest du quartier Cheikh Jarrah à la fin de la journée.
Le mouvement Hamas a entrepris des contacts avec les Egyptiens sur la situation à Cheikh Jarrah accusant les israéliens « de jouer de nouveau avec le feu ». « C’est une escalade dangereuse face à laquelle nous ne pouvons rester silencieux. L’évacuation des Palestiniens de cheikh Jarrah est une ligne rouge et la résistance saura y répliquer », a averti le Hamas.
Le Jihad islamique a mis en garde contre l’explosion de la situation en raison des attaques récurrentes des colons et soldats de l’occupation et a demandé à tous ceux qui le peuvent de se rendre à Cheikh Jarrah pour soutenir la famille et affronter le terrorisme des colons et des soldats de l’occupation.
En mai 2021, les factions de la résistance palestiniens avaient lancé une offensive de 11 jours contre Israël en raison des attaques perpétrées dans ce quartier où 28 familles palestiniennes sont menacées d’expulsion des 45 maisons qu’elles habitent depuis 1948. Dans leur grande majorité, elles les avaient louées au gouvernement jordanien qui supervisait le statut des quartiers est de la ville sainte, bien avant qu’elles ne passent sous l’occupation en 1967, date à laquelle les autorités israéliennes qui se sont mis à les gérer en usant de la loi du Service des biens absents et donc à les revendre à des organisations de colons.
Triste chronique palestinienne…

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